Conférences

Des archives glaciaires au GIEC : une histoire du climat

Quand les carottes de glace racontent l'impact de l'activité humaine sur le climat depuis 800,000 ans - par Dominique Raynaud, CNRS‐Université Grenoble Alpes, membre du GIEC, Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement, Grenoble, France.

De 1958 datent les premières mesures en continu du CO2 atmosphérique au Mauna Loa à Hawaï. L’enregistrement, continu depuis cette date, ne laisse aucun doute sur le rôle prédominant des émissions liées aux activités humaines durant la seconde moitié du 20e siècle et jusqu’à aujourd’hui.

Ce n’est que 22 ans plus tard, en 1980, que les glaciologues, analysant l’air piégé dans les carottes de glace, révèlent à la communauté scientifique que la glace de l’Antarctique a préservé quasiment intact un enregistrement du CO2 atmosphérique depuis l’âge glaciaire. Et depuis ce fut la corne d’abondance : d’abord les variations du CO2 au cours des derniers 400,000 ans(forage de Vostok) puis l’extension de l’enregistrement aux derniers 800,000 ans (forage EPICA DC).

Mauna Loa mais aussi la glace de l’Antarctique : deux icônes qui ont en partie servi de déclencheur à la prise de conscience du risque climatique lié aux activités humaines. Le GIEC (Groupement Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat) a ainsi été créé en 1988 sous l’égide de l’ONU.

Ce voyage, des époques glaciaires à l’anthropocène et des carottes de glace au GIEC, sert de feuille de route à cette conférence pour conclure sur quel climat nous voulons sur cette planète d’ici la fin du siècle (enjeu de la conférence sur le climat, Paris, décembre 2015).

>> Photo : Carotte glaciaire / © LGGE-OSUG