Le Chapocalypse - Atelier Makers IEP Grenoble
Publié par Lyne Thevenon, le 30 janvier 2025 150
Du 14 au 23 janvier 2025, le Fab Lab de La Casemate a organisé le Workshop “Makers” à destination des étudiants du Master Transmédia de Sciences Po Grenoble. Le Workshop a abordé les notions de fabrication numérique et de médias sur le thème “Apocalypse et résilience”. Pendant cette semaine, les étudiants ont conçu et fabriqué en groupe un objet ou dispositif « Chapocalypse ». Découvrez ci-dessous la présentation de cet objet.
Présentation du concept et démarche du prototype
Savez-vous quels sont les réels impacts d’une couche d’ozone en ruines ?Les rayons UVA et UVB ne sont plus stoppés par la barrière protectrice de notre chère planète Terre. La diminution de l’ozone stratosphérique permet à un plus grand nombre d’UV-B d’atteindre la surface de la Terre. Cela implique donc des brûlures superficielles, des conjonctivites, des cataractes, de la cécité, une augmentation des cancers et du vieillissement de la peau et des maladies du système immunitaire.
Dans ce monde apocalyptique, le monde extérieur est atrocement agressif, et aucun être humain ne peut exposer sa peau et son visage au soleil. Face à des conditions climatiques de plus en plus hostiles, nous avons imaginé un objet unique, à la fois fonctionnel et résilient, capable de protéger l'humain dans des environnements extrêmes : le Chapocalypse. Nous avons réalisé cet objet en équipe. Celle-ci est composée d'Eve, Marie, Lyne et Juliette.
Notre concept repose sur un seul objet complet qui combine trois éléments essentiels :
- Une cape pour protéger intégralement le corps.
- Une cagoule pour isoler le visage,
- Des lunettes intégrées pour préserver la vision.
Cette protection complète agit comme une barrière efficace contre les rayons UV nocifs, qui non seulement brûlent la peau mais causent également des problèmes de cécité. Elle permet ainsi à l'utilisateur de sortir en toute sécurité, même sous des expositions intenses.
Notre ambition est d'offrir une solution de résilience, un outil indispensable pour continuer à vivre et évoluer dans un environnement devenu hostile à l’homme. Ce concept est bien plus qu’un vêtement : c’est un symbole d’adaptation et d’espoir face aux défis climatiques de demain.
Carnet de bord : Déroulé de la conception et de la fabrication, difficultés rencontrées, matériaux et techniques utilisées
Premier jour:
Nous avons commencé par un moment d’idéation sur papier pour dessiner notre monde apocalyptique. Nous avons choisi d’imaginer un monde dans lequel la couche d’ozone est rompue, de ce fait les UV du soleil ne sont pas stoppés et atteignent directement les hommes, ils sont dangereux et brûlent la peau. C’est pourquoi nous avons décidé de créer un chapeau qui empêcherait ces conditions climatiques de limiter les déplacements.
Le choix des matériaux pour notre chapeau est une grande question: nous avons hésité entre le bois souple, du tissu épais type “bâche” pour finalement nous arrêter sur du plexiglass que nous allons arrondir pour être adapté à une de nos têtes.
Nous prenons les mesures sur nos têtes que nous comparons avec les moyennes de tour de tête. Les mesures sont cohérentes et nous décidons que le chapeau fera 18cm de diamètre.
Nous faisons des recherches visuelles pour nous inspirer, que ce soit au niveau des lunettes mais aussi des matériaux :
Deuxième jour:
Nous arrivons avec notre matériel et une idée précise en tête: faire notre chapeau aujourd’hui pour ensuite réfléchir à l’habillement. Nous avons investi dans des couvertures de survie pour la cape, matière qui nous semble parfaitement cohérentes avec le projet et la vision apocalyptique que nous avons en tête : nous placerons le coté argenté à l'extérieur de la cape dans un objectif de refroidissement du corps et de réflection des rayons UV.
