Un atelier créatif au Sappey en Chartreuse, 2/3 genèse et installation

Publié par Nicolas Luchier, le 21 septembre 2016   2.6k

La genèse

L'idée initiale d'un atelier pour enfants vient de mon intérêt pour l'éducation et la scolarité cristallisé à la naissance de mes enfants (sans doute un grand classique). Je me suis vite intéressé aux travaux de Maria Montessori qui m'ont convaincu de l'importance de l'engagement personnel dans l'apprentissage. On a tous été témoin de l'extrême concentration d'un enfant perdu dans ses activités. Je rapproche cet état de ce que l'on appelle le "flow" en anglais, cette concentration absolue mais en "pleine conscience" que l'on peut expérimenter parfois dans nos diverses activités.

De fil en aiguille, j'ai également découvert l'expérience de Céline Alvarez, que j'ai pu écouter relater ses résultats étonnants lors du TEDx organisé à Grenoble en 2014. De là, j'ai picoré le travail de Stanislas Dehaene sur la plasticité du cerveau. En terme de sources d'inspiration, je citerai également la conférence de Claire Blondel (qui, sans en faire une généralité, a trouvé résonance chez moi) en 2012 et les interventions variées de Ken Robinson sur l'idée que chacun a un "talent" ainsi que sa version de l'intelligence multiple. Fasciné par le mouvement Maker, je me suis également plongé dans Invent to Learn de Sylvia Martinez et Gary Gager, sur les apports possible du mouvement Maker à l'éducation "de projets".

L'idée a alors germé tout doucement d'un espace équipé d'une large diversité d'outils permettant aux enfants et ados de s'investir dans leurs propres projets, qu'ils soient artistiques, technologiques ou tout mélange. Cet espace a pour objectifs de favoriser la créativité, de montrer que l'erreur permet surtout d'apprendre, et que nous sommes tous capables d'apprendre tout au long de notre vie (celle-ci est plutôt pour les parents).

Et tant qu'à créer un tel espace, autant l'ouvrir également aux adultes.

En parallèle, une petite équipe travaillait sur le concept de la Bonne Fabrique. L'idée d'un atelier était en phase avec leur projet. Partageant une philosophie similaire (partage, le faire ensemble notamment), j'ai rejoins cette association qui héberge aujourd'hui l'atelier.


L'installation

Un lieu nous était nécessaire pour "incarner" le projet. Cela n'a pas été facile mais nous avons fini par pouvoir nous installer dans un local communal, une aile d'une immense maison. L'état du lieu a nécessité une réfection quasi totale.

Heureusement, le projet a été très fortement soutenu par le parc de Chartreuse et la Bonne Fabrique a pu bénéficier par leur entremise d'une subvention européenne suffisamment importante pour couvrir une grande partie des travaux. Les machines, quant à elles, ont principalement été financées par la fondation RTE, séduite par la mise en place de l'atelier.

Nous avons également bénéficié d'un bel élan bénévole pour les finitions. Nous sommes entrés dans les locaux de l'atelier dans le courant du printemps dernier.

Le lieu accueillant l'atelier est polyvalent puisqu'il permet aussi l'accueil du public et recevra les différentes manifestations organisées par la Bonne Fabrique. Le mobilier et l'aménagement doivent donc être adaptés à tous les usages. C'est pourquoi nous avons décidé de fabriquer nos propres meubles. Accessoirement, cela nous permet de prendre les machines en main, notamment la fraiseuse à commande numérique.

Les activités de l'atelier ouvrent petit à petit en commençant pas un repar'café ou plutôt repar'apéro, mercredi 28 septembre à partir de 19h00 jusque 21h00. L'atelier ouvrira complètement courant octobre, il nous reste à finir de mettre les machines en sécurité.

Les activités enfants, elles, débutent le 24 septembre prochain avec un coding goûter. Ces activités feront l'objet du dernier article de cette série.