Les films d'horreur ont-ils des vertus ? - Echosciences sur RCF Isère
Publié par Echosciences Grenoble, le 19 octobre 2023 650
Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !
La chronique du 19 octobre 2023, par Emmanuel Laisné, en son et en texte ci-dessous :
Sur RCF Isère, c’est l’heure de l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Emmanuel Laisné, chargé de projets à Territoire de sciences. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Emmanuel !
Bonjour Nicolas !
Alors Emmanuel, aujourd’hui et avec l’approche d’Halloween, vous êtes venu nous parler des vertus des films d’horreur.
Oui … et je vous ai vu hausser un sourcil en disant cela. Il n’est effectivement pas évident d’associer vertus et horreur. Particulièrement si comme moi vous êtes un peu froussard et avez passé les ¾ du temps à fermer les yeux lorsque vous avez regardé votre dernier film d’horreur. Me concernant cela remonte à plus de dix ans et je dois vous avouer une chose … je déteste ça ! Mais je suis à deux doigts de réviser mon jugement à la faveur d’un article publié en avril dernier sur Echosciences. Article qui détaille donc les bienfaits des films d’horreur.
Mais quels sont-ils ces bienfaits ?
Et bien avant même de nous y pencher. Permettez moi, même si cela parait évident de redire ce qu’est un film d’horreur. Un film d’horreur c’est un film d’épouvante dont l’objectif est de susciter l’effroi chez le spectateur. On en retrouve de différents types entre les slashers qui mettent en scène des tueurs psychopathes comme Vendredi 13 ou Freddy, les films d’horreur dits glamour comme Frankenstein et Dracula qui mettent en avant une esthétique des corps, les jumpscares qui sont des films qui nous font sursauter en faisant monter la tension jusqu’à la relâcher au moment où, par exemple, un protagoniste ouvre une pièce d’où provenait un bruit inquiétant qui s’avère n’être qu’un chat se faisant les griffes sur une porte…
Bref, une multitude de genre depuis le premier court métrage d’horreur muet en 1896, mais presque toujours la même mécanique :
- 10 premières minutes de film horrifique pour mettre le corps du spectateur en alerte et capter son attention
- 20 minutes qui vont ensuite favoriser le développement d’un sentiment d’anxiété, un sentiment d’anxiété que l’on va vouloir conserver jusqu’à la 70ème minute
- et sur la fin du film, une atmosphère pesante, un suspense à son comble qui ne se relâcheront qu’à la toute fin
La recette est précise ma foi ! Mais pourquoi est-ce qu’on s’inflige ça ?
Et bien parce qu’à priori nous y prenons plaisir ! Pour comprendre cela, il faut avoir en tête que le visionnage d’un film d’horreur a des effets à la fois sur notre corps et sur notre cerveau. Et au sein de notre cerveau les zones réagissant à la peur et au plaisir sont étroitement liées. Si vous ajoutez à cela le fait que vous savez très bien que vous êtes en sécurité, cette exposition à la peur maîtrisée peut en attirer certains. A noter que certaines thérapies dédiées au traitement des phobies utilisent ces mécaniques d’exposition contrôlée pour nous aider à les surmonter, réduire nos troubles anxieux ou obsessionnels.
Du plaisir et une réduction de nos réactions face à des situations stressantes donc !
Auxquels vous pouvez ajouter la dépense physique générée par votre corps maintenu en alerte pendant près d’une heure et demie, le développement de votre capacité de réaction et de votre attention, la stimulation de la production de globules blancs qui vont renforcer votre système immunitaire ainsi que la sécrétion de dopamine et de sérotonine responsables d’un sentiment de bien être après le film. Autant d’effets que vous retrouverez très bien décrits dans l’article.
Merci Emmanuel pour cet éclairage, même si je dois avouer que vous ne m’avez pas complètement réconcilié avec les films d’horreur. Je rappelle que l’article est disponible sur Echosciences-Grenoble.fr. A bientôt Emmanuel !
A bientôt Nicolas !
>> Photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)