MakerFaireGrenoble : le nichoir à histoires

Publié par Mathilde Chasseriaud, le 19 mars 2017   1.9k

Avec plus de 90 stands, des drones, des robots et bien d’autres dispositifs technologiques innovants, la MakerFaire de Grenoble est un lieu en pleine effervescence et en mouvement. Si vous souhaitez accéder à un peu de tranquillité, vous isoler du bruit alentour, Laurent Ducerf, vous accueillera volontiers à son stand Scienticulture. Nouveau venu dans l’univers de la médiation scientifique et technique sur la région grenobloise, il propose un projet mêlant art, science, culture prenant vie sous forme d’une petite cabane jaune. Son concepteur a accepté de nous en dire plus à propos de ce projet.

Mathilde (M.) : Quelle est donc cette étrange cabane ?
Laurent (L.)
: L’idée a été de proposer à des conteurs, conteuses de mener ensemble un projet, pour concevoir un lieu sympa, un peu « cosy », un peu isolé, pour écouter des contes pré-enregistrés. On a voulu travailler sur la voix, sur l’audio et viser plutôt les jeunes, jeunes enfants, jeunes utilisateurs.

Le nichoir se veut très simple d’utilisation, sans écran, juste l’audio. Il est réalisé en bois et les parois sont en laine de coton (vous savez, nos vieux jeans qui sont notamment transformés en laine de coton par l’atelier Le Relai). Donc non seulement c’est du recyclage mais du solidaire aussi.

Le nichoir à histoires (Crédits : Mathilde Chasseriaud)


Plus concrètement, il s’agit une interface à base d’objets, où chaque objet représente un petit conte. Pour les besoins de la MakerFaire aujourd’hui, cet objet est simplement symbolisé par une petite carte, et on peut imaginer, je pense même que je vais essayer, dans les semaines à venir, de fabriquer un objet un peu plus sympa, qui ressemble moins à une carte. Et pour lier les cartes à l’audio, chaque carte correspond à un conte.

M : Donc quand un utilisateur prend une carte, il peut choisir l’histoire ?
L :
Exactement. Avant d’entrer dans le nichoir à histoire, on choisit une carte, on s’assied et on la dépose sur un tabouret, dans une petite coupelle, et la carte est reconnue et c’est ce qui déclenche l’histoire qui lui est associée. Un petit son de cloche annonce que l’histoire va commencer.


Cartes utilisées lors de la MakerFaire, correspondant aux contes et histoires à écouter (Crédits : Mathilde Chasseriaud)

M : Comment se passe la reconnaissance ?
L :
Il y a un dispositif connecté sous le tabouret, avec un lecteur de badge qui va lire le code de la carte.
Comme il n’y a pas de casque, ce sont des enceintes ouvertes qui dirigent le son vers les oreilles des participants.

M : Concevoir le nichoir un peu comme une cabane, est-ce volontaire ? Etait-ce pour reproduire l’illusion de la cabane pour enfant, un petit endroit isolé, pour être tranquille ?
L :
Oui, c’est tout à fait ça.


L'intérieur cosy du nichoir à histoire (Crédits : Mathilde Chasseriaud)


M : Vous avez parlé d’une coopération avec des compagnies de conteurs et conteuses ; desquelles s’agit-il ?
L :
J’ai en effet pu bénéficier de la collaboration de 2 compagnies de conteurs et de conteuses locaux : Conte à la clef et Contes à tout va, qui m’ont accompagné dans ce projet depuis un an.

J’ai présenté ce projet il y a un an au forum des projets Echosciences, organisé par La Casemate. J’avais à l’époque fait appel à plusieurs compagnies locales, on parlait de ce projet et ces 2 compagnies ont voulu prendre part à ce projet avec moi. Un an plus tard, on a enfin un prototype tout à fait fonctionnel, qui fait le bonheur des enfants mais aussi des plus grands. On a eu plusieurs personnes adultes qui ont essayé cette cabane et qui en ont été ravis. Nous travaillons également sur plusieurs adaptations de ce dispositif, dans les établissements hospitaliers, chez les particuliers ou voire même à l’adapter aux cabanes existantes dans le marché.