[PORTRAIT] Sandro Covain, doctorant au laboratoire HP2

Publié par Laetitia Minniti, le 30 janvier 2024   720

Sandro Covain, en première année de doctorant, nous accueille avec plaisir dans l'univers de la recherche et nous fait découvrir le laboratoire HP2 de Grenoble.

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je m’appelle Sandro Covain, j’ai 23 ans et je suis un passionné d’activité physique en tout genre.  Je suis doctorant au laboratoire HP2 de l’Université de Grenoble, depuis octobre 2022, dans l’équipe « Exercice-hypoxie ».

Je travaille sur les troubles du sommeil dans la trisomie 21, et plus particulièrement le syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil.

Quel est ton parcours étudiant/professionnel ?

L’intégralité de mon cursus grenoblois m’aura permis de disposer d’une formation d’excellence en physiopathologie et prise en charge du handicap et des maladies chroniques par l’activité physique. J’ai commencé par une Licence STAPS APAS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives – activité physique adaptée et santé), puis j’ai continué en Master APAS, tout en travaillant auprès de personnes ayant un déficit intellectuel et parfois un trouble du comportement. Grâce à ce Master, j’ai découvert le métier d’enseignant-chercheur qui m’a tout de suite intéressé. J’ai alors réalisé mes premiers pas dans l’enseignement et la recherche en donnant des cours de soutien et en effectuant un stage de recherche au sein du laboratoire HP2, avec le Dr Véronique Bricout, qui deviendra par la suite ma directrice de thèse.

Pourquoi avoir choisi d’étudier le sport ?

J’ai toujours été passionné par le sport et à la sortie du lycée, je souhaitais apprendre à encadrer une activité physique et mieux comprendre les mécanismes adaptatifs du corps lors d’un entraînement. C’est donc tout naturellement que je me suis dirigé vers une Licence STAPS.  À la fin de la première année, j’ai choisi la spécialité APAS, car j’appréciais travailler auprès d’une population à besoins spécifiques.

Quel(s) sport(s) pratiquais-tu ou pratiques-tu ?

À 8 ans, j’ai commencé le handball jusqu’à ce qu’une blessure m’empêche de pratiquer ce sport en compétition. Désormais, je fais de la musculation quotidiennement.  

Quel est ton sujet de thèse ? Qui sont tes encadrants ? Quels sont tes objectifs et as-tu déjà des résultats ?

Ma thèse s’intitule « Prise en charge innovante du Syndrome d'Apnées du Sommeil (SAS) par l'activité physique adaptée chez l'enfant avec trisomie 21 : identification des facteurs prédictifs du SAS ». Je suis encadré par le Dr Véronique Bricout, ma directrice de thèse et le Dr Sébastien Bailleul, médecin au laboratoire du sommeil de HP2. 

Mon travail cherche à améliorer la prise en charge des personnes présentant une trisomie 21. Je réalise plus spécifiquement une caractérisation de leurs troubles du sommeil dont les causes et conséquences sont multisystémiques. L'activité physique a été décrite comme un moyen de prise en charge efficace des troubles du sommeil, de leurs causes, de leurs conséquences (la sédentarité, l’obésité, le surpoids, les troubles cardiovasculaires, le diabète de type 2, les troubles neurocomportementaux).

Ma thèse comporte deux études :

  • Le protocole SYNAPSO (travail d’une précédente doctorante) dont des analyses de données préliminaires qui fut l’objet de mes stages de master. 40 adultes avec une trisomie 21 ont tous réalisé un test d’effort précédé et succédé de tests d’explorations du système nerveux autonome (tests orthostatiques). De plus, chaque sujet à réaliser une nuit complète au laboratoire du sommeil du CHU de Grenoble. L’objectif était d’identifier des facteurs prédictifs d’apnée du sommeil chez l’adulte avec une trisomie 21 et de voir l’intérêt de l’activité physique dans la prise en charge de ce trouble du sommeil. Une première publication (Hétérogénéité des capacités motrices chez des adultes avec une trisomie 21) aura permis d'identifier plusieurs profils moteurs chez l'adulte avec une trisomie 21 et offre des perspectives de programmes d'activités physiques adaptées aux besoins de cette population. Cette publication aura fait l'objet d'une communication orale ayant obtenu le premier prix lors de la journée de la recherche médicale.
  • Le protocole TAPAS (trisomie 21, activité physique et apnée du sommeil) : le protocole est en cours de rédaction et les manipulations débuteront en septembre 2023.  Dans cette étude, 50 personnes avec une trisomie 21 (âgées de 6 ans et plus) bénéficieront d’une exploration de leur sommeil, de leur condition physique ainsi que des explorations neurocomportementale, biologique et cardiovasculaire.

