[PORTRAIT] Arthur Clerjon : maîtriser l'énergie pour un futur meilleur
Publié par Sandy Aupetit, le 29 mars 2021 2k
Allier sa passion et son travail, c’est la stratégie adoptée par Arthur Clerjon, doctorant en 3ème année au CEA Liten ! Soucieux de la nature et de l’environnement, il s’intéresse dans ses recherches à l’impact du développement des énergies renouvelables en France.
Des études scientifiques à la recherche, une histoire toute tracée
Originaire d’Annecy, Arthur a grandi dans une famille qui l’a toujours encouragé à aiguiser son sens critique : « Quand mon père conduisait, il mettait le limiteur de vitesse et enlevait les pieds des pédales de la voiture et me disait de dire “plus vite” à la voiture en me faisant croire que je la faisais accélérer alors qu’il appuyait simplement sur un petit bouton. C’est la première étape de la recherche qui consiste à se poser des questions et avoir un sens critique ; réfléchir à ce qu'on nous raconte et essayer de tout analyser. »
Passionné de sciences dès son plus jeune âge, c’est donc assez naturellement qu’il s’oriente vers une filière scientifique au lycée. Après avoir obtenu son baccalauréat avec mention, il choisit de poursuivre ses études en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), parcours Physique Chimie et Sciences de l’ingénieur (PSCI), toujours à Annecy. A l’issue de trois années de prépa, il passe les concours d’admission pour les écoles d’ingénieurs, et obtient sa place à l'École Normale Supérieure de Paris-Saclay (ENS Cachan). Une nouvelle vie à la capitale commence
Au cours de ses études, Arthur a l’opportunité de réaliser un stage de 6 mois aux Etats en Californie, au sein de la “National Aeronautics and Space Administration”, autrement dit… la NASA ! C’est à ce moment qu’il développe un intérêt plus poussé pour la recherche. Il réalise en parallèle de l’ENS un double-diplôme à l’école des Mines ParisTech, et décroche finalement une bourse de thèse au Laboratoire d'Innovation pour les Technologies des Energies Nouvelles et les nanomatériaux (Liten) du CEA Grenoble, premier centre de recherche européen entièrement dédié à la transition énergétique. Un parcours couronné de succès, qui lui permet aujourd’hui d’exploiter pleinement sa curiosité et son esprit critique pour mener à bien son projet de recherche.
Modéliser et repenser le système énergétique en France
Aussi passionné de nature et de sport de plein air tel que l’alpinisme, la randonnée, le parapente ou encore le ski, Arthur est sensible aux problématiques liées à l’environnement. Sa thèse lui permet de mêler à la fois cette sensibilité et sa passion pour les sciences, puisqu’il étudie le développement des énergies renouvelables en France. Il s’agit de mieux comprendre l’impact du déploiement de ces énergies, depuis la construction des infrastructures (éoliennes, panneaux solaires…) jusqu’à leur exploitation, d’un point de vue économique et environnemental.
Pour cela, Arthur modélise le système énergétique français pour comprendre quel est l’impact du développement d’une technologie sur l’ensemble du système : que se passerait-il si la production d’électricité ne provenait pas essentiellement du nucléaire mais de l’éolien et du solaire ? L’objectif est de mettre en évidence à la fois les avantages et les contraintes d’un tel scénario, en tenant compte par exemple du fait que certains systèmes énergétiques peuvent demander plus de ressources (en matériaux, énergie, etc) que d’autres pour leur fabrication, ou encore que les énergies renouvelables sont « intermittentes », autrement dit que leur production est tributaire des conditions météorologiques. Cette approche va mettre en lumière, de manière globale, les différentes facettes des nouveaux systèmes énergétiques proposés et ainsi permettre d’envisager des solutions pour surmonter les contraintes qui auront pu être dégagées.
La recherche, une expérience enrichissante pleine de liberté
Aujourd’hui, Arthur se sent complètement épanoui dans son travail de recherche, qui lui offre un sentiment d’utilité profond, et donne du sens à ce qu’il entreprend. Il éprouve par ailleurs une grande liberté dans son travail, un point important pour lui qui aime la nature et les grands espaces, où l’on se sent libre à chaque instant.
Personne n’a la solution, c’est à nous de chercher et d’apporter des éléments de réponse
Pour la suite de son parcours, Arthur estime avoir trouvé son domaine de prédilection et souhaite donc poursuivre dans la recherche, qui lui correspond en tout point. Il aimerait trouver un laboratoire en France où il pourrait continuer ses travaux sur les questions liées aux énergies. Il s’intéresse en particulier à l’Agence Internationale de l’Energie (IEA), une organisation fondée par l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) en 1974, basée à Paris. Ce laboratoire possède un département consacré à la modélisation des systèmes énergétiques, qui produit chaque année un rapport diffusé à l’échelle internationale, pour informer les décideurs et alimenter les débats en matière de gestion de l’énergie. “Cela me permettrait de faire un métier qui a un impact et d’orienter les décisions de demain.”
Article rédigé par Julie Cachot et Mélanie Clavier
Cet article a été rédigé par les étudiants de licence suivant l'enseignement transversal "Sciences, journalisme et réseaux sociaux" proposé à l'Université Grenoble Alpes (UGA). Cet enseignement est encadré par Sandy Aupetit, chargée de médiation scientifique à l'UGA et Marion Sabourdy, chargée des nouveaux médias à La Casemate. Suivez l'actualité de l'ETC sur Twitter !