Nous étions restées la veille sur une idée d’un empilement de plexiglass pour former une sorte de bonnet, mais les machines ne permettent pas de faire un bonnet du diamètre souhaité. Nous utiliserons donc plusieurs couches de carton en “entonnoir” pour fabriquer notre base de chapeau. Nous utilisons le prototype ci-dessous pour s’inspirer et créer notre bonnet personnalisé à la taille de tête souhaitée. Nous utilisons donc illustrator pour modéliser les différents disques qui forment notre chapeau, que nous découpons avec le laser pour ensuite les coller.
Nous réfléchissons parallèlement à notre logo. Nous voulons avoir une esthétique futuriste tout en insérant notre nom “Chapocalypse”.
Après ces divers prototypes, nous avons opté pour cette version finale :
Nous avons également conçu la cape ainsi que les renforts que nous ferons le lendemain. Nous souhaitons découper au laser des bandes de plexiglass que nous collons à l’intérieur de notre couverture pour rigidifier et consolider notre cape.
Troisième jour :
Nous commençons en assemblant toutes les pièces de notre chapeau et ajouter le dessus en couverture de survie. L’objectif du jour est de finir nos éléments principaux: le chapeau et la cape.
Nous avons ramené une cagoule et des lunettes personnelles inutilisées pour réaliser notre base qui servira à couvrir notre visage et le protéger des UV nocifs. Cela nous permet d’intégrer à notre projet des matériaux de récupération.
Nous nous lançons dans notre dernier objet qui est une cagoule avec des verres solaires intégrés. Juliette et Marie cousent la cagoule noire composée d’une cagoule déjà existante et d’un t-shirt en masque. Nous changeons cependant d’avis concernant la couleur de celle- ci. En effet le noir n’a pas vraiment l’effet voulu car il rappelle plus l’esthétique « cambriolage, rap » et optons donc pour la couleur blanche que se marie bien avec l’argenté. Nous imprimons donc un patron pour en recoudre une à l’aide d’un tissu de récupération.
Nous travaillons ensuite au revêtement intérieur de notre chapeau pour soigner le rendu final : il s’agit d’un “donut” en liège 2,5mm découpé à la découpeuse laser à partir d’un prototype réalisé sur Illustrator. Nous le peignons en blanc à l’aide d’une bombe aérosol de peinture.
Quatrième jour :
Ce dernier jour est consacré à l’assemblage final de tous les éléments du Chapocalypse. Nous collons la structure en plexiglas de notre cape au chapeau à l’aide du pistolet à colle, puis intégrons à l’intérieur le “donut” blanc pour un rendu plus propre. Enfin, nous imprimons notre logo à l’aide de la découpeuse vinyle (entreprise très délicate et précise car le logo est complexe et fin) puis nous le collons sur le Chapocalypse. Ca y est, nous avons rassemblé toutes nos pièces: la cape, le chapeau et le revêtement intérieur. Notre chapocalypse est enfin terminé.
Nous consacrons le reste de la journée à la rédaction de cet article, au montage de notre vidéo (à retrouver ci-dessous) et autres recherches annexes.
Ce que nous as apporté cette expérience :
En premier lieu, cette expérience au sein de la Casemate nous a beaucoup appris sur le travail en équipe. Pour fonctionner de manière efficace, nous avons dû prendre en compte les forces et faiblesses de chacune. Nous avons parfois fonctionné à quatre, parfois en duo, afin d’aller encore plus vite. Nous avons chacune exprimé nos envies concernant les matières et techniques à explorer, afin de ressortir toutes quatres satisfaites de notre expérience à la Casemate.
De plus, cet hackathon Makers nous a permis de découvrir les nombreux outils et machines disponibles dans les locaux de la Casemate : découpeuse laser, découpeuse vinyle, surjeteuse, pistolet à colle, scies, bombes aérosol, cutters ou encore plexiglas, liège, tissus et autres matériaux.
Par ailleurs, ces quelques jours nous ont permis d’explorer des thématiques nouvelles, car nous n’avions jamais eu l’occasion de réfléchir à un moyen de résilience face à l’apocalypse, un thème original et qui aura stimulé notre imagination.
Vous pouvez retrouver ci-dessous une vidéo retraçant notre processus créatif ainsi qu'une présentation de notre équipe :