Un petit tour archéologique pour mieux comprendre l’histoire de Grenoble
Publié par Susanne Salmi, le 12 novembre 2012 3.6k
Des objets perdus, des sépultures ouvertes, une peinture cachée – et un peu de nouvelle technologie... Le Musée archéologique Grenoble Saint-Laurent révèle les secrets de vingt siècles et montre les résultats des fouilles archéologiques d’une manière étonnante.
Le soleil brille fortement à l’extérieur des remparts de l'ancienne église. Le Musée archéologique Grenoble Saint-Laurent, dont les vestiges les plus vieux datent du 5e siècle, offre une entrée gratuite aux visiteurs; l'occasion de voir un peu comment ont été enterrés nos ancêtres grenoblois. Néanmoins, la visite va plus loin que le seul côté visuel ; dès qu'on entre au musée avec un audioguide (disponibles en français, anglais, allemand, italien et espagnol) dans la main, on peut sentir la différence entre le passé et le présent. A chaque pas, la chaleur s’éloigne et on peut même entendre des chants religieux.
Les siècles précédents et la technologie contemporaine se rencontrent au musée. Pour commencer la visite, un résumé de l’histoire de l’église sous une forme très moderne est proposé. Un écran est accroché au-dessus de l’église carolingienne ; accompagné par l’audioguide et des mises en lumière synchronisées, il montre aux visiteurs les phases de la construction du site du 5e jusqu’au 12e siècle. Grâce à la scénographie, on est loin d’un musée traditionnel.
En descendant au niveau de l’église (attention à la marche !) on voit mieux ce qu’il y a en sous-sol ; les cryptes des édifices antérieurs – avec tous leurs cercueils ! Et si on prend encore quelques pas, on peut voir un squelette au-dessous de la grille sur laquelle on marche ; juste un peu d’avant-goût de ce qui nous attend dans la galerie orientale... Celle-ci n’est pas la seule surprise que le musée offre aux visiteurs ; en regardant attentivement on peut remarquer par exemple une peinture murale datant du 13e siècle, presque cachée au-dessus de l’intrados de l’arc du porche du clocher.
Cette peinture, représentant la main de Dieu et Saint Pierre, est un exemple caractéristique des décors de l’édifice. Il n’y a pas de décorations inutiles ; tout a été crée pour faire passer des messages. L’église Saint-Laurent rassemble des vestiges qui regorgent des symboles datant de près de vingt siècles. Tels sont par exemple les sculptures religieuses du 12e siècle et le maître-autel baroque réalisé par Francesco Tanzi en 1747, situé dans le chœur richement coloré au milieu des pierres grises.
Un vrai trésor archéologique se trouve au musée ; presque 2000 objets perdus ou déposés intentionnellement (y compris par exemple des crucifix, des bijoux et même des dés médiévaux !) ont été trouvés dans plus de 1500 sépultures explorées. Ces découvertes irremplaçables ont permis aux archéologues de comprendre l’évolution des traditions funéraires et religieuses. Pour voir les résultats de leurs travaux, visitez le site – si la froideur de la crypte et les os ne vous font pas peur...
>> Illustrations : Conseil général de l’Isère, coll. MAG. Auteurs : Franck Crispin (crypte) et Frédérick Pattou (autres)
>> Pour aller plus loin : lire l'article de Claire Aranega, Chargée de la médiation, de la communication et des collections au Musée archéologique Grenoble Saint-Laurent > "Vingt siècles d’histoire dans la pierre"