Le CO2 : déchet ou ressource ?
Publié par Jacques Talbot, le 4 décembre 2024 290
Ce café a eu lieu le mardi 3 décembre 2024 au café des Arts. Son enregistrement est disponible ici. Par ailleurs, vous trouvez dans la section Documents (à gauche de l'article) un des documents utilisés par nos intervenants en introduction.
Le réchauffement climatique est principalement dû à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, dont le principal est le dioxyde de carbone (CO2). L’essentiel de la production anthropique de ce gaz est due à la combustion des combustibles fossiles, et une autre partie importante à d’autres processus chimiques, comme le chauffage du calcaire, la réduction des oxydes métalliques ou la pétrochimie.
Dans la mesure où il paraît difficile de se passer complètement de ces techniques, une possibilité pour éviter que le CO2 ne s’échappe dans l’atmosphère est de le capturer à la source. On peut ensuite soit le stocker définitivement sous terre, on parle alors de séquestration (CCS, carbon capture and storage), soit le transformer par des procédés électrochimiques en carburants liquides, ce qui réalise une boucle fermée et est une manière indirecte de transformer une énergie électrique décarbonée en hydrocarbures, utilisables par exemple pour les transports : on parle alors de capture et réutilisation (CCU, carbon capture and usage). Ces procédés ne sont envisageables qu’à la sortie d’installations industrielles où le CO2 est assez concentré.
Différents procédés de capture et de stockage ou de transformations ont été proposés. Ironiquement, le stockage souterrain du CO2 a été industriellement développé comme méthode pour extraire plus de pétrole ou de gaz des gisements en “poussant” les hydrocarbures par la pression du gaz, mais ces techniques peuvent être appliqués pour le stocker sous le sol. Il peut être aussi transformé en carburants synthétiques et devenir ainsi une source de carbone.
Cependant ces procédés sont eux-mêmes gourmands en énergie et de nombreuses questions se posent à leur égard : sont-ils vraiment faisables techniquement et rentables économiquement ? Pour la séquestration, quels sont les risques de relargage sur le long terme ? Y a-t-il des pollutions chimiques associées ? Quelles quantités raisonnables de CO2 peut-on espérer capturer et/ou réutiliser par ces moyens ?
Pour débattre de ces questions, nous vous invitons à un café avec nos intervenants :
- Alban Chappaz, ingénieur chercheur en catalyse et procédés
- Pascale Chenevier : chercheuse en science des matériaux
- Laurent Duveau : professionnel dans la performance des actions de décarbonation industrielle
Modérateur :Emmanuel BOROT (CSCAG)