Zanskar - Changtang 2017 - Electrification d'un village de réfugiés tibétains en Inde
Le projet Changtang-Zanskar regroupe 14 étudiants ingénieurs du groupe Grenoble INP (Institut National Polytechnique).
Ce projet possède deux missions nécessitant la création de deux groupes distincts toutes deux corrélées vers un seul but, fournir un apport en énergie électrique aux personnes défavorisées de la vallée du Zanskar.
Dans un premier temps un groupe de 9 étudiants va partir électrifier le village de Puga Sumdo pendant une vingtaine de jours. Cette durée est modulable et dépendra de l'avancement des travaux et des besoins de la population.
Encastré en pleine montagne, il représente le style de vie de la région. Il est composé d’environ 200 habitants vivant principalement de l’élevage de chèvres.
Dans un second temps, les 5 autres étudiants feront le dimensionnement et apporteront des solutions pour l’électrification de villages de la vallée de Zanskar, situés dans la région du Ladakh au Nord de l’Inde.
Sur une durée de 30 jours ils s'arreteront dans les villages de Ichar, Surley, Chadey, Yale, Phuktal, Char, Tanze, Sarchu et Marling.
Suivant les nécessités, il nous faudra donc estimer la puissance électrique, le nombre de lampes à apporter, dimensionner les panneaux solaires, faire des plans, et estimer le prix de ces installations.
Ce travail de prospection, permettra à un nouveau projet de voir le jour, lequel assurera comme nous le suivi des projets menés les années précédentes.
Nous tenons particulièrement à être en accord avec les besoins de la population c’est pourquoi le dialogue aura une partie prépondérante dans cette partie du projet. En effet c’est uniquement après l’échange avec les habitants de ces villages que nous serons en mesure de leur proposer des solutions adaptées à leurs besoins.
Notre projet a donc pour ambition de leur apporter cette aide. Toutefois, il se doit de respecter et de participer à la conservation de la culture au sein de la région. Cela a été, et est toujours, l’une des préoccupations majeures de notre groupe depuis la prise en main du projet.
Le cœur du projet :
L’électrification du village de Puga Sumdo consiste donc en la construction d’une centrale électrique de 3kW. L’électricité sera assurée par des panneaux solaires et servira principalement à alimenter les bâtiments communs tels que l’école, les dortoirs, ainsi que le monastère.
Les différents intérêts de l’apport d’électricité dans le village sont de :
- Favoriser l’accès à l’éducation : L’éducation est un facteur de développement très important dans cette région : elle permet aux enfants d’apprendre à lire et écrire en anglais (une des langues officielles du pays), en urdu (langue du Cachemire) et en tibétain. Elle leur permet ainsi de mieux s’armer face au monde de demain.
- Respecter les traditions culturelles, et les faire vivre : La religion est au cœur de la culture tibétaine. De grandes réunions se font pendant l’hiver dans les monastères, c’est un endroit primordial pour les Zanskaris.
- L’émancipation des femmes : De manière générale, ces lieux de rencontres permettront également aux femmes de se réunir pour la création d’ateliers, ou tout simplement pour échanger entre elles pendant l’hiver. La culture au Zanskar donne presque la même place à l’homme qu’à la femme. Cependant les hommes font souvent des voyages entre villages pour subvenir aux besoins de leur propre village. Ainsi les femmes se retrouvent souvent seules.
- Maintenir une activité industrielle dans la région : Malgré le caractère reculé du Zanskar, cette région aride aux conditions de vie difficiles tend à se dépeupler et par là même occasion perdre sa culture. Créer, rénover des ateliers et apporter des machines électriques pour les tâches les plus répétitives serai ainsi un réel moyen de maintenir l’activité industrielle de la région.
Notons bien que ces projets sont avant tout le fruit d’une évolution des mentalités des populations sur place qui souhaitent avoir la possibilité d’offrir aux jeunes et à ceux qui le souhaitent une meilleure ouverture sur l’extérieur pour pouvoir décider de leur futur, et cela passe nécessairement par des évolutions dans le quotidien : l’ouverture au monde change la donne, et l’inaction entraîne une adaptation forcée ne tenant pas compte de la culture et de l’environnement de la région (forts problèmes de déchets dans des régions adjacentes au Zanskar : bouteilles plastiques principalement).