La science s’expose sur le Parvis
Publié par Susanne Salmi, le 24 septembre 2012 3.5k
Les 12 et 13 octobre prochains, le Parvis des sciences offrira au public une occasion unique de découvrir les laboratoires de MINATEC.
Colette Lartigue, chercheur au LMGP, Laboratoire des matériaux et Génie Physique (CNRS – Grenoble INP), est la coordonnatrice du projet "Parvis des sciences". Elle nous décrit quelques détails de l’événement et nous rappelle toute l’importance de la curiosité.
Qu’est-ce que le Parvis des sciences ? Qui organise cet événement ?
Le Parvis des sciences est organisé par MINATEC depuis 2007, un an après l’inauguration de ce campus des micro et nanotechnologies de Grenoble. Depuis, nous organisons cet évènement chaque année à l’occasion de la Fête de la science.
L’idée est de présenter certains travaux de recherche des laboratoires (1) de MINATEC à un public curieux qui a envie d’en savoir plus sur ce sur quoi nous travaillons. Des chercheurs et enseigneurs-chercheurs seront présents pour expliquer leurs travaux d’une manière pédagogique avec des maquettes et des démonstrateurs. Les élèves de l’école d’ingénieurs Grenoble INP Phelma viendront également présenter quelques réalisations de leurs projets d’étude.
A qui s’adresse le Parvis des sciences ?
A tout le monde ! Le samedi, le Parvis des sciences sera ouvert au grand public tandis que le vendredi, la journée sera dédiée aux scolaires, essentiellement aux lycéens. Pour la journée scolaire, nous attendons 400 jeunes accompagnés par une cinquantaine de professeurs, et autant de visiteurs pour la journée grand public.
Le public vient pour comprendre mais, ce qui l’intéresse le plus, ce sont les dispositifs concrets qu’il peut voir, toucher et essayer lui-même. Il aspire également à comprendre les liens entre des recherches innovantes et les applications que chacun peut retrouver dans la vie quotidienne.
Selon vous, quel est l’objectif du Parvis des sciences ?
Pour le public, le Parvis des sciences est un espace de rencontre : le chercheur est un personnage qu’on ne rencontre pas tous les jours. C’est aussi l’occasion de voir des choses qu’on ne peut voir ni dans la vie courante ni dans les vitrines des musées. Nous espérons simplement que le public repart avec l’envie d’en savoir encore plus ! Enfin, pour le chercheur, c’est l’occasion de parler de sa passion et de la partager. Cela aussi c’est important.
Les visiteurs veulent comprendre « comment ça marche » ou « à quoi ça sert ». Comment le Parvis des sciences peut leur apporter des réponses ?
Il faut trouver un vocabulaire compréhensible et adapté au public : des images, des comparaisons, des métaphores. Montrer des choses concrètes est aussi important parce que, quand on voit, on comprend mieux. L’année dernière par exemple, un doctorant montrait d’anciens téléphones portables complètement décortiqués : dès que le portable n’est plus une boîte fermée, la technologie qu’il contient devient beaucoup plus parlante. Une autre façon enfin, est de faire participer le public. C’est pourquoi nous proposons des ateliers, d’une durée de 30 minutes à 2 heures, réalisés sur des plates-formes pédagogiques dédiées ! Ces ateliers (sur réservation) rencontrent toujours un franc succès.
[Edit du 12/02/2012 : voici la vidéo du PARVIS des sciences et du salon EXPERIMENTA 2012]
Pourquoi a-t-on besoin de « démonstrations parfois ludiques » ? A quoi ça sert ?
Je crois que tout se passe mieux en s'amusant. Bien sûr, il ne s’agit pas non plus uniquement de jouer, mais cela semble idéal pour le néophyte qui veut s'initier à la science. Pour les autres, cela facilite la compréhension et l’apprentissage des choses.
Quels conseils donneriez-vous aux visiteurs ?
Soyez curieux, posez des questions et remettez toujours en question ce que l’on vous dit et ce que vous voyez ! Pour moi, la curiosité est le mot-clé. Si un chercheur n’est pas curieux, il n’avancera pas. Souvent, les découvertes extrêmement importantes ont été faites par hasard ; il s’est passé quelque chose d'inattendu qu’on a essayé de décortiquer et, finalement, on a trouvé quelque chose de très intéressant.
Pour cette édition, vous accueillez le salon EXPERIMENTA. Comment cela va-t-il se passer ?
Proposer les deux évènements conjointement sur MINATEC est signe d’une ouverture. EXPERIMENTA propose au public d’explorer les croisements entre les arts et les sciences [ndlr : Susanne a consacré un autre article à EXPERIMENTA]. Les scientifiques sont un peu artistes eux-mêmes et la créativité est au cœur des ces deux domaines qui se rejoignent assez facilement.
Confronter les points de vue ne peut qu’enrichir l’un et l’autre. La technologie peut apporter beaucoup à l’art ; par exemple les LED (diode électroluminescente), créées pour servir les technologies et favoriser les économies, sont beaucoup utilisées dans les spectacles, bien que ce ne soit pas leur application première.
Aujourd’hui la science est transdisciplinaire. Quand on fait par exemple de la biotechnologie on a besoin de biologistes, de physiciens, de chimistes, d’électroniciens... Quand on monte un spectacle, on peut avoir également besoin des compétences d'un physicien. Cette transformation de la recherche ouvre des horizons complètement nouveaux.
>> Note :
- Participent à PARVIS, les laboratoires CEA-Leti, IMEP-LAHC, INAC, LMGP, LTM, l’école Grenoble INP Phelma et le CIME Nanotech
>> Illustrations : AVAVIAN, MINATEC / P.Conche