Whatsapp : Olvid, Signal, Telegram, etc. Allez-vous quitter le navire ?
Publié par Grégory Cornu, le 16 février 2021 2.1k
L’encre coule :
Depuis janvier de nombreux articles commentent l’annonce du changement des conditions d’utilisateur de l’application WhatsApp. L’annonce éclabousse et interroge de nombreux internautes sur la protection des données. « Des millions d’utilisateurs quittent la messagerie appartenant à Facebook » titre le Monde le 18 janvier 2021. Que doit-on en penser ?
Piqûre de rappel :
Acheté par Facebook en 2014 contre 19 milliards d’euros environ, WhatsApp est resté en retrait du groupe et des entités Instagram et Facebook pendant un temps. D’ailleurs, l’une des conditions à l’acquisition de Facebook était de ne pas toucher à l’indépendance de WhatsApp. C’est pourquoi Romain CHALLAND (Les Numériques) préconise aujourd'hui de « quitter WhatsApp, mais pour d’autres raisons que la sécurité des données. » Il pointe du doigt la promesse initiale de Facebook et souligne qu’elle n’a pas été tenue. Une raison qui avait on le rappelle, poussée alors la Commission européenne à infliger une amende de 110 millions d'euros à Facebook pour avoir fourni “des renseignements inexacts ou dénaturés”.
Voici la liste des données collectées par : Signal, iMessage, WhatsApp et Messenger sur iOS.
© Bloomberg
L’Europe veille :
En Europe, le responsable des questions relatives à la vie privée chez WhatsApp, Niamh SWEENEY a tenu à signaler qu'en raison du RGPD (le règlement européen sur la protection des données) il n'y aurait aucun changement dans le partage des données.
La Commission européenne se contentera-t-elle de croire Facebook sur parole ? Au regard des progrès actuels sur la protection des données selon Romain POMIAN-B. de PhonAndroid, il y a fort à parier que les agissements de la firme seront « scrutés à la loupe ».
Une bouée de sauvetage :
Notons que lorsqu'une messagerie ne garantit pas un chiffrement de bout en bout des échanges, les messages peuvent être lus par les fournisseurs du service en question (par exemple : Messenger, Instagram, Snapchat, Viber). Un peu comme si un inconnu dans la rue se penche au-dessus de votre épaule pour lire.
Par chance, il existe de nombreuses applications qui placent la confidentialité des données au-dessus de tout le reste, qu’il s’agisse de prise de notes, de navigation Web ou, bien entendu, de messageries.
Comment larguer les amarres ?
S'il n'est pas simple de se détacher d'une application que beaucoup de membres de votre entourage possèdent. Il existe des solutions alternatives :
Olvid : aussi sûr et discret qu’un sous-marin il s’agit d’une application française. Lancée en 2018 par Thomas Baignères, cette messagerie se targue d’être « la plus sûre du monde » grâce à un protocole de chiffrement de bout en bout unique, garantissant non seulement la sécurité des messages mais aussi des métadonnées qui lui sont liées. Elle n’a pas besoin de collecter le numéro de téléphone.
Signal : application conseillée par Edward SNOWDEN (lanceur d’alerte) et Elon MUSK (patron de Telsa et SpaceX) Signal permet de prendre de la hauteur. Dotée d’une interface très claire, elle offre les mêmes fonctionnalités que sa concurrente, tout en garantissant un chiffrement complet des échanges (WhatsApp utilise d’ailleurs le même protocole de chiffrement que Signal). Ici, même les appels vocaux et vidéos sont chiffrés de bout en bout. De plus, le seul et unique point de données que collecte Signal à propos de ses utilisateurs est leur numéro de téléphone — nécessaire pour créer un compte. Aucune autre information n’est recueillie au sein de l’application.
Telegram : prendre la fuite à bord d’un Deltaplane n’est peut-être pas la meilleure solution car Telegram n’est pas une application chiffrée de bout en bout. On trouve toutefois de l’intérêt pour ses fonctionnalités variées, notamment dans l’administration de grands groupes de discussion.
En conclusion :
Face à l’ampleur des craintes et de témoignages d’utilisateurs, WhatsApp a annoncé qu’il repousserait de trois mois l’application de ses nouvelles règles. Les utilisateurs auront désormais jusqu’au 15 mai pour les accepter ou "quitter le navire".