[PORTRAIT] Laura Chareyre, doctorante au laboratoire SENS
Publié par Laetitia Minniti, le 30 janvier 2024 600
C'est le tour de Laura, doctorante au laboratoire SENS, de nous partager son parcours de recherche.
Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Laura Chareyre et je suis doctorante au laboratoire SENS (Sport et ENvironnement Social) en deuxième année de thèse.
Quel est ton parcours étudiant/professionnel ?
Après mon baccalauréat, j’hésitais entre deux parcours, une Licence de psychologie ou Licence STAPS. J’ai finalement choisi une Licence de Biologie, mais je n’ai pas du tout aimé et je me suis réorientée à la fin du premier semestre en Licence STAPS option entraînement sportif à Montpellier. J’appréciais beaucoup les cours de psychologie et j’ai donc décidé de poursuivre mes études par un master en préparation mentale (Sciences et Techniques de la Préparation Psychologique et du Coaching, « PsyCoach ») à l’Université de Montpellier et un Master 2 de recherche spécialisé en psychologie de l’effort, toujours à l’Université de Montpellier.
"J’ai donc la double casquette : préparation mentale et formation recherche."
Quel(s) sport(s) pratiquais-tu ou pratiques-tu ?
J’ai beaucoup pratiqué l’équitation en étant jeune et désormais, je fais de l’escalade et du volley en loisirs.
Quel est ton sujet de thèse ? Qui sont tes encadrants ? Quels sont tes objectifs et as-tu déjà des résultats ?
Ma thèse s’intitule « Du laboratoire au terrain : une évaluation multiple du stress pour mieux comprendre les effets de facilitation et d'inhibition sociale sur la performance sportive » et je suis co-encadrée par Aïna Chalabaev et Sandrine Isoard-Gautheur depuis octobre 2021.
Je cherche à savoir comment la présence d’autrui influence la performance en entraînement ou compétitions. Je mesure le stress perçu, le stress physiologique des participants, la présence des autres et leurs caractéristiques et j’évalue la performance. À partir de ces données, j’ai pour objectif principal d’étudier la relation entre la présence d’autrui et le stress / l’anxiété et la performance sportive. Je travaille actuellement avec la Fédération Française de Tir sportif (FFTir) et des athlètes de tir à la carabine. J’ai accès à un panel de niveaux différents, allant du niveau régional à international/olympique. L’avantage de ce sport est que les tireurs sont plutôt statiques, ce qui facilite le suivi et l’analyse des mesures physiologiques des athlètes avec des capteurs. Les participants portent un bracelet connecté qui mesure, entre autres, la variabilité cardiaque et la conductance électrodermale ainsi qu’une ceinture thoracique pour mesurer des facteurs cardiaques et respiratoires.
J’ai plusieurs études en cours :
- Création et validation d'un outil de l'évaluation de la présence d'autrui en contexte sportif (OEPA-CS) en deux temps, avec une validation de contenu en sollicitant un comité d'experts et le recueil de données auprès des sportifs (l'outil est sous format questionnaire) pour identifier des profils de présence d'autrui.
- Revue systématique sur le phénomène de choking under pressure : Cela fait référence à la diminution soudaine des performances dans des circonstances de pression. Les objectifs principaux de cette revue sont d'identifier les mécanismes, médiateurs et modérateurs du choking under pressure.
- Étude longitudinale : suivi de tireurs sportifs pour évaluer les liens entre la présence d’autrui, le stress et la performance. L’étude est constituée d’un suivi de 12 mois avec une mesure par mois pendant laquelle je recueille les données de performance objective, les données subjectives sous forme de questionnaires (présence sociale, stress perçu, variables contrôles...) et les données physiologiques grâce aux capteurs (une vingtaine d’athlètes suivis). Je me déplace lors du premier mois de suivi pour rencontrer les athlètes, leur expliquer l’étude et leur donner les capteurs (bracelet connecté et ceinture thoracique). En plus des données récoltées pour l’étude, les participants peuvent suivre leur indice de stress en direct grâce à une application sur leur téléphone. Je collabore également avec d’autres structures de l’Université de Grenoble et d’autres laboratoires comme le CEA-Leti et le LPNC, qui ont déjà mené une étude de mesure du stress dans la vie quotidienne et qui nous prêtent les bracelets connectés et les ceintures thoraciques, le TIMC-IMAG et le GRICAD.
Pourquoi avoir choisi de faire une thèse ?
Lors de ma première année de Licence, j’ai eu l’occasion de discuter avec des enseignants-chercheurs et cela m’a donné envie de m’orienter en recherche dans la psychologie du sport. Cette envie a été confirmée avec les stages de recherche en L3 et en Masters.
À la fin de mon master, je souhaitais donc poursuivre en thèse, mais je n’avais pas de financement. J’ai donc postulé à différentes offres d’emplois, notamment sur les postes d’ingénieurs d’études, sans que ces démarches aboutissent. Quelque temps après, j’ai été contacté par mes futures codirectrices de thèse pour passer un entretien pour un poste de doctorant et j’ai finalement intégré le laboratoire SENS en octobre 2021 pour démarrer ma thèse sur le projet ANR DayStress.
Quels sont tes objectifs à long terme une fois ta thèse terminée ? Comment envisages-tu l’avenir ?
J’adorerais mixer mon double cursus (recherche et préparation mentale) mais je ne sais pas dans quelle mesure cela est faisable, il faut encore que je me renseigne sur les possibilités. J’ai également pensé à travailler dans une Fédération sportive pour optimiser la performance des athlètes, mais les postes sont rares et j’aime travailler avec différents sports.
Les post-doctorats sont par ailleurs une option, je commencerai à chercher activement l’année prochaine.
Un conseil pour les étudiants qui souhaitent s’orienter dans la même voie ?
"Il faut s’assurer que le sujet de thèse plaît avant d’accepter le poste et de s’engager pour trois ans, car un doctorat demande beaucoup d’investissement professionnel et personnel."
L’idéal est de faire un stage de master dans différentes thématiques pour trouver la plus passionnante et ne pas hésiter à se déplacer pour découvrir ce qui existe.
Parcours
2015-2018 : Licence STAPS entraînement sportif à l’Université de Montpellier
2018-2019 : Master 1 Sciences et Techniques de la Préparation Psychologique et du Coaching, « PsyCoach » à l’Université de Montpellier
2019 : Master 2 Sciences Technologies Mouvement, psychologie de l’effort à l’Université de Montpellier
2020 : Master 2 Sciences et Techniques de la Préparation Psychologique et du Coaching, « PsyCoach » à l’Université de Montpellier
Depuis octobre 2021 : Thèse au laboratoire SENS de l’Université Grenoble Alpes
Contact
Laura CHAREYRE laura.chareyre@univ-grenoble-alpes.fr
Laboratoire SENS, bâtiment APS A, bureau R03
Cet article a été rédigé par Laetitia Minniti, project manager du CDP Sport Perf Health. Pour plus d'informations, consultez le site internet du projet !