La vape et les jeunes, le point sur la « puff » - Echosciences sur RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 6 juin 2024   50

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

La chronique du 6 juin par Jonathan Bazin, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous accueillons Jonathan Bazin, directeur du développement et de l’ingénierie culturelle de Territoire de sciences. Bonjour Jonathan !

Bonjour Nicolas !

Alors, aujourd’hui on va parler de la Puff, la e-cigarette qui fait fureur chez les jeunes !

Et oui Nicolas, c’est l’article de Philippe Arvers qui est médecin addictologue et tabacologue que je voulais partager aujourd’hui avec vous. Publié sur Echosciences, il est intitulé “ la vape et les jeunes, le point sur la « puff »

Attendez Jonathan, d’abord, avant d’aller plus loin, c’est quoi exactement la puff?

La puff est un mot anglais qui signifie “bouffée”. C’est une e-cigarette jetable, elle fonctionne avec une batterie -et une pile au lithium- préchargée et préremplie. Donc déjà, il s’agit d’un objet très polluant et non recyclable. C’est récent, ça a été créé il y a moins de 5 ans en Californie par la société au nom explicite : “Puff bar”. Dans la puff, on trouve 1 à 2 millilitre de liquide et qui permet de faire 300 à 600 bouffées avec des arômes sucrées et fruitées pour une petite dizaine d’euros.

Pourquoi en parle-t-on actuellement?

En fait, il y a un projet de loi en examen avec une possible interdiction des puffs. Alors, aujourd’hui, la vente est déjà interdite aux mineurs mais le marché visé est bien celui des adolescents.

Le contenu de la puff, c’est de la nicotine synthétique que l’on peut également appeler des sels de nicotine. C’est facile à vapoter, moins irritant et ça entraîne moins de toux. Donc ça évite de ressentir les effets négatifs de la cigarette classique.

Mais évidemment, la présence de nicotine peut entraîner une dépendance nicotinique, comme on peut l’observer chez un non-fumeur qui prendrait des pastilles ou comprimés à la nicotine ou une cigarette, bien sûr. Et cette facilité à vapoter s’inscrit dans un contexte où l’utilisation de cigarettes électroniques par certains collégiens et lycéens est en progression, malgré également une interdiction de vente aux mineurs dans notre pays.

Et où en est-on de l’interdiction de la puff en France ?

En mars 2024, députés et sénateurs, ont trouvé un accord sur un texte final même s’il n’est pas encore promulgué. Son article unique modifie le code de la santé publique pour interdire la fabrication, la mise en vente, la vente, la distribution ou l’offre à titre gratuit des cigarettes électroniques jetables ou à usage unique, dites « puffs ».

D’autres pays européens, comme l’Allemagne, l’Irlande ou la Belgique envisagent également d’interdire les « puffs » dans leur législation.

Mais est-ce que cela permettra la fin de l’utilisation complète de ces produits ?

Malheureusement non, des publications récentes montrent que des utilisateurs de TikTok du monde entier violent les lois en vendant des cigarettes électroniques dissimulées dans d’autres produits ou regroupées dans des paquets qui évitent la détection.

L’interdiction de TikTok par les autorités aurait probablement une certaine efficacité… Toutefois une solution moins radicale repose sur les parents, qui peuvent contrôler, limiter voire interdire l’accès à TikTok ou à Instagram par exemple.

Et le comportement des parents joue un rôle également?

Bien sûr, la prévention passe avant tout par les parents. Les adolescents ont « une utilisation de la puff qui s’avère plus élevée lorsqu’au moins un des parents fume » (28 %). Et lorsque les 2 parents fument, le chiffre passe à plus de 40%.

Et de plus, on sait pertinemment que les adolescents n’hésitent pas à braver les interdits d’où l’importance de communiquer et d’échanger sur ce sujet avec ses enfants ou petits enfants !

Et bien merci Jonathan et à bientôt,

Merci à toi Nicolas et à bientôt !

Photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)