Cancel Culture ou Cyber-haine déguisée ? Cancel culture : la liberté de conscience en danger ?

Publié par Yannick Chatelain, le 15 août 2022   1.4k

Par Chatelain Yannick. Professeur Associé chez  Grenoble École de Management , chercheur associé à la Chaire Dos, GEMinsights Content Manager.

« La liberté de conscience est fondée sur l’autonomie de jugement grâce à l’école de la République, la seule école vraiment libre, car elle s’ouvre gratuitement à tous les enfants du peuple, et n’a d’autre souci que de libérer les consciences humaines grâce à une culture universelle. »
Henri Pena-Ruiz – septembre 2003

À l’ère de la Cancel Culture, la culture de l’effacement ou culture dite de l’annulation, la liberté de conscience telle qu’elle est définie par le philosophe est régulièrement et violemment attaquée ! Loin de « la préserver », encore plus loin de la défendre, elle a plutôt tendance à, barreau après barreau, la mettre insidieusement en cage. Lorsqu’elle entre en action que cela soit dans la vraie vie ou sur internet, elle la violente, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. La CC, émanation de la « call out culture » culture de la dénonciation qui remonte aux fameuses affiches « Wanted » dont ont « bénéficié » des figures du crime comme Billy the Kid (1859-1981), Butch Cassidy (1866-1908), Jesse James (1847 – 1882 ) des affiches incitant à la délation, sur lesquels on trouvait plusieurs informations : nom et photo du criminel, montant de la récompense, mention « mort ou vif » ainsi que les crimes suspectés ou commis. Le temps a passé, la CC reste dans le cadre de la culture de la dénonciation, si elle ne propose pas de récompense, elle dénonce tous azimuts et musèle souvent toute forme de contre discours.  

Quand bien même ses praticiens « professionnels » s’en défendront. Certains verront même en elle, par je ne sais quel prisme étonnant, une forme de révolution de la pensée ! Si poser un cadre étriqué, définir une pensée autorisée encadrée par des dogmes est annonciateur d’une émancipation de cette dernière, je reconnais avoir bien du mal à comprendre.

La liberté de conscience, cible indirecte de la CC ? 

Pour ce qui concerne la liberté de conscience, par-delà la définition qu’en donne le philosophe elle répond à la définition suivante : « le droit d’un individu de choisir les valeurs qui vont motiver son existence« . Une première lecture tendrait à faire penser à ceux qui l’observe que la CC est « seulement » en capacité d’altérer la liberté d’expression et d’opinion. Cette lecture est réductrice, la pression sociale de la CC nourrit d’autres ambitions....

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