Test : un média lab pour capter une université éphémère
Publié par Laura Schlenker, le 9 novembre 2018 2.1k
Un évènement innovant à documenter en direct
Afin de documenter et de valoriser l’université éphémère du design qui a eu lieu au Magasin des horizons (centre national d'arts et de culture) à Grenoble en octobre dernier, j’ai suggéré à l’équipe pédagogique de Promising (Université Grenoble Alpes ) de déployer un média lab.
Ce dispositif, collectif et ouvert, permettrait d’impliquer les participants — étudiants, designers, enseignants et facilitateurs — dans la documentation et le story-telling de l’événement tout en relayant l’université éphémère du design en direct sur les réseaux sociaux.
J’avais déjà expérimenté ce dispositif avec LA CASEMATE –CCSTI de Grenoble et la Maison de l’Image lors du salon Arts Sciences Experimenta 2018 (Dossier : Experimenta 2018)
Nourrie de cette expérience et des précieux conseils de Pascal Moutet et de Marion Sabourdy du Média Lab de la Casemate (encore merci !) J’ai pu expérimenter une V2 de ce dispositif.
Un média lab = une équipe
Nous avons lancé un appel à bénévoles sur Echoscience afin d’attirer un public de communicants intéressé par la thématique du design éthique.
Une équipe de six bénévoles a rapidement été identifiée pour constituer l’équipe du média lab :
- Thais Mazzacane, étudiante en management de l’Innovation à l’IAE de Grenoble
- Zoé Masson et Marion Joubert, étudiantes en Master 2 Transmédia à Sciences-Po Grenoble
- Carolyn Mercier et Arthur Rafie, chargés de projet au département culture de la Turbine Sciences -CCSTI d’Annecy
- Laura Schlenker, Lab manager à Promising UGA.
Il m’a semblé intéressant de mixer un public de professionnels de la communication et d’étudiants. En effet des binômes se sont rapidement mis en place, et les plus expérimentés ont pu donner des astuces – ou rassurer, les plus jeunes sur leurs publications. Ce n'est pas évident de diffuser des contenus en direct quand on en n'a pas l’habitude !
L'intergénérationnalité a aussi permis de varier les usages des réseaux sociaux : les plus de trente ans étaient des habitués de Twitter et de Facebook alors que les plus jeunes nous ont fait bénéficier de leurs aisances sur Instagram.
Enfin, l’évènement s’adressant à des étudiants, il était tout à fait judicieux d’intégrer des étudiants à l’équipe du média lab, afin de bénéficier de leurs réseaux et de leurs usages des nouveaux médias.
De plus, Alexander Bau et Birgitta Ralston, les designers idéalistes associés à l’événement ont présenté le média lab dès l’ouverture de l’Université éphémère du design en invitant les 100 étudiants et les 12 facilitateurs à communiquer sur les réseaux sociaux avec le hashtag commun #UEDESIGN. Ainsi, nous étions potentiellement 118 à contribuer au média lab en partageant photos, vidéos et commentaires.
Une feuille de route détaillée et de la place pour de la liberté
En amont de l’évènement, nous avons conçu une feuille de route détaillée à destination de l’équipe du Média Lab avec toutes les informations pratiques, le déroulement de la captation, les réseaux sociaux utilisés, la liste du matériel mis à disposition, des propositions de thèmes pour les sujets et des exemples de formats de publications. Nous avons également fourni une liste de comptes à mentionner.
Ce travail de conception, partagé avec les bénévoles avant l’événement, nous a permis de nous assurer que les sujets et les formats seraient variés et bien relayés. De plus, les bénévoles avaient pris le temps de suivre les différents comptes et de rejoindre le groupe WhatsApp créé pour faciliter le transfert d’informations et d’images la veille de l’événement, ce qui nous a fait gagner un temps précieux.
Chacun des 6 bénévoles avait donc une bonne idée du déroulé de l’évènement et des moments clés à capter : conférence à live tweeter, restitutions des projets à filmer, open-forum à documenter….
Des formats variés et des publications régulières
Cette grille a permis à chacun de se positionner sur certains sujets et sur certains médias en fonction de ses envies et de son expérience. En effet, une personne a tout de suite proposé de prendre en charge les portraits des intervenants, une autre a voulu s’occuper de rédiger un article, une autre a souhaité s’occuper de la captation vidéo…
Nous avons également laissé une grande place à la liberté afin que chaque bénévole se réapproprie le projet . C’est ainsi que plusieurs sujets ont été ajoutés à la feuille de route.
Du matériel mobile
Nous avons emprunté des kits de matériel de journalisme au LLASIC (UGA) afin de couvrir l’évènement.
Grace aux MagicPad Cages, nous avons pu ajouter micros et lentilles aux ipads et avoir une qualité d'image tout à fait correcte.
Par contre, les contraintes du bâtiment nous ont pénalisé au niveau du son (400 m2 de hangar). Dans certains cas, il aurait fallu utiliser une perche.
Les pieds photos et Gorilla Pod que nous avions choisis pour leur légèreté manquaient de stabilité. En effet, avec tous ces accessoires , l’ipad était lourd et j’ai regretté de ne pas avoir prévu de pied vidéo.
Bilan de l'expérience
En matière de contenu, nous avons réalisé et diffusé un teaser vidéo, une vidéo de témoignages, des dessins en cartoon livestketching, deux articles et des montages photo.
Nous avons également relayé les deux jours de l'événement sur les réseaux sociaux :
- Sur Twitter : 38 tweets , 39 abonné(e)s
- Sur Facebook : 17 publications, 25 abonné(e)s, 471 interactions, 3159 personnes atteintes
- Sur Instagram : 19 publications, 29 abonné(e)s
En plus des médias diffusés en direct de l’évènement, de très nombreuses vidéos et photos de qualité ont été réalisées et vont permettre de valoriser l’évènement et de communiquer sur la prochaine édition.
En matière d'expérience, ce média lab a provoqué des rencontres, des échanges et des synergies entre des publics variés en provenance de différents secteurs : université, architecture, design, art et culture.
Ce dispositif de média lab mobile, éphémère et hors les murs a été l'occasion pour tous d'expérimenter des idées, des formats, du matériel, et d'oser faire, tout de suite , quitte à se tromper, pour diffuser en direct.
En regardant deux semaines après l'événement les différentes productions, personnelles ou collectives, je trouve qu'elles sont toutes marquées par un certain enthousiasme, de la légèreté, de la fraicheur et surtout, par le plaisir de faire.
C'est ce qui me motive pour poursuivre l'expérience.