Nous recruterons les personnes avec une trisomie 21 notamment à travers l’association de recherche et d’insertion des trisomiques (ARIST), basée en Isère. Une promotion du protocole sera également réalisée auprès de structures d’accompagnement et de généticiens du CHU de Grenoble.

Je souhaiterais également communiquer les résultats de mon travail aux enfants et adulte avec une trisomie 21 à travers une bande dessinée.

Pourquoi avoir choisi de faire une thèse ?

Mon stage de recherche en master auprès de mon actuelle directrice de thèse, le Dr Véronique Bricout, a été une révélation pour moi et je suis vite devenu passionné par le monde de la recherche. Enfin, mon appétence pour l’enseignement a défini ma volonté de devenir enseignant-chercheur. Ainsi, la réalisation de ce doctorat est aussi l’occasion de me rapprocher un peu plus de mon projet professionnel en contribuant à la recherche scientifique et la formation universitaire par la dispense d'enseignements.

Quels sont tes objectifs une fois ta thèse terminée ? Comment envisages-tu l’avenir ?

"À court terme, je souhaiterais développer différents axes de vulgarisation scientifique (chaîne YouTube, bande dessinée) avec un ami spécialiste en communication."

Nous voudrions faire de la vulgarisation scientifique contrôlée et rigoureuse à destination des étudiants et toutes personnes intéressées pour acquérir des connaissances en physiopathologies.

À moyen terme, je souhaite multiplier les expériences (postdoctorat ou autre) pour parfaire mes connaissances sur mes thématiques de recherche actuelles.

À long terme, je voudrais devenir maître de conférences universitaire (MCU) et passer l’habilitation à diriger des recherches (HDR). Cela me permettrait de continuer à contribuer scientifiquement aux progressions portant sur la trisomie 21 et les troubles du sommeil. De même, devenir MCU-HDR garantit une stabilité professionnelle par laquelle je peux continuer de transmettre mes connaissances auprès d'étudiants en cours de formation.

Un conseil pour les étudiants qui souhaitent s’orienter dans la même voie ?

Le maître mot est « anticiper » ! Il faut anticiper un doctorant dès les premiers mois de master, car il y a une forte concurrence à l’audition. En effet, la sélection se fait au regard des résultats académiques, mais aussi des expériences de stage en laboratoire et toutes autres expériences valorisantes.

"La thèse nécessite une grande capacité de travail, une forte motivation et être capable de conserver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle."

Le diplôme d’enseignement en APA (activité physique adaptée et santé) est reconnu, mais pas suffisamment connu. Il faut donc se faire connaître et faire connaître son diplôme. Il faut acquérir les bonnes connaissances pour encadrer et travailler dans le domaine APA.

Parcours

2017 - 2020 : Licence STAPS APAS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives – activité physique adaptée et santé) à l'Université Grenoble Alpes

2020 - 2022 : Master APAS à l'Université Grenoble Alpes

Depuis novembre 2022 : Thèse au laboratoire HP2

Contact

Sandro Covain sandro.covain@univ-grenoble-alpes.fr

Son profil ResearchGate

Laboratoire Hypoxie Physiopathologie (HP2) de l'INSERM et de l'Université Grenoble Alpes


Cet article a été rédigé par Laetitia Minniti, project manager du CDP Sport Perf Health. Pour plus d'informations, consultez le site internet du projet !