[PORTRAIT] Richard Barré, un esprit de compétiteur pour vaincre les tumeurs
Publié par Sandy Aupetit, le 30 mars 2021 1.7k
Actuellement en 3ème année de thèse, Richard Barré poursuit sa passion pour la chimie au Département de Chimie Moléculaire (DCM) sur le campus de l’Université de Grenoble. Son projet de recherche consiste à créer des agents de contraste, des produits que l’on injecte dans le sang afin d’aider à la détection des maladies lors d’un examen IRM, et notamment des tumeurs.
Richard, un challenger dans l’âme
Joueur de badminton depuis 10 ans en club, Richard est un vrai compétiteur qui se challenge en permanence. Diplômé d’un Baccalauréat scientifique en 2013 puis d’une Licence en chimie en 2016, Richard recherche également le challenge dans ses études. Suite à son Master en synthèse organique pour les industries pharmaceutiques et agrochimiques, réaliser une thèse en chimie moléculaire est apparu selon lui comme un véritable défi. En effet, grâce aux stages effectués durant son Master, la thèse s’est présentée pour lui comme une opportunité de pouvoir mener un projet de recherche en autonomie de A à Z.
Dans les stages, on est ‘‘les petites mains’’ des chercheurs alors qu’en thèse, on se met à sa place et c’est un travail à part entière. C’est donc ce côté-là qui m’a donné envie d’en réaliser une.
Développer des agents de contraste : une piste pour vaincre les tumeurs
L’objectif de la thèse de Richard est de développer des nouveaux agents de contraste pour l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Ce sont des produits que l’on injecte dans le sang avant un examen IRM, et qui vont se diffuser dans tout le corps afin de révéler sur les clichés IRM de potentielles pathologies. Ces agents de contrastes vont en effet s’accumuler dans les parties du corps où il y a le plus de sang, ce qui est notamment le cas des zones tumorales. Ce procédé se nomme l’hypervascularisation.
En tant que chimiste, je crée de nouvelles molécules en m’appuyant sur ce qui a déjà été fait. La chimie moléculaire, il faut voir ça comme des Lego, et moi j’adapte les Lego pour réaliser mon objectif, c’est-à-dire détecter les tumeurs.
Richard développe donc des prototypes d’agents de contrastes, en s’appuyant sur ceux déjà existants. Son objectif et de créer des preuves de concept, autrement dit de démontrer que ses prototypes peuvent fonctionner, en les testant dans un premier temps sur des cellules humaines. Ces tests sont effectués en collaboration avec des laboratoires de biologie, comme l’Institut pour l’Avancée des Biosciences (IAB) à Grenoble.
A la fin de sa thèse, Richard espère que ses travaux pourront passer à l’étape suivante, qui consistera à effectuer des tests sur des petits animaux, pour attester la fiabilité de ses agents de contraste. Un premier pas pour aller vers la production à plus grande échelle de ses produits, et leur commercialisation.
Conseils d’un doctorant à la réalisation d’une thèse
Richard souligne l’importance de deux qualités qui, selon lui devraient se retrouver chez chacun·e des étudiant·es qui ont pour ambition de se lancer dans une thèse.
Une des qualités essentielles est la curiosité. Pour se lancer sur une thèse, il faut savoir être curieux des nouveautés de tous les jours, car il y a énormément de choses sur lesquelles on peut passer à côté. Cette qualité nous pousse vraiment à faire des découvertes intéressantes.
La deuxième qualité que je mettrais en avant est la rigueur car dans le domaine scientifique, peu importe le domaine, il faut de la rigueur pour avoir des résultats acceptables. Il faut que tout soit prouvé et cela demande de la rigueur, beaucoup de rigueur.
Projet d’avenir de Richard Barré
Après sa thèse, Richard a pour projet de créer sa propre start-up avec des collègues, afin de mettre un pied dans le monde de l’entreprise. Il souhaite avoir un projet à lui et être son propre chef, pour développer de nouvelles compétences.
Après 8 ans de chimie, il ne se ferme pas de portes. Il s’intéresse à d’autres secteurs et envisage par exemple de faire une transition en entreprise dans le secteur des énergies renouvelables. Malgré la crise sanitaire et les obstacles survenus ces derniers mois, il reste optimiste par rapport à son avenir.
Article rédigé par Maya Delimotte et Sébastien Rival
Cet article a été rédigé par les étudiants de licence suivant l'enseignement transversal "Sciences, journalisme et réseaux sociaux" proposé à l'Université Grenoble Alpes (UGA). Cet enseignement est encadré par Sandy Aupetit, chargée de médiation scientifique à l'UGA et Marion Sabourdy, chargée des nouveaux médias à La Casemate. Suivez l'actualité de l'ETC sur Twitter !