Symbio FCell, l'expertise des piles à hydrogène pour les transports
Publié par Farouk Abdou, le 25 avril 2014 7k
Le leader technologique des piles à hydrogène perfectionne ses solutions pour des véhicules plus autonomes.
Sur le site de Siemens Energy où Symbio FCell a installé sa ligne de production il y a un an et demi, les ingénieurs s’affairent autour de la HyKangoo, version modifiée d’une Kangoo Z.E. Cette voiture est équipée d’un kit pile à hydrogène, qui en prolonge l’autonomie. La Poste la teste à grande échelle sur ses véhicules de fonction au cours du premier trimestre 2014. La Poste est un nouveau client de choix pour une entreprise qui n’en finit plus de croître depuis qu’elle a déménagé de son lieu de naissance, le Bourget-Du-Lac.
Thomas Costes, responsable de production de Symbio FCell, revient sur le parcours et le concept de ce succès : "la technologie des piles à hydrogène consiste à produire de l’électricité à partir d’une réaction d’oxydoréduction impliquant de l’hydrogène et de l’air. Le principe théorique est connu depuis longtemps, mais l’application industrielle a fait toujours l’objet de nombreuses recherches. Symbio FCell a voulu bénéficier de l’écosystème grenoblois, propice pour l’hydrogène, notamment pour le savoir-faire technologique - nous collaborons par exemple avec le CEA-Liten - mais également pour la dynamique régionale du secteur, riche en fournisseurs et en partenaires potentiels."
Aujourd’hui, Symbio FCell assemble et développe des systèmes de pile à hydrogène pour les transports dans un large éventail de puissances, entre 5 et 400 Kilowatts, et avec une autonomie accrue de plusieurs centaines de kilomètres pour les véhicules électriques.
En matière de performance, un palier supplémentaire pourrait avoir été franchi avec l’annonce, fin 2013, d’une nouvelle génération de piles comportant des plaques bipolaires améliorées (élément-clé de la pile pour faciliter les réactions qui produisent le courant et le collecter) qui optimiseraient le rendement et la production, le tout à moindre coût. "Ces nouvelles piles doivent d’abord être qualifiées et caractérisées dans un système complet et donc être soumises à de nombreux essais avant industrialisation, explique Mr Costes, les perspectives en termes de performances et de compétitivité sont intéressantes, d’autant plus que cette thématique est l’un de nos chevaux de bataille dans nos travaux avec le CEA. L’autre thématique principale étant la source d’hydrogène ! L’idéal serait de trouver une alternative fiable avec les énergies renouvelables, les idées sont nombreuses (enzymes, électrolyse de l’eau, la réutilisation de l’hydrogène dit "fatal" produit mais non valorisé par les industries chimiques, etc.) et toutes sont à l’étude dans les pôles de recherche et développement."
L’avenir s’annonce donc prometteur, d’autant que les projets (commerciaux, industriels et promotionnels) sont variés et nombreux, tel que le décrit Thomas Costes : "Symbio FCell devait équiper la première voiture électrique de course pourvue d’une pile à combustible, la Green GT H2, pour participer aux 24 Heures du Mans 2013. Malheureusement, la voiture n’a pu prendre part à la course faute de temps pour faire des essais complémentaires. Le projet est néanmoins toujours d’actualité, dans le cadre d’une tournée de courses et d’exhibitions pour l’année 2014. Concernant la production, notre objectif prioritaire est actuellement les moyens de transports à forte puissance, principalement marins, qui seraient pourvus de systèmes à plusieurs piles (ou multi-stacks). Commercialiser un bateau d’une puissance de 400 Kilowatts et 100 % Electrique serait une première, et nous voulons progresser dans ce sens. En parallèle, nous exportons notre savoir-faire existant et exploitons toutes les opportunités d’un marché riche qui nous offrira toujours des perspectives d’évolution."
>> Lire aussi : "Paxitech : piles à hydrogène pour nomades connectés" par Marion Sabourdy
>> Crédits photos : Bertrand Chauvet, directeur marketing de la société Symbio FCell