#LPS 1.1 Jurassic World : Tissus mous, ADN et dé-extinction : Petite virée à Jurassic Park

Publié par Ile Verte Production, le 29 janvier 2021   1.4k

SPOILER ALERT : Désolé mais les tricératops, ça n’existe (probablement) pas


Cette année, le thème de la Fête de la Science était le suivant : quelles relations entre l'Homme et la nature ?

Dans ce cadre, Damien Bouëvin de l’association Nemeton a été invité à co-animer une émission sur Twitch par Simon Chupin. Les “Let’s Play Science” sont des soirées en direct ou on explore une thématique scientifique au sein d’un jeu vidéo. Le tout bien sûr en essayant (avec plus ou moins de succès) de jouer au jeu vidéo en question.

Les 5 et 6 octobre 2020, nous nous sommes donc retrouvé à jouer à Jurassic World Evolution. 

Pour résumer dans les grandes lignes, il s’agit de gérer un parc d’attraction avec des dinosaures clonés. Ce contexte de base, nous a permis d’aborder plusieurs concepts. Parmi lesquels, on pouvait retrouver : 


Les tissus mous en paléontologie

Comment ne pas aborder lors de cette soirée l’une des plus grosses nouveautés dans le domaine de la paléontologie, la découverte de tissus mous. Historiquement, nous associons plus volontiers les fossiles à un monde totalement minéral dont le seul lien restant avec le vivant est le moulage de celui-ci. Et pourtant, dès 1997 les premières traces d’hème (un composant de l’hémoglobine) sont détectées dans des ossements de tyrannosaure. Mais c’est en 2017, qu’est mise en évidence la présence de collagène au sein d’une vertèbre de sauropode vieille de 195 millions d’années ! Chez les animaux, le collagène structure la forme des organes et tissus. C’est sur une trame de collagène en 3D que se trouvent les cellules chez un animal. L’accès à ce type de nouvelles données, aidera la recherche en paléontologie a trouvé peut-être la réponse à certaines questions qui restent pour le moment sans réponse sur les dinosaures. Mais d’autres questions nécessiteraient plus...


L’ADN de dinosaure

Graal mythologique de la paléontologie… Combien de chercheurs et chercheuses ont découvert leur vocation devant le film Jurassic Park et ont découvert une réalité où on estime que l’adn ne se préserve pas plus de 100 000 ans…

Autant dire que c’est un sacré coup de tonnerre qui a eu lieu en avril de cette année 2020 avec la découverte potentielle (non confirmée ou reproduite pour l’instant) de traces d’adn au sein du fossile d’un jeune dinosaure “à bec de canard”. En effet, deux marqueurs différents semblent avoir réagi positivement à la présence d’ADN au sein de structures bien précises au sein du fossile faisant elles-même penser à des noyaux cellulaires. Malheureusement… Même si cette découverte venait à se confirmer, cela reviendrait probablement à pouvoir dire à partir d’un tas de cendres qu’une bibliothèque se trouvait ici. L’information contenue, elle, pourrait bien rester hors d’atteinte. Pas de quoi cloner une espèce disparue. 

La dé-extinction artificielle

À ne pas confondre avec son équivalent naturel, l’évolution itérative comme le cas du râle de cuvier. Une espèce d'oiseau vivant à Madagascar, qui après avoir disparu il y a 136 000 ans à l’occasion d’une montée du niveau des océans, est réapparue. Tout simplement parce que “l’espèce parente” après avoir re-débarqué sur ces îles, exposée aux mêmes contraintes, a évolué dans la même direction pour aboutir de nouveau au même résultat. 

Non, dans le cadre de ce live, nous avons abordé la notion de dé-extinction artificielle. L’action volontaire de chercher à “ramener à la vie une espèce éteinte”. Même si cela sonne comme de la science-fiction, force est de constater que certains cas de figure sont d’ores et déjà bien réels. Nous avons ainsi parlé de différents programmes de reconstitution d'aurochs, l’ancêtre préhistorique des vaches. Ainsi que de la réintroduction (déjà actuelle) d’une première version issue de l’un de ces programmes (le programme Tauros) dans certaines réserves naturelles européennes comme celle de Faia Brava au Portugal. 

 


Conclusion

Jurassic World Evolution est un jeu vidéo sorti en 2018. Si vous souhaitez en savoir plus sur la science des mécaniques de gameplay à l'œuvre ou bien encore sur les origines du jeu vidéo de gestion, n’hésitez pas à aller lire les articles de Clément Aristone  et Simon Chupin !

Vous pouvez aussi nous retrouver régulièrement sur la chaîne Twitch Mokutesa

Ah et les tricératops dans tout ça ? En 2019, John R. Horner (accessoirement consultant scientifique sur la réalisation du film Jurassic Park) et John B. Scannella arrivent après 10 ans de travaux à la conclusion que le tricératops et le torosaurus sont en réalité la même espèce. Le tricératops n’étant qu’un individu juvénile de torosaurus. 

À bientôt pour d’autres anecdotes scientifiques (ou d’autres illusions brisées) !


Merci de nous avoir lu !

Let's Play Science est une émission en résidence et soutenu par La Casemate

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