Pour Camille, Martin et Sophie, la participation à la première édition du concours des jeunes innovateurs fut une expérience enrichissante sur de nombreux plans.

[Cet article a été rédigé par Sophie Hennuy, Martin Habfast et Camille Barbier, lauréats du prix] Durant nos TPE [ndlr : Travaux personnels encadrés], dont la problématique était « Peut-on marcher sur un liquide ? », nous avions découvert les particularités des fluides rhéoépaississants (non newtoniens) qui avaient apporté une réponse positive à notre question. Pour le concours (1), il s’agissait alors de trouver une application à ces fluides, afin de les utiliser de manière innovante. Après plusieurs semaines de réflexions et d’échanges entre nous, notre équipe constituée de Camille, Martin et Sophie, se mit d’accord pour créer un emballage qui protègerait les objets très fragiles grâce à un fluide rhéoépaississant qu’il contiendrait et qui absorberait les chocs. Nous nous sommes inspirés des sachets à glaçons pour obtenir « une feuille » souple qui contiendrait le liquide réparti en alvéoles et que l’on pourrait enrouler autour de l’objet à protéger sans avoir de contact direct entre celui-ci et le liquide.

Fluide non-newtonien sur un haut-parleur

Pour la présentation de notre innovation, durant la finale, nous avons utilisé diverses expériences, afin d’illustrer les propriétés étonnantes de ces fluides avant de montrer comment nous les avions exploités pour innover. Tout d’abord, une expérience toute simple, qui consiste à déposer un mélange d’eau et de maïzena (un fluide non newtonien facile à réaliser) sur un haut parleur [ndlr : voir vidéo ci-dessus]. Si les fréquences émises par le haut parleur sont suffisamment basses, le mélange va se solidifier et commencer à faire une petite danse, sautant d’un endroit à un autre. Ensuite, nous avons voulu montrer que le mélange était capable de protéger les colis les plus fragiles. Pour y parvenir, nous avons introduit un œuf dans un sachet rempli de la suspension, et nous l’avons laissé tomber d’environ deux mètres. Résultat : l’œuf n’était pas cassé ! Nous avions ainsi démontré que les fluides rhéoépaississants seraient parfaitement adaptés au transport d’objets fragiles !

La journée du concours s’est déroulée dans de très bonnes conditions et une ambiance agréable. Tout a commencé avec l’installation des stands le matin, dans un mélange de stress et de curiosité : c’était nouveau pour nous, nous ne savions pas à quoi nous attendre. La présentation devant un jury qualifié et nombreux, nous a intimidés, mais fortement honorés. Au cours de notre présentation, nous avons cherché à utiliser divers moyens pour expliquer clairement des concepts physiques. Nous voulions faire ressortir le fait que nous avions trouvé des idées que nous avions expérimentées avec des cas concrets et simples. Par ailleurs, le fait de présenter en premier fut un réel avantage pour nous, car ensuite nous avons pu nous consacrer entièrement à la découverte des travaux des autres équipes, qui il faut bien le dire, nous ont fortement impressionnés. Tous les candidats ont été sympathiques et conviviaux. La journée s’est donc déroulée dans un bon esprit. Par la suite, après avoir entendu des discours bienveillants, très positifs qui nous ont fortement marqués, la remise des prix a eu lieu : nous n’avons pas tout de suite compris pourquoi notre équipe n’était toujours pas citée au fur et à mesure que les autres groupes étaient appelés. Finalement nous avons été cités en dernier, tous trois abasourdis par le fait de nous retrouver premiers de ce concours.

Au cours de cette longue aventure, notre trio fut une des clés de notre réussite. En effet, en plus d’être des amis de longue date, nous nous sommes tous les trois toujours beaucoup intéressés à la science sous ses diverses formes. De plus, au cours de nos recherches, nous avons constaté que notre complémentarité était un réel atout pour notre projet (alors que l’un se sentait à l’aise pour guider et structurer les recherches, un autre maîtrisait mieux l’informatique et la communication et le dernier préférait s’atteler à la mise en pratique en usant de sa créativité). Bien sûr, le travail en groupe et le fait d’avoir une sensation d’unité et d’entraide nous a beaucoup portés, et nous avons pu avancer dans la bonne humeur.

En faisant le bilan de cette année de travail, nous constatons que faire un TPE puis préparer un concours nous a enrichis sur de nombreux plans. Tout d’abord, nous avons pu nous investir dans un thème que nous avions choisi avec une certaine autonomie, tout en gardant un cadre et un but précis. Nous avons étés encouragés à prendre des initiatives, à faire des démarches nous-mêmes. En ce qui concerne la recherche, nous avons appris à trier des informations en fonction de leur utilité pour le projet. Nous avons pris conscience de l’importance de la vérification des sources, et surtout du fait qu’il faille vérifier ou remettre en cause les informations qui nous sont données. Le groupe nous a permis de partager différents points de vue, mais nous a surtout donné accès à des sources d’inspiration bien plus diversifiées. Bien entendu chacun a dû fournir des efforts de son côté. Nous avons vu à quel point la ponctualité, la prise en compte et le respect du travail de chacun, l’écoute, l’organisation, et la bonne répartition des tâches, sont importants à un bon fonctionnement. Nous avons constaté le rôle primordial d’une bonne communication, et retenons que la clarté et la précision en sont les clés.

Ce concours, bien que prenant, fut une excellente expérience pour nous, autant pour les connaissances scientifiques acquises que pour le travail réalisé. Grâce à celui-ci, nous avons surtout réussi à concevoir une application à l’issue de recherches, leur donnant un sens réel, et nous en sortons mûris. Si c’était à refaire, nous n’hésiterions pas une seconde !!!

Nous souhaiterions adresser nos plus sincères remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont soutenus dans notre projet :

• Ms. Mallion, Martinet et Thierry, professeurs en sciences au lycée de la Cité scolaire internationale Europole de Grenoble
• Mme Salima Rafaï et M. Thomas Podorgski, chercheurs au laboratoire Liphy de Saint-Martin d’Hères
• Mme M’Lizzi, documentaliste au CDI de la Cité scolaire internationale
• Les représentants de Xerox innovation group, sponsor du concours
• Tous ceux qui ont contribué à ce concours en particulier les jurées : Monica Beltrametti, Jean Therme, Olivier Audeoud, Patrice Senn et Mark Schapiro 
• Merci aussi à Catherine Demarcq, responsable animation, qui nous a fait parvenir les informations nécessaires au bon déroulement de cette aventure
• D'autre part, nous aimerions remercier Mme Geneviève FIORASO, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui a encouragé la création de ce concours et le consul des Etats-Unis, M. Mark Schapiro.

>> Note :

1. Le Prix franco-américain des jeunes innovateurs est un concours scientifique destiné aux élèves de première des académies de Grenoble et de Lyon. Au travers des TPE développés en classe, ces jeunes élèves devront exprimer leur créativité pour décrocher le premier prix, un voyage aux Etats-Unis. 25 projets ont été présentés au jury final composé de scientifiques, d’inspecteurs de l'éducation nationale, d’enseignants. Plus d’informations ici. 

>> Illustrations : CCSTI Grenoble