"Mission Namibie : mystères et fouilles de mines artisanales" : dispositif d’exposition proposé par les étudiants en CCST ⛏️

Publié par Fabien Richard, le 28 septembre 2024   190

Dans le cadre du cours “scénariser l’information scientifique” tenu par Laura Schlenker, les master 2 Communication et Culture Scientifique et Technique (CCST) de Grenoble, se sont rendus sur le terrain, pour élaborer un projet de médiation scientifique commandité par la Galerie Eurêka et les chercheurs de l’EDYTEM.

Le cours s’est déroulé sur 4 jours, du 9 au 12 septembre, sous forme d’un hackathon s’appuyant sur la méthode de design sprint. Les étudiants sont allés à la Galerie Eurêka, à Chambéry, où ils ont rencontré les géographes du laboratoire EDYTEM qui ont présenté leur projet de recherche sur l'exploitation minière en Namibie. Un sujet qui soulève des enjeux multiples allant au-delà de la prospection des pierres semi-précieuses qui se retrouvent dans les bijouteries luxueuses des quatre coins du globe. Comment valoriser et diffuser ces recherches fascinantes ? C’est le défi que les étudiants en CCST ont relevé à travers la conception de dispositifs de médiation scientifique innovants !

Jour 1 - La découverte 🗺️

Dès les premières heures du projet, une évidence est apparue : chacun d'entre nous entretient un lien particulier avec les pierres. Ce constat a immédiatement rapproché le sujet de la Namibie, qui, bien que lointain en apparence, a pris une dimension plus intime et accessible. L’enjeu était désormais de relier ce sujet à la Galerie Eurêka. Mais quelle est cette galerie exactement ? Ce lieu culturel propose des expositions variées mettant en lumière des thématiques scientifiques, notamment autour des montagnes alentours, à destination de tous les publics. Jean-Yves Maugendre, directeur de la Galerie Eurêka, nous a présenté les enjeux de cet espace et formulé une commande claire : rendre les recherches des géographes du laboratoire EDYTEM, sur l’exploitation minière en Namibie, compréhensibles pour un public familial.

Pour la pratique, il a fallu former des équipes, et c’est donc ici qu’est née l’équipe des Kimberlites ! Composée de Lisa Binoche, Aurore Delclos, Fabien Richard et Juliette Robert-Soriano. Notre mission : faire un dispositif de médiation scientifique innovant, original et pédagogique qui se base avant tout sur les besoins des utilisateurs. 

L’après-midi, après une présentation détaillée des travaux menés sur place par les chercheurs, nous avons pris conscience de la complexité du sujet. Ils ont mis en évidence l’importance du contexte politique, socio-économique et environnemental unique de cette région, un élément central à prendre en compte dans notre projet de médiation, c’est certain ! Maintenant, il faut trouver notre problématique de travail, rendez-vous au jour 2.

Jour 2 - L’idéation 💡

Nouveau challenge ! Armés de post-it et de feutres, nous avons activé notre créativité et notre productivité.

Avant de commencer à focaliser notre attention sur le projet actuel, nous avons consulté les productions des promotions précédentes afin de comprendre plus en détail les attentes d’un design-sprint. La poursuite du travail a permis de dégager un axe de lecture principal que la problématique suivante résume : En quoi l’exploitation des pierres semi-précieuses en Namibie soulève-t-elle des enjeux sociaux, écologiques et économiques ? 

Nous avons commencé à réfléchir à la forme du rendu. Une multitude de propositions ont été faites et 4 idées majeures ont émergé après concertation collective : le bac de terre, le reportage photos, le tunnel immersif et jeu de plateau. Le choix a été difficile, il a fallu faire preuve d’acceptation et parfois laisser de côté des idées qui nous tenaient à cœur.

Il y a eu une attribution des projets à chaque équipe, nous avons eu la tâche de nous occuper de conceptualiser le bac de terre, accompagné d’une exposition complémentaire permettant de prendre en compte l’ensemble des enjeux sous-jacents au travail minier namibien et apporter une vision sensibilisatrice à notre projet.

Pour finir, un dernier temps dans la galerie a permis de se rendre compte de l’espace que pourra occuper notre dispositif. Nous avons par exemple essayer de voir la place que pourrait prendre le bac à fouille et le reste de l’exposition dans l’une des salles d'exposition.

Il ne reste donc plus qu’à mettre en pratique ce dispositif ambitieux visant à proposer une expérience multi-sensorielle : c’est le défi du jour 3 !

