Conférences

Le sens des animaux marins

Cette conférence vous sera donnée par Monsieur Dominique MARION, chercheur émérite en biologie structurale, plongeur biologiste et photographe.

Auditorium du Muséum, Entrée libre et gratuite

Au cours de sa carrière de chercheur au CNRS, Dominique Marion s’est intéressé à la structure des macromolécules biologiques par résonance magnétique nucléaire (RMN).

En parallèle depuis 20 ans, il pratique la plongée sous-marine dans les mers du globe (Méditerranée, Antilles, Indonésie…) et ne s’aventure jamais sans son appareil photo. Il est Formateur Biologie au sein de la FFESSM (Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins).

Lorsqu’il met la tête sous l’eau en tant que plongeur, l’être humain apporte son expérience d’individu terrestre pour regarder et comprendre la vie sous-marine. Depuis son plus jeune âge, il comprend le monde en le regardant avec ses yeux d’humains, en le sentant avec son nez et en l’écoutant avec ses oreilles. Une fois sous l’eau, il faut donc tout réapprendre : le milieu aquatique, la flore et la faune nous sont étrangers, ainsi que les interactions entre les espèces. Que voient les céphalopodes, qu’entendent les poissons, que sentent les limaces ?

Au cours de cette présentation, votre conférencier vous amènera à vous interroger sur ce monde aquatique. En premier lieu, la lumière, les sons, les vibrations ne se transmettent pas dans le milieu liquide comme dans l’air. Ensuite, les espèces marines n’exploitent pas ces informations comme les espèces terrestres. Pour l’observateur, le risque d’une interprétation erronée teintée d’anthropomorphisme est conséquent.

Le monde sous-marin permet aussi une compréhension darwinienne (évolutionniste) du vivant. Descendant d’espèces marines, les espèces terrestres ont adapté des mécanismes biologiques conçus primitivement pour le biotope aquatique. A titre d’exemple, on peut citer la vision centrée sur la longueur d’onde (couleur bleue) seule capable de pénétrer la couche d’eau. La métaphore du bricolage du vivant est particuliè­rement pertinente dans ce contexte.