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Mémoires du Futur

Pour sortir du dualisme

Publié par Jean Claude Serres, le 6 janvier 2017   3.9k

Le dualisme est quelque chose dont il est difficile de se défaire. Au départ, il est bien entendu nécessaire d'objectiver le cerveau lorsqu'on le prend pour objet d'étude. On peut s'interroger sur l'identité de la personne à qui s'adresse l'impératif, si souvent employé : Libérez...Musclez...Bougez...Entrainez...Boostez...votre cerveau !. Il existe donc un sujet, extérieur au cerveau, qu'il s'agit ici de stimuler vigoureusement ! (Laurent Vercueil Atout Cerveau)

Il me semble que cet article pointe du doigt notre difficulté à percevoir et décrire le réel en dehors d’une approche moniste - dualiste propre à la façon de penser dans la culture occidentale. Nous devons distinguer d’une part le dualisme ontologique [âme, esprit, pensée] versus [corps, cerveau, réductionisme matérialiste ou naturaliste] dont une porte de questionnement sur la nature du premier pôle : immanence ou transcendance par rapport au réel. Le deuxième dualisme est méthodologique : ce qui est mesurable et scientifiquement observable c'est-à-dire problématisable et ce qui ne l’est pas et qui reste de l’ordre du mystère au mieux ou occulté dans la plus part des cas. On va ainsi survaloriser l’organe par rapport à la fonction dans la médecine académique ou encore dévaloriser les médecines complémentaires qui traitent davantage des maladies fonctionnelles voire psychosociales par rapport à la médecine officielle scientifiquement reconnue.

Dans le cadre des fonctions cérébrales (F.C.) qui forment « le système F.C. » le « sujet » observateur, observe ce « système F.C. » à travers ce même système. D’où une fermeture systémique de type « moniste » sur le plan méthodologique. Le système F.C. ne peut s’observer que de l’intérieur. C’est le piège dans lequel tombe les utilisateurs des contributions des recherches en neurosciences. Une piste pour sortir de ce piège méthodologique est d’utiliser un regard multipolaire (voir article cercle réseau) intégrant neurosciences, sciences de la cognition, intelligence artificielle, linguistique, philosophie, anthropologie… Une autre piste méthodologique est de confronter des logiques inscrites dans des cultures différentes (occidentale chinoise bouddhiste etc.). Ces deux moyens d’ouverture méthodologique induisent à l’usage de la reliance et de la dialogique au cœur des approches par la complexité. Ceci dit cela ne résout pas vraiment le problème de la fermeture ontologique l’humain ne peut aujourd’hui se penser qu’a travers l’humain et ses prothèses numériques qu’il a lui même inventé. Le cerveau et les fonctions cérébrales émergentes sont « l’objet » « scientifique » le plus complexe que les humains ont découvert dans l’univers.