Conférences

Les défunts parlent encore aux vivants

Par Bernard Mathieu, maître de conférences HDR en égyptologie, Université Montpellier 3

Les autobiographies de l’Égypte ancienne témoignent d’un dialogue original, intergénérationnel, entre l’au-delà et l’ici-bas, entre l’univers des disparus et le monde des vivants. Abondamment représenté depuis l’Ancien Empire jusqu’à l’époque ptolémaïque, ce genre littéraire nous permet ainsi de pénétrer au cœur de la culture pharaonique et de rencontrer quelques personnages illustres en leur temps. Une attention particulière sera portée ici sur les autobiographies du Moyen Empire, comme celle du chancelier Khéty, du maître-artisan Irtysen, du gouverneur Amenemhat, du vizir Montouhotep ou d’Antef fils de Sénet, qui se signalent par leurs qualités formelles et leur capacité d’invention, à un moment où les «belles lettres», sous l’impulsion du pouvoir en place, connaissent précisément un épanouissement spectaculaire.

Bernard Mathieu, photo de Jeanne Claveau