"Picasso rencontre Einstein"... et la ministre Geneviève Fioraso

Publié par Jean-Luc Parel, le 2 juillet 2012   3.4k

Le 14 juin dernier avait lieu l’inauguration de l’exposition « Picasso rencontre Einstein » à la Casemate, avec pour invitée de marque la nouvelle ministre de la recherche Geneviève Fioraso. Jean-Luc Parel revient sur cet évènement.

Le jeudi 14 juin dernier, Patrice Senn, alors administrateur - maintenant président - de la Casemate a accueilli l’ensemble des nombreux participants au lancement de l’exposition « Picasso rencontre Einstein », action au croisement des sciences et des arts [ndlr : lire le paragraphe sur l’exposition en fin d’article]. Laurent Chicoineau, directeur de la Casemate, a salué le travail collectif qui se fait sur le territoire de l’agglomération et qui permet de mener de telles actions.

A l’invitation du CCSTI, plusieurs intervenants se sont succédés. Michel Destot, Maire de Grenoble, a salué ce nouveau mariage entre les arts et les sciences, soulignant « la capacité de la science à cette dimension universelle comme l’art qui tend aussi à l’universalité », il invite chacun «  à aller au delà de sa propre culture ». Et Morad Bachir Chérif, l’adjoint au Maire de Grenoble en charge de la culture scientifique et technique de souligner l’importance de « travailler dans les rencontres des arts et des sciences, des territoires et des sciences, des populations et des sciences ».

Michel Destot, maire de Grenoble

« Ce sont les grands background culturels qui permettent les grands progrès de la société » ajoute Francesco Sette, directeur général de l’ESRF (Synchrotron). Pour lui des initiatives de ce type sont importantes parce qu’elles « ne sectorisent pas, elles ne cataloguent pas mais elles partagent les émotions ».

Le professeur Franco Rustichelli, coordinateur du projet européen ISWA, à l’ESRF, interpelle avec humour toute l’assistance sur la définition du nanomètre équivalent à l’épaisseur des tranches découpées dans un mètre de mortadelle (une référence pour ce chercheur italien) pour un milliard de chinois ! Les rayons X, les électrons, les neutrons des installations européennes basées à Grenoble permettent d’explorer la matière en-dessous de 500 nanomètres… ! Mais à travers les sciences, c’est à la multi culturalité de la ville de Grenoble que contribuent ces installations.

Après une présentation de la résidence ISWA animée par Isalia Petmezakis, est intervenu Laurent Mulot, artiste en résidence au CCSTI Grenoble en partenariat ESRF et l’atelier Arts Sciences pour la création « Thinkrotron » [ndlr : lire notre article] : une œuvre à venir qui se construira dans un espace de dialogue entre scientifiques, artistes et citoyens, à la frontière de deux quartiers de la ville et avec pour axe de recherche « de s’immiscer entre les mondes ».

Geneviève Fioraso, ministre de la recherche et de l'enseignement supérieur

Invitée surprise de ce lancement, Geneviève Fioraso, toute nouvelle Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, mais précision d’importance, « venue en tant qu’amie du CCSTI ». Elle fait part de son admiration à tout point de vue pour l’action du CCSTI de Grenoble et souligne « qu’il n’y a pas de limites et de frontières à la créativité du Centre sous la direction de Laurent Chicoineau ». Du nom CCSTI, elle retient le mot Culture, qui par sa transversalité « permet à chacun de se rencontrer et d’être ensemble plus créatif (…) nous vivons à l’heure de la planète sans frontières, à cette échelle, et en même temps, on est de plus en plus ancré dans les écosystèmes (...) Il nous faut ne pas perdre nos standards et garder notre culture pour mieux partager ». Geneviève Fioraso termine son intervention en invitant les grenoblois à valoriser ce qu’ils font. Message reçu 5 sur 5 !

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L’exposition « Picasso rencontre Einstein » en quelques mots

Le professeur Franco Rustichelli devant la peinture de Nina Grunova

Cette exposition présente les œuvres réalisées par quatre étudiants en art à l'occasion de leur résidence au Synchrotron de Grenoble (ESRF - European Synchrotron Radiation Facility). Pendant une semaine, ces artistes en herbe ont suivi des chercheurs dans l’environnement unique du Synchrotron, grand instrument de la recherche européenne basé à Grenoble. Janvier Nalepa, étudiant en République Tchèque, a créé une sculpture lumineuse inspirée du concept des molécules et des photons. La peinture à l’huile de Nina Grúñova, étudiante en République Tchèque, interprète par superposition les images tridimensionnelles en micro-tomographie de fossiles [ndlr : voir notre article sur ce sujet ainsi que notre récente retransmission de la table ouverte du FabLab de la Casemate]. Charlotte Winroth, étudiante suédoise, a composé, en utilisant un programme informatique, une mosaïque spatiale et temporelle d’images de la vie quotidienne des scientifiques. Marcio Paranhos, étudiant polonais, a capté l’esprit invisible de la science à travers une composition qui mêle des photos de sa résidence avec des images de synthèse.  Une équipe de tournage a accompagné les quatre jeunes artistes pendant leur séjour, permettant à Isalia Petmezakis de réaliser quatre documentaires courts à découvrir dans l’exposition.

>> Merci à Ludovic Maggioni qui a complété cet article avec l’encadré sur l’exposition
>> Illustrations : Ilan Ginzburg pour la Casemate