Plus de sciences dans l’Académie de Grenoble
Publié par Marion Sabourdy, le 19 mars 2012 4.9k
« Sciences à l’Ecole » a pour but de promouvoir la culture scientifique et technique dans les établissements scolaires et de favoriser l’innovation pédagogique. Panorama avec Evelyne Excoffon, inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional de sciences physiques, chargée de la culture scientifique au rectorat et correspondante « Sciences à l’Ecole » pour l’Académie de Grenoble.
En quoi consiste le programme « Sciences à l’Ecole » ?
Il s’agit d’un dispositif ministériel qui coordonne différents projets pédagogiques dans la France entière. Par exemple, l’équipement d’établissements scolaires en instruments d’expérimentation, le pilotage de différents concours scientifiques nationaux et internationaux et la réalisation de supports didactiques variés. Le comité national est présidé par l’académicien et prix Nobel de physique Claude Cohen-Tannoudji.
Quelle est la spécificité de l’académie de Grenoble ?
La ville de Grenoble et ses environs ont un énorme potentiel scientifique. Mais l’académie est d’une géographie spécifique avec soit des zones à forte densité de population, soit des zones bien moins peuplées. Si la dynamique se fait sentir autour de Grenoble, avec l’ESRF, l’Université Joseph Fourier et ses chercheurs de renom, le problème des distances est aussi très présent. D’ailleurs, même dans Grenoble, une partie du public n’est pas sensible aux sciences.
Comment surmontez-vous ces difficultés ?
Il est dur de tisser des liens avec les établissements lointains. Pour améliorer cela, des programmes spéciaux itinérants ont été montés comme le camion des sciences, en partenariat avec le CCSTI La Casemate depuis 2006 ou encore Mission à Carbone City en partenariat avec le pôle de compétitivité Axelera. De nouveaux projets ont également vu le jour l’année dernière entre le rectorat, le CEA et l’Université (Nano@School). Cela a permis des interactions entre chercheurs et élèves. Par ailleurs, le projet AmbiSciences, qui a débuté cette année, tente de mettre en réseau trois établissements (les lycées Argouges, Vaucanson et Emmanuel Mounier) et de les faire travailler en lien avec l’Université, l’IUT et des laboratoires sur des projets déclinant un thème commun, deux heures par semaine.
Et du côté des collèges ?
Le concours C.Génial, jusqu’ici uniquement piloté au niveau national pour collèges et lycées, se voit décliné depuis septembre au niveau académique pour les collèges. L’académie s’est engagée car c’est un concours avec une vraie démarche scientifique et interdisciplinaire, dans la droite ligne de notre politique de promotion des sciences. Notre académie a reçu une quinzaine de projets : maquette d’éolienne, fusées, projet sur l’astronomie, maison de demain ou encore problématique art et science, etc. Nous en avons choisi 10 pour passer ce concours au niveau académique en avril. Le lauréat participera à la finale nationale à Paris, en mai.
Comment se passe le plan d’équipement des établissements ?
Ce plan est décliné en projets scientifiques. En moyenne, pour chaque programme, un à deux professeurs sont touchés par académie. Par exemple pour « Sismos à l’école » dans les années 2006-2007, deux sismographes en moyenne ont été attribués à chaque académie et les professeurs concernés ont suivi un stage de formation à Sophia Antipolis. Cet équipement est lié à un réseau national et international de stations sismiques.
Par ailleurs, des établissements ont reçu des télescopes, des détecteurs de particules cosmiques ou encore des stations météo et du matériel de biologie dans le cadre des projets « Astro à l’école », « Cosmos à l’école » et « Météo à l’école » et « Génome à l’école ».
Le comité national réfléchit actuellement à une thématique sur les nanotechnologies. Il réunit toutes les académies qui disposent de référents et de ressources en la matière pour son comité scientifique. Joël Chevrier, professeur à l’Université Joseph Fourier représente l’académie de Grenoble.
>> Illustrations : Ilan Ginzburg, Sciences à l'Ecole