La photographie ou comment figer les divins instants qu'offre Mère Nature
Publié par Théo Dellarota, le 22 décembre 2015 4.9k
Par un doux matin de janvier, à l'occasion d'un suivi des oiseaux d'eau hivernants (programme wetlands international), je me suis rendu sur le lac bleu pour participer au comptage de ces derniers. L'atmosphère était rempli d'une épaisse brume, qui stagnait au dessus de l'eau. Peu à peu, elle s'est dissipée jusqu'à former un léger voile, laissant deviner la silhouette de ce Grèbe huppé
Présentation
Je m'appelle Théo Dellarota, j'ai 16 ans et je pratique la photographie depuis l'âge de 12 ans. J'ai décidé de faire mes études dans la gestion et la protection de la nature, afin de concilier passion et formation. Au départ, je sortais avec mon appareil photo dans le seul but de me faire plaisir et de passer un long moment dans la nature, pour mieux la contempler. Mais je me suis rendu compte très vite, au fil du temps et des retours que l'on me faisait, que je pouvais faire passer un réel message à travers mes images. Une fois les bases techniques de la photographie assimilées, il m'est devenu assez simple de réaliser l'image que j'avais en tête. En effet, cela m'a laissé plus de temps pour connaître le sujet que je voulais photographier: où et quand le trouver, comment l'approcher, l'aborder... Cette connaissance du milieu et de l'espèce qui nous intéresse et le plus important selon moi. C'est pourquoi la photographie m'a permis de m'intéresser de si près aux "caractéristiques", à l'écologie d'une espèce, sans nuire au plaisir et à la contemplation qui m'anime lors de mes billebaudes photographiques. A l'heure d'aujourd'hui, l'âme grandissante, je suis de plus en plus touché par les problèmes environnementaux. Triste de constater que cette nature, qui nous à offert la vie, est sujette à l'ignorance, à l'illusion et au mépris d'une société anthropocentrique accablante, j'ai pris conscience de l'important rôle de la sensibilisation. J'espère que mes images interpelleront le public sur la beauté de la vie, et sur l'importance de la préserver.
La macrophotographie
La macrophotographie est l'approche photographique que je pratique principalement. Avec la macrophoto, je peux prendre tout le temps qu'il me faut pour réaliser l'image voulue. Le sujet étant pour la plupart du temps immobile, il est plus aisé de se concentrer sur la composition, d'attendre la lumière idéale... Je réalise facilement un travail purement artistique sur ce genre de sujets, qui me permettent d'innover, de perfectionner mon regard graphique, d'oser des cadrages différents, à des heures différentes. De plus, elle me procure un sentiment bien singulier: Celui de s'immiscer dans un monde dans lequel nous n'avons pas l'habitude de porter notre regard. Lorsque l'on perçoit le monde du tout petit par le biais de l'objectif à fort grossissement, c'est souvent un sentiment de découverte qui me submerge: les couleurs, les formes, tous ces détails imperceptibles à l'œil nu !
La photographie animalière
Il existe différentes sortes d'approches photos pour photographier la faune sauvage. Le piégeage (à l'aide d'un piège photo), l'affût, l'approche et la billebaude. Personnellement, j'apprécie tout particulièrement la billebaude, car elle permets de se promener tranquillement, en demeurant très attentif à tout ce qu'il se passe autour de soi. Les images sont saisies sur le vif, au hasard des rencontres...
Photo tirée d'une billebaude: Un écureuil qui courait à mes côtés, perché sur sa branche. Il s'est arrêté une fraction de seconde, et je ne l'ai plus jamais revu.
Mais souvent, la billebaude peut se transformer en approche. En effet, il suffit de repérer un animal au loin et de décider de s'en approcher furtivement, et prendre une photo à la distance convenue. Je veille particulièrement à la tranquillité de mon sujet, je ne l'approche donc pas de trop près, quitte à ne pas obtenir la photo voulue. C'est cela aussi, la photographie, savoir renoncer et ainsi gagner en humilité.
Une photographie tirée d'une approche: Une Foulque macroule peu farouche, qui tolère bien la présence humaine. A l'inverse de la macrophotographie, il est plus difficile d'innover dans ses prises de vues avec des animaux, et donc plus difficile de composer l'image comme on le souhaiterai. Mais ce n'est pas toujours le cas, certaines espèces et certains contextes le permettent, comme celui-ci.
La dernière technique que j'utilise est celle de l'affût, qui consiste à attendre son sujet sur un point bien précis, tout en étant soi même dissimulé dans le décor. Elle permets de voir sans être vu. Ce qui est très intéressant dans cette technique, c'est que l'on peut observer minutieusement les animaux sauvages, leurs comportements, leurs habitudes...
Photo tirée d'un affût: L'accouplement d'un couple de Faucons crécerelles. Cette image est très intéressante pour moi. Malgré le fait qu'elle soit floue, on voit ici une scène d'une rare beauté. Dissimulé dans une cabane d'affût, j'ai eu la chance d'observer toute la scène. La femelle venant tout d'abord se percher, criant sur le mâle afin qu'il lui apporte à manger. Le mâle allant chercher sa proie pour la donner à la femelle, jusqu'à la copulation.
Cette dernière image illustre parfaitement ce qu'est la photographie animalière à mes yeux: Un prétexte à l'observation et à l'étude de la faune sauvage. Même si les photos ne sont pas de qualité, les scènes auxquelles nous pouvons assister seront toujours fortes en émotions.
Dans cet article ayant pour but de me présenter personnellement ainsi que de présenter mes clichés, j'en ai profité pour vous énumérer différentes approches que l'on peut pratiquer en photographie "nature". Il en existe une multitude, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Vous pouvez retrouver mes photos sur mon site ainsi que sur ma page Facebook.
Un grand merci pour l'attention que vous portez à mon travail photographique ! A bientôt, au fil d'une promenade en foret, dans nos montagnes, et partout ailleurs...