Une anomalie de +40°C en Antarctique décryptée - Echosciences sur RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 15 octobre 2024   160

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, toutes les semaines dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. A partir de 2024, cette chronique se tient le mardi à 12h17 en direct. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

Découvrez la chronique du 15 octobre par Manon Pellissier, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Manon Pellissier, médiatrice scientifique à Territoire de sciences, pour le média Echosciences Grenoble. Bonjour Manon !

Bonjour Nicolas !

Alors Manon, quelle information brûlante allez-vous nous donner d'aujourd'hui ?

Et bien vous ne croyez pas si bien dire, car je viens vous parler d'un record mondial d'anomalie de température ! Et ça chauffe du côté de l'Antarctique !

Comment ça ça chauffe en Antarctique, c'est pas le froid polaire normalement là-bas ?

En mars 2022, il a été mesuré une température de -9,4°C en Antarctique alors qu'habituellement il fait -50°C à cette même période. Bref, c'était un peu l'été au pôle Sud.

Et donc c'est quoi exactement une anomalie de température, j'imagine qu'on se base sur une référence ?

Oui, tout à fait Nicolas. On parle d'anomalie de température pour un moment donné à un endroit donné, lorsqu'il y a une différence marquée entre la température mesurée et la température moyenne calculée sur une période de 30 ans.

Le record mondial a donc été battu à plate couture en Antarctique avec une anomalie de +40°C mesurée sur une surface de 3,3 millions de km².

Ah oui quand même ! Mais est-ce qu'on sait ce qu'il s'est passé ?

C'était encore du jamais vu ! Cet événement a dépêché 54 chercheurs spécialistes du climat en Antarctique pour tenter d'en expliquer les tenants et les aboutissants. Cette anomalie de température s'explique par un effet de rivière atmosphérique, un phénomène météorologique qui résulte de la rencontre entre une dépression et un anticyclone. C'est le même phénomène qui provoque des inondations intenses en Californie et il est bien connu des spécialistes.

La particularité de la rivière atmosphérique de mars 2022 est qu'elle a relié deux zones climatiques très différentes à savoir les zones tropicales de l'Océan Indien et l'Antarctique.
Et quelles ont été les conséquences de cette température extrême pour l'Antarctique ?
La température très élevée s'est accompagnée de précipitations importantes et de la fonte de glace dans des régions inhabituelles entre autres.

Et peut-on faire un lien avec le changement climatique que l'on connaît actuellement ?

Oui, le changement climatique contribue à augmenter les effets de ce phénomène de rivière atmosphérique et donc à augmenter l'intensité des précipitations dont elles sont responsables. Bref, ça n'améliore pas les choses !

Et bien ça fait froid dans le dos ! Et si on veut en savoir plus ?

Si vous voulez mieux comprendre ce phénomène, il est merveilleusement bien expliqué par Le 𝐠𝐥𝐚𝐜𝐢𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 Vincent Favier, dans une vidéo réalisée par l'OSUG que vous pouvez retrouver en ligne sur echosciences-grenoble.fr

Merci Manon et à bientôt !

A bientôt Nicolas !

Crédit photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)