Les murmures de la forêt
Publié par La Casemate, le 2 juin 2022 640
Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !
La chronique du 2 juin, par Maëlys Deschaux-Beaume, en son et en texte ci-dessous :
Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des Médias avec Maëlys Deschaux, assistante de communication en alternance à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Maëlys !
Bonjour Nicolas !
Vous allez nous parler des murmures de la forêt.
C’est exact, les arbres ont longtemps été considérés comme étant la matière première du bois. Mais on pense souvent qu’ils sont plantés là, comme de simples décorations de la nature, à ne rien faire de leur journée. Bien qu’ils semblent silencieux en apparence, la science a découvert que nos congénères feuillus sont bien plus bavards qu’on ne le pense puisqu’ils vivent en interférence constante avec leur environnement.
Comment les arbres communiquent-ils entre eux ?
Les arbres peuvent en premier lieu communiquer par le terrestre, autrement dit grâce à un système racinaire souterrain que l’on appelle le wood wide web. Chaque centimètre cube du sol compte entre 100 et 1000 mètres d’hyphes, qui sont de fins filaments caractéristiques des champignons. Grâce à ce circuit, les arbres sont capables d’émettre des signaux électriques de 220 Hertz à hauteur de 1 centimètre par minute.
Certaines espèces d’arbres, lorsqu’elles se sentent en danger, peuvent alerter leurs semblables des dangers imminents par des messages olfactifs via la voie aérienne. Ces mêmes arbres émettent de l’éthylène, une molécule transportée par le vent puis captée par les autres plantes. Ces échanges d’informations comprennent aussi des composés organiques volatils que l’on appelle les phytoncides. Ils empêchent le développement de micro-organismes pathogènes.
C’est surprenant ce réseau de communication souterrain et aérien ! Et pour quelles raisons communiquent-ils ?
Comme je l’ai dit précédemment, lorsque les arbres se sentent en danger et cela se caractérise par un stress intense, ils émettent des signaux d’alarme à leurs congénères et sécrètent une substance pour faire passer le message ou tout simplement pour tuer leurs agresseurs.
Autre phénomène remarquable, certains végétaux poussent autour de structures, panneaux ou barrières… Et pourtant chacun a son espace. En fait, les arbres ont conscience de leur environnement et peuvent maîtriser l’espacement entre eux. Ce qui permet donc à chaque arbre d’atteindre son développement maximal.
Enfin, ils communiquent pour s’entraider. Les arbres les plus faibles sont aidés par les plus forts, par la transmission de nutriments pour garder l’ensemble de leur écosystème ; et tout ça via le réseau racinaire. Par exemple, quand on fait la technique du cerclage qui consiste à enlever un bout d’écorce au niveau du tronc pour faire mourir un arbre, on remarque que certains continuent de survivre grâce aux dons de leur congénère. On peut parler de comportement social que l’on retrouve chez les animaux et chez les humains. Cette entraide est la symbolique d’une communauté qui se renforce pour lutter contre les menaces extérieures.
Merci Maëlys de nous avoir fait prendre conscience de la richesse de nos arbres, on invite nos auditeurs à en apprendre encore plus en lisant l’article intitulé “Les murmures de la forêt” à consulter sur www.echosciences-grenoble.fr