Projet alpAlga : le sang des glaciers - Echosciences sur RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 23 novembre 2023   550

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry.  L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

La chronique du 23 novembre, par Marion Sabourdy, en son et en texte ci-dessous :

 Sur RCF Isère, c’est l’heure de l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous accueillons Marion Sabourdy, Chargée des nouveaux médias à Territoire de sciences. Bonjour Marion !

Bonjour Nicolas !

Alors, aujourd’hui Marion vous allez nous parler du “sang des glaciers”. Mais alors, comment ça : les glaciers saignent ?

Alors non Nicolas. Ils fondent, certes, ce qui est déjà triste, mais ils ne saignent pas. Cette expression imagée vient de la coloration rouge qu’on observe de plus en plus souvent sur les glaciers des Alpes. Elle est dûe à un pigment, l’astaxanthine, produit par des algues qui résident dans la neige.

On retrouve des algues dans nos glaciers alpins ?

Et oui, des algues et toutes sortes de micro-organismes. Et il se trouve qu’une vingtaine de chercheurs et un certain nombre de laboratoires grenoblois travaillent là-dessus au sein du “projet alpAlga”, soutenu entre autres par la Kilian Jornet Foundation. Sur Echosciences, vous pouvez retrouver l’interview d’un de ces chercheurs, Alberto Amato, chercheur en génie génétique au Laboratoire de Physiologie Végétale et Cellulaires, qui explique en détail le projet.

Est-ce que cette coloration et la présence de micro-organismes dans la neige est un problème ?

En effet, Nicolas. Le problème principal, c'est que la couleur rouge de ces algues diminue la réflexion du rayonnement solaire, ce qui entraîne une augmentation des températures et donc une fonte plus rapide de la neige rouge par rapport à la neige blanche. Et malheureusement, à cause du réchauffement climatique et de l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère, les algues poussent mieux, et on observe donc plus de taches rouges…

Un vrai cercle vicieux… Mais comment ces algues sont-elles apparues et que peut-on faire pour ralentir ce processus ?

Ce sont justement les enjeux principaux du projet alpAlga : découvrir pourquoi et comment ces algues sont arrivées là et comprendre les mécanismes qui les conduisent à avoir une croissance importante, malgré des conditions difficiles en haute montagne où il fait froid et où le rayonnement UV est plus élevé qu’au niveau de la mer.

Vous avez cité un chercheur en physiologie végétale : d’autres disciplines sont-elles impliquées pour comprendre ces problèmes complexes ?

Oui ! Alberto Amato l’explique bien dans son interview. Le projet propose des approches complémentaires, génétique, naturaliste et physiologique. Il y a 7 laboratoires ou instituts différents dans ce projet. Alberto, lui, se focalise sur l’aspect génétique. Il a notamment séquencé et analysé l’ADN de 5 espèces d’algues différentes.

C’est notre semaine du “Radio Don” et dans ce cadre, je voulais savoir ce que vous, à Territoire de sciences, pensez de notre partenariat.

Ce partenariat, c’est l’occasion pour nous de valoriser chaque semaine des contenus d’Echosciences Grenoble et plus largement ceux qui les écrivent, ainsi que les recherches menées localement. C’est important pour nous d’avoir du temps d’antenne pour pouvoir présenter des sujets à la frontière entre sciences et société. Et quand c’est fait avec votre énergie et votre bienveillance Nicolas, ça n’en est que plus agréable :)

Merci Marion pour la chronique d’aujourd’hui et à bientôt

A bientôt Nicolas !

>> Photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)