Les Jeux Olympiques de Paris 2024 : sur la ligne de front de la cyberguerre IA mondiale !

Publié par Yannick Chatelain, le 26 mars 2024   560

Par Dr. Yannick Chatelain Associate Professor IT / DIGITAL à Grenoble École de Management (GEM) & GEMinsights Content Manager.

Alors que les Jeux Olympiques de Paris approchent, une ombre invisible plane sur l’événement sportif. Les cyber-attaques, une arme moderne et redoutable et qui avec l’IA à changé de dimension, nous sommes d’ores et déjà dans une cyberguerre mondiale IA, dans ce cadre l’événement de Paris est une cible majeure.  Une cible des hackers d’états, une cible des escrocs fraude en ligne etc.  Chaque point d’entrées des JO peut être une cible avec des conséquences dévastatrices. Et tandis que le chronomètre décélère, il est temps de faire un état des lieux. Et ce d’autant plus que cet événement – d’une telle ampleur,- figure parmi les premiers à être exposé à l’IA offensive à sa puissance et à sa sophistication ! Pas moins de quatre milliards de cyber attaques sont attendues. À titre de comparaison en 2021 à Tokyo, 450 millions de cyberattaques (seulement) avaient été recensées.

Les hackers d’états ennemis : quelles cibles prioritaires ?

Dans le contexte international tendu à l’extrême que nous connaissons, les hackers d’états ennemis se préparent depuis des mois. Ces maîtres du cyberespace, véritables virtuoses de la manipulation et de la destruction numérique, sont prêts à tout pour déstabiliser le plus grand événement sportif de la planète.

Leurs cibles prioritaires ?

  • Les systèmes de sécurité et de communication des JO. En effet, ces black hat hackers cherchent à s’infiltrer dans les infrastructures vitales des Jeux afin de semer le chaos et la confusion. Ils pourraient perturber les dispositifs de surveillance, saboter les réseaux de communication ou encore prendre le contrôle des écrans géants diffusant les compétitions en direct, L’Anssi redoute par exemple que les pirates informatiques déclenchent « des attaques très ciblées contre la cérémonie d’ouverture« 

Leur objectif ultime est clair : ternir l’image des Jeux olympiques et semer le doute dans l’esprit des spectateurs du monde entier. Face à cette menace imminente, les autorités françaises ont mis en place une défense solide. Des équipes spécialisées travaillent jour et nuit pour contrer ces attaques sophistiquées. Des pare-feux impénétrables sont installés, des algorithmes complexes sont utilisés (IA defensive) pour détecter les intrusions et des simulations de cyberattaques sont régulièrement effectuées pour tester la résistance des systèmes. Mais dans cette bataille virtuelle, rien n’est gagné d’avance. Les hackers d’états ennemis restent une force redoutable qui peut frapper à tout moment. Les JO de Paris seront-ils épargnés par leur fureur destructrice ? Seul l’avenir nous le dira…

Les acteurs périphériques vulnérables : une menace pour la sécurité des JO.

Si les organisateurs et les acteurs principaux font le nécessaire, il ne faut pas oublier que les cyberattaques peuvent viser des cibles auxquelles personne ne pense pas en particulier ; des cibles déjà plus vulnérables et moins bien protégées que les grandes organisations sportives. Pourtant, elles sont des maillons essentiels de cette chaîne qui représente le prestige et les valeurs des Jeux olympiques d’un côté ; Il s’agit là des sponsors, qui financent l’organisation et en attendent une reconnaissance internationale, aux côtés bien sûr des fournisseurs des biens et services, de l’immobilier à l’hébergement, de la restauration aux transports. Ou encore, des volontaires chargés de les assurer, dans les sites sportifs ou ailleurs.

La logistique et les transports : une cible majeure de désorganisation. 

Lors des Jeux olympiques de Paris, la logistique et les transports peuvent être une cible majeure pour les cyberattaques. Imaginez un scénario où les systèmes de contrôle du trafic aérien sont infiltrés par des criminels et corrompus pour diriger les avions dans les mauvaises directions, causant des retards massifs et des annulations de vol, à un moment où de nombreux athlètes, officiels et spectateurs débarquent dans la ville. Des milliers d’entre eux seraient pris au piège dans un cauchemar logistique, incapable de rejoindre leurs compétitions ou de rentrer chez eux. De même, si les systèmes de gestion des transports en commun – qu’il s’agisse, par exemple, de la SNCF ou de la RATP — étaient rencontrés, cela pourrait causer des perturbations majeures dans le transport des personnes entre l’un ou l’autre site olympique. Par ailleurs, les Hackers d’Etats pourraient également cibler les infrastructures logistiques, perturbant la livraison des vêtements sportifs et de l’équipement médical essentiel dans les différentes installations. Les conséquences ? Des compétitions annulées, des athlètes blessés à qui l’on ne peut pas offrir les soins médicaux dont ils ont besoin et la panique générale autour de la tenue de ces Jeux. La leçon ? Aussi essentiels que soient la logistique et le transport pour le succès des Jeux olympiques, elle est aussi une source de faiblesse. Il est donc vital d’implémenter des mesures de sécurité robustes pour protéger ces systèmes « vitaux » contre les cyberattaques. Et pour ceux et celles qui penseraient que je leur donne des idées, rassurez-vous, ils y ont déjà pensé ! Et feront preuve de beaucoup plus d’imagination ! Si Balzac disait que « la puissance ne consiste pas à frapper fort ou souvent, mais à frapper juste ». Leur objectif est de frapper fort, souvent et juste ! ....

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