Événements

Au sommet de la contamination

Comment Cardamine resedifolia survit aux vestiges polluants des mines ? Par Marion Sarah Deville-Cavellin, en thèse au laboratoire d'écologie alpine de Grenoble

Dans les Alpes françaises, les activités minières ont permis le développement des sociétés humaines pendant des centaines d'années. Elles ont été depuis abandonnées avec tous leurs déchets miniers, laissant des zones très localisées encore fortement enrichies par divers contaminants tels que les éléments traces métalliques (ETM) notamment le plomb, le mercure et l'arsenic et tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

L'impact de ces changements environnementaux (altération écologique, pollution) sur les organismes vivants dans les populations sauvages est encore mal compris, et ce, d'autant plus dans un paysage alpin réputé pour être un environnement très sensible aux changement globaux et à la pollution.

Il est bien connu que les cocktails des polluants induisent des effets phytotoxiques, qui sont encore visibles sur les sites miniers, avec notamment une réduction de la diversité du couvert et de la diversité végétale. Ces zones apparaissent donc plus minérales. Cependant, certaines plantes sont capables de tolérer cette pression polluante pendant des générations. C'est le cas de Cardamine resedifolia, une plante capable de tolérer la pollution par les métaux lourds et de les accumuler dans ses parties aériennes.

Marion Sarah Deville-Cavellin, est en thèse au laboratoire d'écologie alpine de Grenoble. Elle s'intéresse aux impacts de la contamination sur les communautés végétales, en particulier les communautés alpines. Après avoir obtenu une licence en biologie, elle a suivi plusieurs formations en botanique, notamment au col du Lautaret, puis a réalisé un master en écologie (biodiversité, écologie, évolution), au cours duquel elle a pu étudier de près les communautés végétales d'altitude.