La poétique de l'accueil
Publié par Jean Claude Serres, le 10 novembre 2018 1.9k
Une belle initiative de la Chimère citoyenne ce samedi matin, un atelier d’écriture avec Elodie comme animatrice.
Une rencontre est prévue le 27 Novembre : Les tiers espaces font leur cinéma en Isère
à la MSH Alpes 9h30 - 16h
Quelques retours de l'atelier d'écriture :
La poétique de l’accueil
s’asseoir
poser les mains
sur la table
comme un inconnu
du regard
simplement
demander asile
et permission
user du pain
et du feu
qu’on n’a pas faits
soi-même
ramasser les miettes
à la fin
pour les porter
aux oiseaux
ne dire
qui l’on est
d’où l’on vient
ni pour quoi
réserver la parole
à autre chose
et mettre sa chaise
à la fenêtre Mohammed Dib Feu beau feu
Ne dire qui l’on est
Ne dire qui l’on est
d’où l’on vient
la rencontre est notre avenir
se donne à être vécue
pour ce qu’elle est
ce qu’elle advient,
sans étiquète
ni récit
et se présenter peut être
quand on termine ce temps partagé
pour dire ce que l’on a été
mais pas encore
ce qu’on est advenu
Mettre sa chaise à la fenêtre
Accueillir c’est sortir de soi
se mettre à la fenêtre
puis ouvrir la porte
et la fermer derrière soi
en perdant la clé
C’est se dé-corporer
se décomposer
dans le réel ou le virtuel
pour poser les pieds dans l’étrange
dans l’étranger qui habite l’autre
en acceptant la différence
et le non retour.
L’accueil dérange
comme la traversée
d’une catastrophe -métamorphose
de la chenille au papillon
qui transforme le monde
et qui je fus.
De la poétique de l’accueil, comme première marche politique d’une pensée libre et responsable, subversive de notre passé
pour entrer de plein pied dans le monde des interactions stratégiques
entre catastrophes-métamorphoses multiples
dérégulation climatiques et migrations intensives dérégulations numériques et . délocalisations des intelligences humaines dans nos nouvelles machines savantes intelligentes fiables et efficaces déstructuration méthodiques des familles et des croyances associées et bien d’autre encore dans une temporalité raccourcie, accélérée qu’aucune communauté humaine n’a jamais traversée
Accueillir l’autre mais aussi l’étranger les migrants comme le numérique la sécheresse et les tornades autant que les familles recomposées dans notre cadre de pensée qui n’est plus universel mais devient minoritaire, vieillissants et bien peu agile.
Accueillir, accepter, être à l’écoute de tous ces changements
pour ne plus nous résigner, ne plus vivre dans la peur du devenir
et dans la solitude des corps, des cœurs et des âmes.
Entrer de plein pied dans le monde de demain
tel qu’il advient et non qu’il a été
en être acteur de plein droit,
plutôt que contempteur
avec audace et humilité
avec des pensées justes
des paroles justes
des actions justes
et beaucoup de bienveillance
JCS