Comment financer les projets de culture scientifique ?
Publié par Marion Sabourdy, le 9 avril 2012 6.6k
Le 6 mars dernier avait lieu un atelier sur le financement des projets de culture scientifiques et d’innovation dans le cadre de notre premier Forum des projets. Voici quelques pistes glanées au cours des interventions.
Evelyne EXCOFFON, IA IPR sciences physiques et chimiques, conseillère pour la culture scientifique – Rectorat de l’Académie de Grenoble
La question du financement est délicate pour nous, qui avons très peu de moyens pour ces projets. Les établissements fonctionnent par le biais de contrat d’objectif et obtiennent à ce titre quelques moyens, notamment pour financer les heures supplémentaires de leurs enseignants, qui œuvrent dans les classes sur des projets définis ou non dans les programmes. Un des espaces propices est le TPE en première dans les filières scientifiques ou les Olympiades scientifiques. Mais il existe aussi de nouveaux espaces depuis la réforme du lycée comme l’accompagnement personnalisé de la seconde à la terminale. Notre souhait est de travailler le plus en amont possible. Si une structure a un projet, elle peut communiquer avec tous les niveaux en même temps (professeur, établissement, action culturelle de l’inspection académique…) [ndlr : pour en savoir plus, lire notre interview d’E. Excoffon].
Catherine CORNET, Conseillère à la Culture scientifique et technique, Délégation académique à l’action culturelle de l’Académie de Grenoble (DAAC)
La DAAC dispose de professeurs-relais dans 150 structures culturelles et représente 29 000 euros de budget. Un tiers de ce budget, environ 9000 € est utilisé en direction des projets de culture scientifique et technique, mais tout projet dans une classe nécessite un partenariat. Nous avons mis en place une newsletter sur nos activités et nous relayons les actions de nos partenaires sur notre site. Les personnes qui souhaitent engager des actions en direction des scolaires peuvent prendre contact avec nous. Nous proposons également des formations sur la CST pour les enseignants.
Laure ODILLE, Conseiller d’Education populaire et de jeunesse, Direction départementale de la cohésion sociale de l’Isère (DDCS)
Nous proposons des bourses aux jeunes de moins de 30 ans (300 à 3000 euros pour des projets sélectionnés par 4 jurys annuels). L’idée est d’ouvrir notre carnet d’adresses et d’aider le jeune à structurer son projet, par exemple en rencontrant des membres de la Chambre de commerce et d’industrie. Tout au long de l’année, nous proposons des bourses pour passer le BAFA ainsi qu’un financement de formations par le biais du Parcours Animation Sport. Du côté des associations, nous aidons ponctuellement sur certains projets mais nos moyens restent limités. Le budget départemental du secteur jeunesse est de 210 000 euros par an et la CST représente entre 5 et 10% de ce budget. L’Isère est un des rares départements à intervenir sur le champ de la CST. Nous aidons des structures localisées sur des sites répertoriés politiques de la ville dans le cadre de la Politique de la ville et nous intervenons à travers une aide annuelle de 7500 euros pour financer un emploi associatif. Enfin, depuis 5 à 6 ans, nous avons développé des sessions de sensibilisation d’une journée à destination des animateurs en partenariat avec le réseau d’acteurs locaux. Nous avons touché entre 60 et 80 animateurs qui interviennent dans des centres de loisirs et des colonies.
Isabelle LE BRUN, maître de conférences à l’Université Joseph Fourier
Le dispositif ASUR a pour but de renforcer les liens entre les lycées et les universités en multipliant les échanges et les actions communes afin de faciliter l’orientation et l'insertion des bacheliers à l'université. Ce dispositif fonctionne sur la base de binômes professeur de lycée - enseignant-chercheur. En parallèle, pour les lycées et collèges qui ne disposent pas de ce dispositif, nous avons initié le programme « 100 parrains pour 100 classes ». Enfin, l'Experimentarium universitaire de Grenoble vise à fédérer les activités de culture scientifique proposées au public scolaire et au grand public sur le campus et dans les laboratoires de recherche.
Guillaume TOURNAIRE, Chargé de mission Europe Grenoble Alpes Métropole
Notre rôle est d’offrir une accroche locale aux projets européens. Nous disposons de fonds structurels pour financer les initiatives locales émergentes, comme par exemple l’Atelier Arts-Sciences. En revanche, actuellement, nous avons dépensé tous les fonds pour le cycle actuel et travaillons déjà sur celui de 2014 – 2020. Les questions d’innovation et de sciences sont centrales dans le futur cycle, en revanche, la « culture scientifique » est pour l’instant secondaire. Cela demande beaucoup d’énergie pour postuler à un appel à projet. Les porteurs de projet doivent avoir une capacité administrative et financière derrière. A Grenoble, les initiatives sont encore trop éclatées. L’idéal serait de les mutualiser et de se tenir informés des projets de chacun.
Autres dispositifs de financement :
- Les appels à projets spécifiques CST comme une partie des Investissements d’avenir
- Les appels à projets de recherche qui comprennent une partie sur la communication scientifique
- Le soutien à l’innovation et l’industrie de la Métro, qui finance le CCSTI, la plateforme Echosciences, la Biennale Arts-Sciences (Rencontres-i) et le Mois du graphisme d’Echirolles (voir le site de l'édition 2010)
>> Pour aller plus loin : lire nos articles sur le Forum des projets et sur le Contrat éducatif isérois
>> Illustrations : Ilan Ginzburg, Ciel studio