MakerFaireGrenoble : quand la musique sonne ! (2/2)
Publié par Mathilde Chasseriaud, le 18 mars 2017 2.5k
La musique était également de mise au stand de la jeune entreprise grenobloise Sport-Tone, présente à la MakerFaire de Grenoble. Sa mission ? « Intégrer la technologie de conduction osseuse dans un bandeau de sport électronique ».
Nous avons rencontré Nelly Martin et Thomas Lequeux, les dirigeants de Sport-Tone et leur avons posé des questions sur ce dispositif voué à remplacer nos écouteurs et casques audio.
Mathilde (M.) : Pouvez-vous nous en dire plus sur le bandeau présenté sur votre stand ?Nelly Martin (N.M) : Il s’agit d’un bandeau de sport intégrant la conduction osseuse du son pour écouter de la musique tout en s’affranchissant des contraintes liées aux oreillettes.
Comme ça, le conduit auditif reste libre d’entendre les bruits environnants. Si on est à vélo ou qu’on fait un jogging, on peut entendre les bruits de la circulation tout en profitant de sa musique.
L’autre intérêt aussi est qu’en natation les oreillettes qui sont actuellement développées sont douloureuses car elles doivent s’enfoncer dans le conduit auditif et qu’au bout d’un moment, l’eau s’infiltre entre le tympan et l’oreillette et ça déforme le son.
Ce bandeau remplacera t-il nos écouteurs d'ici quelques années ? (Crédits : Sandy Aupetit)
M : Pourquoi les nageurs mettent-ils des oreillettes ? Pour protéger leurs conduits auditifs à force d’aller sous l’eau ou pour écouter de la musique, comme le ferait une personne pendant son jogging ?
N.M : Les nageurs voudraient, ils veulent écouter de la musique mais ils ne le font pas à cause du fait que, premièrement, c’est long à mettre. Ensuite, c’est douloureux, ils ne peuvent pas non plus les enlever parce que sinon l’eau s’infiltre entre les oreillettes et le tympan. En plus de tout ça, à force d’une immersion prolongée et de l'eau entre les oreillettes et le tympan, le son devient mauvais, déformé. Donc les nageurs ont pris habitude de ne pas écouter de musique.
Ce n’est donc pas pour protéger leurs conduits auditifs mais parce qu’ils veulent écouter de la musique, comme les autres sportifs. Environ 50% des gens aiment écouter de la musique quand ils font leur sport.
C’est pour ça que l’on propose ce produit ; on met en avant l’aspect sécurité pour quand on fait du vélo, du jogging… bref, pour tous les sports urbains.
M : De quoi est composé ce fameux bandeau ?
N.M : Des vibreurs se trouvent sur les côtés du bandeau. Une carte électronique avec un récepteur Bluetooth se trouve quant à elle à l’arrière, où sera également intégré un lecteur MP3. Si on veut sélectionner des titres musicaux, ça sera possible avec notre smartphone ou en pressant des boutons situés sur les côtés (play, stop, next, previous) du bandeau. Ca laisse la possibilité à chacun de choisir son mode de support musical.
Quel est donc l’intérêt de ce bandeau par rapport à des écouteurs traditionnels ?
N.M : La conduction du son se fait au niveau osseux, au niveau des tempes par exemple. La rue est un environnement assez bruyant, qui peut atteindre les 70-80 décibels. Lorsque que l’on a une conversation dans un lieu bruyant (dans la rue ou comme ici, à la MakerFaire), le cerveau arrive à isoler les bruits environnants.
Avec ce bandeau, le cerveau se concentre sur la musique et va tout de même pouvoir percevoir tous les bruits sortant des 80 décibels, comme une voiture qui approche. Avec des écouteurs, on ne pourrait pas entendre une voiture klaxonner ou une personne nous demandant un renseignement. Avec ce bandeau, on peut entendre ces bruits extérieurs tout en écoutant notre musique.
La différence au niveau de la conduction du son pendant une écoute classique et avec le bandeau (Crédits : Sport-Tone)
M : Ce bandeau sera-t-il bientôt commercialisé ?
N.M : Pour le moment, nous finissons la levée de fonds puis la commercialisation débutera en Février 2018. Nous ferons alors des campagnes de communication auprès de magasins de sport spécialisés à Grenoble.
Mon petit doigt me dit que le Magazine des Sciences de RCF Isère se fera un plaisir de recevoir cette entreprise grenobloise dans ces locaux pour parler de leur bandeau 2.0 au printemps 2018 ! Affaire à suivre !
Thomas Lequeux, Nelly Martin et bien-sûr la star du stand, le bandeau 2.0 (Crédits : Sandy Aupetit)