Les oiseaux emblématiques de l’hiver
Publié par Lpo Aura Délégation Isère, le 2 mars 2017 4.3k
Partez à la découverte des oiseaux à observer en hiver dans notre région.
Les oiseaux d’eau
Les oiseaux d’eaux sont déterminés comme un ensemble distinct d’espèces qui dépendent des zones humides. Ce sont dans ces milieux comme les lacs, les étangs ou les cours d’eau qu’ils évoluent, se nourrissent, se reproduisent et hivernent.
Le fuligule milouin
Le fuligule milouin est adepte des lacs et des étangs ainsi que des marais aux eaux ouvertes et relativement profondes.
C’est un canard grégaire (qui vit en communauté mais dont la structure sociale n’est pas nécessairement très développée) qui est souvent observé en groupes denses, surtout l’hiver, bien qu’il s’associe sans mal à d’autres espèces de canards comme le morillon ou milouinan.
Bien qu’ayant la capacité de plonger jusqu’à plusieurs mètres de profondeur, le fuligule milouin peut également, à l’instar des canards de surface, se contenter de basculter vers l’avant pour se nourrir.
Il niche au sol, dans les herbes à proximité de l’eau.
Le saviez-vous ? Pour s’envoler, le fuligule milouin prend son élan tout en battant énergiquement des ailes, ce qui lui donne l’air de courir à la surface de l’eau.
Le fuligule morillon
Le fuligule morillon apprécie particulièrement les lacs (même en pleine ville) et les étangs forestiers à la végétation fournie ainsi que les côtes, les eaux des montagnes et globalement, les cours d’eau calmes.
Comme le fuligule milouin, il est très sociable et grégaire et peut-être observé en grandes troupes denses en dehors des périodes de reproduction. Pendant l’hiver, il se déplace jusque dans les villes où il peut trouver des points d’eau favorables, comme dans les parcs, par exemple.
Il niche proche de l’eau, bien caché dans les jonchaies.
Le saviez-vous ? Quand il recherche sa nourriture, le fuligule morillon est propulsé par ses larges pattes palmées et peut descendre jusqu’à 7 mètres de profondeur sous l’eau.
Le grand cormoran
Le grand cormoran fréquente les eaux marines, les zones rocheuses ou sableuses.
Il se rassemble avec ses congénères sur les bancs de sable, les récifs ou les jetées tout en restant à proximité des côtes. C’est également là qu’il hiverne.
À la recherche de nourriture, il nage sous l’eau à la poursuite de sa proie, en se propulsant grâce à ses pattes palmées.
Son nid (fait de branches, algues, roseaux,…) est généralement installé sur les corniches des falaises côtières ou sur les arbres près des lacs et du littoral, plus rarement dans les roseaux ou au sol.
Le saviez-vous ? L’alimentation du grand cormoran est essentiellement constituée de petits poissons mais il est capable d’avaler des proies de plus d’un kilo.
Les oiseaux de jardin
Les oiseaux de jardin sont les espèces fréquemment observables depuis nos foyers. Leur présence chez nous dépend de la végétation à disposition, de la taille du terrain, de la présence ou non de mangeoire, etc. Plus le jardin est naturel et diversifié en matière de végétation, plus vous pourrez y observer d’oiseaux.
Le pinson du nord
En général, le pinson du nord évite les
futaies denses et préfère les bois de bouleaux ou de conifères clairs en
période de nidification. Exclusif visiteur de l’hiver, il hiverne au
centre et au sud de l’Europe mais peut demeurer un peu plus au nord lors
des hivers plus doux.
Lui aussi a un instinct grégaire très développé. On peut en effet
l’observer en grandes bandes de plusieurs centaines à plusieurs milliers
d’individus lors des regroupements post-nuptiaux et les périodes de
migration, en particulier au sein de zones à hêtraies.
Il construit son nid dans les bouleaux ou les sapins, généralement à l’enfourchure des branches.
Le saviez-vous ? L’hiver, pour trouver les faines de hêtres dont il raffole, le pinson du nord utilise ses ailes, semi-ouvertes, pour secouer la neige afin d’en dégager la nourriture. Ces fouilles laissent derrière elles des traces en forme d’entonnoir dans la neige.
Le tarin des aulnes
Adepte des forêts de conifères, ce sont les aulnes et les bouleaux pourvus de graines que le tarin des aulnes va chercher pour se nourrir. Peu farouche et hôte commun des jardins, notamment en hiver où il se déplace en groupes mixtes, il n’hésite pas à s’approcher des habitations si des mangeoires se trouvent à proximité.
Il hiverne dans le centre et au sud de l’Europe, généralement en grandes bandes. À la belle saison, il niche dans les forêts de conifères, en haut des épicéas.
Le saviez-vous ? Comme la mésange, le tarin des aulnes est capable de se positionner à l’envers, tête en bas, pour atteindre la nourriture présente sur les branches des arbres.
Le bouvreuil pivoine
L’habitat du bouvreuil pivoine se situe dans les forêts mixtes, les parcs touffus ou encore les grands jardins, tant que des conifères s’y trouvent.
