#MakerFaireGre - Des makers aux idées rayonnantes
Publié par Justyna Lisowska, le 7 octobre 2015 3.4k
Etudiantes en communication scientifique et technique, Justyna Lisowska et Julie Ruelle ont, pendant deux jours, joué le rôle de reporters. Elles nous parlent ici des makers qui ont fait le choix de bricoler... la lumière !
Pour l'année 2015, l'Organisation internationale des Nations Unis (ONU) a choisi de mettre le thème de la lumière à l'honneur partout dans le monde. Lors de la première édition de la Mini Maker Faire à Grenoble, les participants n'ont pas manqué d'apporter leur pierre à l'édifice en nous présentant des projets éblouissants ! Nous sommes partis à la rencontre de ceux qui ont choisi d'exprimer leur créativité en utilisant la lumière.
GIANT Games
Chercheur à l'ESRF, Yannick Lacaze nous accueille sur le stand du campus GIANT où il propose aux plus jeunes de découvrir le domaine de la spectroscopie par l'expérimentation. Il nous explique que pour lui, « voir des choses, c'est bien, faire des choses, c'est mieux ». C'est pour cela qu'il propose une animation où les enfants peuvent construire un spectroscope en papier et ainsi comprendre le principe de la diffraction de la lumière. Utilisé en biologie, astrophysique, chimie, la spectroscopie permet aussi de mieux conserver les œuvres d'art ! Comme Yannick nous l’explique, cette technique a été utilisée par exemple pour découvrir les composants chimiques qui ont entraîné la dégradation des fresques de Pompei.
Vitrail interactif
« Vitrail interactif » nous propose une application plus ludique de la lumière. Il s'agit d'une création artistique collective faite à partir de matériaux de récupération (60% du matériel utilisé pour ce dispositif) réalisée par un groupe de plasticien du collectif « une idée un lieu ».Ce que l’on a pu voir pendant la Mini Maker Faire constitue seulement une partie de l'installation complète réalisée pour la mairie de La Terrasse. Il s’agit d’un vitrail interactif qui se fixe sur un cadre amovible, ce qui permet au public de jouer avec la lumière (le soleil ou toute autre source lumineuse) et ainsi de projeter des formes et couleurs sur le sol [ndlr : voir la photo de Une].
Camera Obscura
« Il n'y a pas de lumière sans ombre », nous disait Louis Aragon ! C'est ce que nous a montré Nathalie Vuillod avec sa boîte noire immersive. Cette médiatrice scientifique et enseignante [ndlr : que nous avons déjà rencontrée ici et là] a spécialement reconstitué pour l'année de la lumière une camera obscura qui s'appuie sur un principe datant du dixième siècle. De l’intérieur elle nous aide à comprendre le fonctionnement de cet objet utilisé en photographie comme en peinture (par exemple par Vermeer ou Canaletto). La lumière qui entre par un petit orifice projette le paysage extérieur sur les parois internes de la boîte. On peut jouer à régler la netteté de l'image en utilisant un diaphragme ou une lentille et, par un système de calque, reproduire l'image sur une toile ou l'imprimer sur une pellicule.
Coccolithes
Le collectif de designers et architectes « abat-jour » s’est inspiré de la nature pour réaliser des installations lumineuses créées à partir de poly-téréphtalate d'éthylène (PET, comme vos bouteilles d’eau !). Baptisées « Coccolites », ces lampadaires ont été imaginés en observant un phénomène naturel : la production de plaques de carbonate de calcium par des phytoplanctons, phénomène que l’on retrouve en abondance dans le domaine du Vercors. Les coccolites seront disposées dans le quartier St Laurent pendant trois mois, à partir de décembre 2015, dans le cadre d'un projet citoyen et collectif du quartier. Présente sur ce stand, Anastasia Sokolmikova, fondatrice de l’atelier Sokadesign, expose Cocco21, un objet lumineux qui a la capacité de changer de couleur selon la qualité de l’air. Pour ce faire, Cocco21 est équipé de capteurs de particules fines qui lui permettent de déterminer le niveau de pollution atmosphérique.
Game Jam
Réalisés à la Casemate en mars dernier, les prototypes de jeux vidéo de la GAME JAM lumière étaient présentés sur ce stand. Il s'agit du résultat d’un projet collectif et participatif qui s’est déroulé sous la forme d'un hackhaton d'une durée de 48h pendant lesquelles des participants de différents horizons : informaticiens, designers, développeurs et scientifiques, se sont réunis et ont créé des jeux numériques sur un thème scientifique choisi par les organisateurs: cette année la lumière. Cette deuxième édition succède à une première sur le thème de la cristallographie.
Et si cette journée de rencontre fut éclairante, que dire de la soirée ? En admirant le spectacle pyrotechnique « A fleur de peau » [ndlr : conçu et réalisé par le Groupe F], nous nous sommes simplement rappelé que la lumière avait aussi un côté magique.
>> Crédit : Quentin Chevrier / Makery (Flickr, licence cc), Justyna Lisowska, Julie Ruelle, Sokadesign, Daniel Roblin / Groupe F