La pollution lumineuse - Echosciences chez RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 18 octobre 2021   1.2k

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry.  L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

Retrouvez la chronique du 7 octobre 2021, par Emmanuel Laisné, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Emmanuel Laisné, chargé de projets à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Emmanuel !

Bonjour Nicolas !

Alors Emmanuel, aujourd’hui, vous avez voulu attirer notre attention sur une problématique qui vous tient à cœur, celle de la pollution lumineuse.

Tout à fait Nicolas ! La pollution lumineuse, vous le savez peut-être, c’est ce phénomène dû à l’activité humaine qui vient ajouter à la lumière naturelle du ciel nocturne une luminosité artificielle qui altère ce que nous pouvons y voir. Pour le dire de manière plus imagée, vous avez probablement remarqué que lorsque vous vous promenez en ville et que vous levez les yeux au ciel, il vous est plus difficile d’apercevoir les étoiles que lorsque vous passez une nuit en bivouac dans les montagnes. Et c’est ce dont nous parle un article écrit à quatre mains par Célia Jemili, Pauline Crénel, Minke Leloux et Clément Bouchard.

Si je comprends bien, c’est un phénomène qui concerne principalement les abords des villes ?

Et bien puisque c’est l’activité humaine qui en est responsable, oui c’est un phénomène qui concerne d’abord les villes. Mais si on reprend l’exemple de votre bivouac en montagne, vous vous êtes peut-être aperçu du fait que vous n’êtes pas épargné. Pour peu que vous ayez regardé en direction de Grenoble, vous avez dû apercevoir au dessus de l’horizon un halo lumineux qui vous privait d’une partie du ciel. Finalement, tout dépend de votre seuil de tolérance vis-à-vis des impacts de cette pollution. L’Union Astronomique Internationale s’est par exemple accordée sur le fait de parler de pollution lumineuse dès que la luminosité du ciel dépasse de 10% celle d’un ciel dit normal.

Selon cette définition, nous serions 83% d’êtres humains à résider sous un ciel pollué et près de 99% d’européens. Pour donner un exemple plus concret, un tiers de l’humanité habite dans un lieu où l’on ne voit plus la voie lactée.

Ça parait énorme non ?

Pas tant. Si vous considérez qu’un réverbère seul a un impact sur plusieurs kilomètres, il n’est pas si étonnant qu’une ville entière puisse altérer le ciel sur des milliers de kilomètres. Avec des impacts qui décroissent à mesure qu’on s’éloigne bien sûr. Mais si aujourd’hui, vous souhaitez retrouver un ciel vierge de toute pollution en partant de Grenoble, il vous faudra aller jusqu’au massif de l’Atlas au Maroc.

Je ne suis pas sûr de pouvoir faire le voyage tous les jours. Mais alors, cela préoccupe beaucoup les passionnés d’astronomie.

Oui et pas seulement. Depuis 1992, l’UNESCO a inclus dans ses droits pour les générations futures, un droit à conserver le ciel et sa pureté. Mais aujourd’hui, il ne s’agit plus que d’une simple histoire d’observation des étoiles. Cette pollution lumineuse, elle perturbe aussi l’alternance naturelle jour/nuit avec un impact sur notre rythme biologique. En 2002 sont arrivées les premières études montrant un lien avec l’obésité, puis en 2006, un lien avec la perte de tonus musculaire et de densité osseuse. Et d’autres études sont encore en cours pour examiner l’impact sur la survenue des cancers.

Et enfin, au-delà de l’humanité, la faune et la flore sont aussi impactés. C’est d’ailleurs sur ce point qu’insiste plus particulièrement l’article de Clément, Célia, Minke et Pauline.

Il y a donc matière à creuser le sujet pour nos auditeurs.

Oui et si la thématique vous intéresse, sachez que la métropole de Grenoble coordonne pendant tout le mois d’octobre des animations sur le sujet.

Le point d’orgue de cette série d’animations a d’ailleurs lieu ce samedi 9 octobre à l’occasion du “Jour de la Nuit” avec des extinctions de l’éclairage public et un événement phare à la Bastille.

Un article et des événements à retrouver sur Echosciences-grenoble.fr . Merci Emmanuel, et à bientôt !

A bientôt Nicolas !

>> Photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)