Au printemps, on peut l’observer en groupe d’une cinquantaine d’individus, période à laquelle il se nourrit de bourgeons d’arbres fruitiers. Mais c’est principalement en hiver qu’il se fait remarquer, lorsqu’on l’aperçoit actif auprès des mangeoires.
Il niche sur les branches des arbres, dans les buissons ou les taillis.
Le saviez-vous ? Le bouvreuil pivoine est un oiseau aux mœurs douces. En effet, même aux abords des mangeoires, il accepte sans broncher de partager son repas avec ses congénères.
L’accenteur mouchet
L’accenteur mouchet possède un spectre d’habitats assez varié : boisements de conifères, jardins, parcs, haies ou encore fourrés et broussailles touffues.
C’est un oiseau relativement discret, menant une vie cachée dans les fourrés qu’il fréquente. Cependant, il nous est possible de l’observer lorsqu’il sort à ciel ouvert, généralement en hiver quand la nourriture se raréfie.
Il niche dans un buisson touffu, généralement à moins d’un mètre et demi du sol ou dans un petit conifère.
Le saviez-vous ? Étonnamment pour un oiseau si discret, la parade et la vie amoureuse de l’accenteur mouchet sont mouvementées. En effet, le mâle et la femelle sont polygames et peuvent avoir plusieurs partenaires à la fois.
Les espèces typiques des régions montagneuses
De nombreux oiseaux évoluent dans les diverses régions et zones de montagne. Chacun d’entre eux possède des particularités, un mode de vie et un comportement qui lui est propre.
Le lagopède alpin
Le lagopède alpin occupe les pentes et les paysages alpins rocheux découverts et à végétation rase. En hiver, son habitat se situe dans les pentes broussailleuses, là où il peut trouver de la végétation dans la neige. Il est par ailleurs parfaitement adapté à cette saison, grâce à son plumage hivernal blanc qui le protège de la prédation.
Sauf période de reproduction, on peut l’observer en groupes : plus le nombre d’individus est important, plus la protection contre les rapaces (notamment l’aigle royal) est assurée.
Son nid est au sol, généralement placé dans un affleurement rocheux garni d’un peu de végétation.
Le saviez-vous ? Le lagopède alpin mue jusqu’à trois fois par an pour s’adapter visuellement à son environnement. Ce mimétisme lui assure une protection efficace contre les prédateurs.
Le tichodrome échelette
Le tichodrome échelette habite les zones rocheuses de montagne, comme les falaises et les parois abruptes avec végétation et eau à proximité, fréquent entre 1000 et 3000 mètres dans les hauteurs.
En hiver, il quitte les hautes altitudes pour se diriger vers des régions dont les températures sont plus clémentes. Il visite ainsi les falaises moins élevées et les plaines.
À la recherche d’insectes, il grimpe par mouvement saccadés le long des parois rocheuses.
Il niche dans les crevasses rocheuses, généralement dans les reliefs des Alpes et des Pyrénées, mais on peut l’apercevoir dans le Jura et le Massif Central.
Le saviez-vous ? En hiver, le tichodrome échelette peut voyager loin de ses montagnes natales. On peut même l’observer jusque sur des sites artificiels comme les Tours de Notre Dame de Paris ou les remparts du château d’Angers.
Le cincle plongeur
Le cincle plongeur vit dans les cours d’eau peu profonds et rapides des reliefs. Il apprécie les torrents qui présentent des pierres découvertes sur lesquelles il peut se poser.
Pour se nourrir, il nage sous l’eau à l’aide de ses ailes. Il est même capable de marcher au fond. Il plonge aussi en hiver, en sautant du bord de la glace. À cette période, il peut se rapprocher des villes en suivant les cours d’eau.
Généralement solitaire ou en couple, il est également sédentaire et occupe un même territoire toute l’année, même lors des froids de l’hiver.
Son nid est à proximité de l’eau, construit depuis une entrée latérale située dans un lieu abrité au flanc d’une paroi rocheuse ou d’un mur.
Le saviez-vous ? Le cincle plongeur tient son nom du fait que, parfaitement adapté à la vie aquatique, il est le seul oiseau chanteur capable de nager et de plonger.
Crédit photos
©Rémi Rufer – Fuligule milouin, ©Steve le Briquir – Fuligule morillon, ©Alain Gagne – Grand cormoran, ©Raphaël Bussière – Pinson du nord, ©Raphaël Bussière – Tarin des aulnes, ©Denis Simonin – Bouvreuil pivoine, ©Raphaël Bussière – Accenteur mouchet, ©Denis Simonin – Lagopède alpin, ©Denis Simonin – Tichodrome échelette, ©Thomas Cugnot – cincle plongeur.
Sources
« Le guide ornitho », éditions Delachaux et Niestlé / http://www.oiseaux.net / www.oiseau-libre.net / www.oiseaux-birds.com / www.futura-sciences.com / www.oisillon.net / www.ecrins-parcnational.fr / fr.wpe.wetlands.org / www.oiseauxdesjardins.fr / www.wikipedia.org