Les phénomènes lumineux transitoires (TLE) ou les éclairs de haute atmosphère
Publié par La Casemate, le 30 juin 2022 2.4k
Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !
La chronique du 30 juin, par Virginie Strohmeyer, en son et en texte ci-dessous :
Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Virginie Strohmeyer, assistante étudiante à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Virginie !
Bonjour Nicolas !
Pour cette dernière chronique de la saison, vous allez nous parler météo et orages.
C’est exact ! Je vais vous faire découvrir plus précisément les sprites, des phénomènes lumineux transitoires (ou TLE), qui se produisent pendant des épisodes orageux.
De quoi s’agit-il exactement ?
Avant d’en dire plus, il faut que je vous rappelle ce qu’est un orage. Un orage c’est un phénomène atmosphérique. Il se produit quand l’air chaud qui est au sol remonte dans les airs et se refroidit au contact de la vapeur d’eau. Les nuages se forment et se chargent d’électricité. La foudre c’est tout simplement la décharge aérienne qui s’accompagne d’un flash : l’éclair, et d’un son : le tonnerre. On voit souvent des éclairs qui vont du nuage au sol.
Quelle est la différence avec les sprites ?
Il s’agit d’éclairs orange-rouge qui se produisent dans une partie de notre atmosphère qui se situe entre 50 et 100 km d’altitude. Ils sont difficilement observables car ils durent moins d’une seconde. En plus, ils sont impressionnants en taille : ils peuvent mesurer jusqu’à 50 km de haut. Et surtout l’éclair ne va pas vraiment vers le sol mais plutôt vers le haut.
Et comment a-t-on réussi à les découvrir ?
La théorie a été écrite par un physicien et météorologue écossais, Charles Thomson Rees Wilson, en 1924. Il étudie les effets du champ électrique pendant les orages et prédit qu’il pourrait exister des décharges au-dessus des nuages pendant les orages. Il faudra attendre 1989 pour qu’un de ces phénomènes soit photographié par des astronautes !
Les études sont donc récentes sur ces phénomènes lumineux transitoires ?
Il existe peu d’études tant le phénomène reste très difficile à étudier. Cela ne dure pas assez longtemps et il y a peu d’études sérieuses pour le moment. Différentes formes ont quand même été observées autant par des scientifiques que par des photographes amateurs.
A quoi ressemble un TLE ?
Il y a les farfadets, qui sont la forme la plus courante, sous forme de méduses ou de filaments. Ils se localisent dans la mésosphère entre 50 et 100 km d’altitude. Les jets bleus, eux, éclatent vers 20 km d’altitude, vers la limite de la stratosphère. Et les plus impressionnants sont les elfes, des halos énormes qui peuvent mesurer entre 200 et 500 km de long. Ils apparaissent dans la ionosphère vers 100km d’altitude.
Merci beaucoup Virginie pour toutes ces informations ! Une dernière actualité à partager ?
Bien sûr ! Si vous souhaitez observer le ciel et les étoiles, n’hésitez pas à vous rendre dans les rues et les parcs de Grenoble pour participer à la troisième édition de “On the Moon Again” du 8 au 10 juillet prochain. Tous les amateurs d’astronomie seront armés de leur télescope pour vous faire découvrir notre satellite, la Lune ! L’association AurorAlpes sera notamment présente sur la place Victor Hugo pour vous partager tout ça !
On espère qu'il n'y aura pas d'orage ce soir-là ! De quoi bien commencer l’été ! Merci encore Virginie et bel été !
Bon été Nicolas !
Article : https://www.echosciences-grenoble.fr/articles/des-sprites-sur-mes-photos
Pour aller plus loin (en anglais) : https://earthweb.ess.washington.edu/space/AtmosElec/spriteinfo.html
crédit photo : jplenio1