Expositions

Comment doit-on traiter les animaux ?

Exposition sur la condition animale et le statut éthique des animaux

Les progrès moraux se font généralement au nom de la justice, ainsi lorsque la situation d’un groupe de personnes est considérée comme intolérable et injustifiable, des voix s’élèvent jusqu’à ce que la plupart des individus reconnaissent l’injustice de la situation. Ainsi en fut-il de l’esclavage et des zoos humains. Sommes-nous réellement meilleurs que ces hommes racistes et esclavagistes du 19ème siècle ? Cette discrimination inacceptable des populations non-blanches est aujourd’hui jugée choquante, mais il fut un temps où ce n’était pas le cas. Or, il en est une que des penseurs ont dénoncée vigoureusement ces 40 dernières années ; elle se manifeste dans nos pratiques quotidiennes, et ceux que l’on exploite sont les animaux, parce qu’ils ne sont que des animaux. Ainsi, la logique de notre exploitation des animaux repose sur la même logique discriminatoire que pour les autres discriminations, un critère arbitraire (ici l’espèce) non moralement pertinent est censé justifier une différence de considération. Mais pas plus que la couleur de peau, le sexe, ou la taille, l’espèce ne peut constituer un critère moralement pertinent pour une différence de considération des intérêts. Or il n’est pas possible de choisir sa discrimination, soit nous les combattons toutes, soit aucune.

Nous reconnaissons tous qu’il est moralement inacceptable de brûler un chat pour se divertir, autrement dit pour des pratiques non nécessaires. Pourtant, c’est ce que nous faisons en consommant des produits nécessitant l’exploitation des animaux sans aucune nécessité autre que notre plaisir à travers l’alimentation, l’industrie vestimentaire, la chasse, la corrida, les cirques, les zoos, et l’expérimentation animale. Toutes ces pratiques sont la cause d’immenses souffrances physiques et psychologiques. La justice formelle implique de traiter de façon semblable les cas semblables, autrement dit, selon les mots de Gary Francione, d’avoir une égale considération des intérêts de chacun. Il n’y a aucune raison pour que « chacun » ne concerne que les êtres humains. En effet, pour qu’une différence de traitement ne constitue pas une injustice, elle doit être justifiée par une raison valable. Ces raisons font cruellement défaut, ainsi la subordination des intérêts des animaux à ceux des humains relève donc de la discrimination que l’on appelle spécisme ; nous considérons les animaux comme étant des biens dont nous pouvons disposer à notre guise.

Cette exposition vise à montrer :

  • la condition réelle des animaux à travers le parcours des différentes formes d’exploitations que des photographies représentent ; il s’agira de la dimension descriptive de l’exposition
  • comment il serait moralement juste que nous traitions les animaux, il s’agit de la dimension normative de l’exposition

Il est possible de résumer ces deux dimensions par deux questions :

  • Comment sont traités les animaux ?
  • Comment doit-on traiter les animaux ?