Jour 3 - Le prototypage 🚧

Prototypage en vue : c’est le moment de façonner un beau bac de terre ainsi que son exposition complémentaire ! 

De retour à l’ICM, nous avons commencé la journée par un exercice collectif pour entrer dans une dynamique positive de travail et favoriser une bonne cohésion au sein de notre groupe. L’objectif était de nous mettre dans un état d’acceptation mutuelle. Ensuite, nous avons commencé la session prototypage !   

Nous avons mis la main à la pâte et penser à des façons de présenter un aperçu crédible de ce bac à fouille. Nous avons pu ainsi nous référer à des dispositifs du même type tels que celui de l’exposition “Gaulois, une expérience renversante” de la Cité des Sciences ou encore le dossier de présentation d’une exposition itinérante intitulée “Archéo, une expo à creuser”. De plus, nous avons effectué un appel téléphonique avec Emmanuel Laisné, chargé de projets à Territoire de Sciences, qui nous a partagé son expérience. Ayant déjà conçu un dispositif de médiation scientifique basé sur une activité de fouille, ses conseils nous ont aidé à structurer nos idées et à anticiper les défis liés à la participation active du public.

Nous nous sommes répartis les tâches : 

🎨 Fabien et Aurore se sont concentrés sur la création de moodboards, un pour l’exposition et un autre pour le bac de terre. Leur création nous permet de nous projeter visuellement, d'harmoniser nos idées esthétiques et pratiques et de faciliter la recherche de matériaux nécessaires pour le prototypage. 

✍🏻 Juliette et Lisa se sont chargées de la rédaction des scénarios qui allaient structurer nos idées et notre présentation finale.

Une fois nos travaux mis en commun, nous avons décidé de passer à l’action ! Aurore s’est occupée de créer des pancartes simulant l’entrée d’une zone minière, tandis que Juliette et Fabien ont, avec du carton, recréé les monts des montagnes namibiennes présents dans le bac de terre. Pendant ce temps, Lisa est allée faire quelques courses nécessaires au prototypage du bac de terre… À son retour, nous avons travaillé ensemble pour créer un substrat dans lequel il faudra fouiller pour dénicher une pierre semi-précieuse, simulant ainsi l'expérience de l’extraction minière.  

Toujours dans le but de proposer une expérience immersive, Fabien et Aurore ont pris soin de réaliser un enregistrement audio pour doubler un témoignage poignant d’un travailleur namibien, expliquant comment il s’est retrouvé à devenir mineur pour améliorer son niveau de vie et vivre plus confortablement. Le but ici est de proposer aux visiteurs de mettre un casque et de se plonger dans un récit personnel. Le public va ainsi prendre un peu de hauteur sur l’expérience de fouille dans le bac : cette pierre n’est pas seulement contemplative, elle contient une histoire à entendre !

Une fois tous ces efforts accomplis, la journée s’achève, mais un autre défi se profile déjà à l’horizon : la présentation de ce projet rondement mené pendant ces trois derniers jours !

Jour 4 - L’aboutissement ! ⌛️

Le dernier jour est arrivé ! 

Les équipes mettent en place les prototypes des différents dispositifs imaginés. Ils seront utilisés comme supports visuels pour l’oral final qui a lieu dans l’après-midi. Cet oral sera jugé par le directeur de la Galerie Eurêka, les scientifiques de l’EDYTEM ayant participé au projet, Mikaël Chambru et Laura Schlenker. 

Pour préparer la présentation, les équipes écrivent un scénario commun et procèdent à l’étape de filage, dans laquelle ils décident de l'enchaînement des oraux. Pour les Kimberlites, on retrouve une voix off qui décrit le dispositif, incarnée par Fabien, ainsi que 3 personnages permettant une mise en scène, Juliette en médiatrice scientifique, Lisa et Aurore en grand-mère et petit-fils. Les entraînements durent jusqu’en fin de matinée. Et puis, c’est parti pour la présentation du projet ! 

Parmi le public, on retrouve les M1 CCST attentifs et enjoués par le travail de design sprint réalisé par les deuxième année. L’oral final s’est très bien déroulé et toutes les équipes ont pu mettre en avant leurs dispositifs dans une harmonie globale. Le jugement est ressorti très positif sur le projet commun ! Peut-être que l’on pourra retrouver les dispositifs des étudiants dans une prochaine exposition de la Galerie Eurêka ☺️

Article rédigé par Lisa Binoche, Aurore Delclos, Fabien Richard & Juliette Robert-Soriano