Rencontre avec Karine Godot, une médiatrice scientifique qui fait des étincelles !
Publié par Garance Demarquest, le 15 décembre 2022 1.3k
Jeudi 3 novembre nous allons à Jarrie pour rencontrer Karine Godot qui y travaille en tant que médiatrice scientifique. C’est après un doctorat dans le domaine des mathématiques que Karine commence à s’intéresser à la médiation scientifique. Elle intègre alors le master de communication scientifique à Grenoble où elle découvre l’association les petits débrouillards. Elle y fait un stage et y apprend comment la démarche expérimentale peut être utilisée pour faire de la médiation scientifique. C’est avec ses connaissances et son bagage scientifique qu’elle monte une structure où elle développe des ateliers de médiation sur l’agglomération grenobloise et au musée de la chimie.
“L’idée c’est d'amener la science auprès des gens”
En travaillant pour des structures et des événements variés, elle peut aborder des sujets très différents. Dans des structures spécialisées comme le musée de la chimie et le musée de la houille blanche, Karine Godot doit innover pour créer des animations autour des musées. Dans des structures comme une MJC (Maison des Jeunes et de la Culture), ce sont les enfants qui choisissent le thème, elle monte alors un programme d’animation sur un trimestre qui associe séance de découverte et démarche expérimentale pour vraiment comprendre ce qu’est la science. Karine fait aussi des animations dans des classes, elle constate qu’à l’école les enfants apprennent la science, ils en parlent mais ils n’en font pas. Faire faire de la science, des expérience aux enfants, c’est toute une démarche, il faut du materiel, du temps. Alors quand elle va dans une classe faire une animation, l’année d’après l’enseignant peut la refaire et constater que c’est surtout la façon de faire rentrer les enfants dans le questionnement qui est important.
“Rien que toucher une pipette ou n’importe quoi ça devient hyper merveilleux”
A chaque session, Karine adapte ses animations, selon le thème, l’âge des enfants ou des adultes et leur niveau d’études “on ne va pas faire faire les mêmes choses avec des enfants à la crèche et des lycéens en terminal”. L’idée de l’animation c’est que le public se mette à la place des chercheurs, découvrir la science par différents chemins, en tâtonnant. On regarde un objet, on fait des hypothèses : "qu' est-ce qu’il y a dedans?”, “comment vous pensez qu’il est fait à l'intérieur”. Puis on essaye de reproduire ce que les enfants imaginent par leurs hypothèses jusqu'à ce qu’on finisse par découvrir comment c’est fait. “C’est le raisonnement qui compte”. Avec les enfants, ce format marche très bien. Avec les adultes, il faut proposer des ateliers qui se rapprochent de leur quotidien, des ateliers en rapport avec le développement durable par exemple en fabriquant des produits ménagers maison ou faire de la teinture avec des végétaux.
Karine Godot relève aussi l’importance des événements grands publics comme la fête de la science. Ces événement familliaux permettent alors de faire des animations pour tous les enfants, mais aussi pour leurs parents qui n’en perdent pas une miette, ils sont derrière, ils écoutent, ils soufflent aussi. “ils n’osent pas parler donc ils soufflent à leur enfants pour que l’enfant réponde à leur place, c’est génial”. On arrive alors à transmettre des sciences autant à des enfants qu’à des adultes qui ne seraient jamais venu autrement.
“L’idée c’est de continuer à apporter les apprentissages par des choses pratiques et ludiques”
L’animation scientifique c’est une façon de faire de la médiation scientifique qui est vraiment très intéressante, et qui parle à beaucoup de monde. L’idée c’est de faire le lien avec le quotidien, d’être interactif et en général ça a beaucoup d’impact auprès des enfants. Karine l’observe en apprenant avec fierté que des enfants qu’elle avait suivis pendant des années sont en doctorat. Les enfants sont vraiment très curieux de science depuis très petit et ces animations ça peut les conforter dans leurs idées que la science c’est intéressant, et de continuer à aimer la science dans un environnement scolaire où la science n’est présentée que de manière théorique. Le fait de rencontrer les sciences sous cette manière où on à le droit de se tromper, on essaye plein de choses, on tâtonne, on s’écoute … ça montre comment la science fonctionne et ça permet d’en avoir une idée positive.
Article rédigé par Garance Demarquest, Isaora Bacquet, Flavie Labousset et Guilhaume Boo, étudiants en Master 1 Communication et culture scientifiques et techniques.
Photos par Flavie Labousset et Guilhaume Boo