La musique, médecine alternative ?
Publié par Lucas-Lilou Planchenault-Rippert, le 14 avril 2020 4.1k
La musique qui est si chère à notre quotidien pourrait-elle réellement nous soigner ? Faisons-le point sur les dernières études montrant les effets avérés de la musique sur le corps humain.
Si vous appreniez qu’en effet la musique à des effets sur nous et que ces effets ont été scientifiquement validés, seriez-vous si surpris ?
Saviez-vous que par exemple, écouter de la musique régulièrement va agir sur notre mémoire, d’une part car notre cerveau va vouloir retenir la mélodie mais aussi les paroles. Essayer de se souvenir d’une chanson est un très bon exercice qui permet d'entraîner notre mémoire sans effort.
Saviez-vous également que la musique a un effet sur nos émotions ? Il est fort probable qu’avoir écouté une musique triste vous ai déjà rendu nostalgique, à regarder les gouttes de pluie ruisseler sur la vitre, tout comme écouter une musique dansante vous donne envie de sourire à tout le monde dans le métro. En effet, vous le savez d’expérience, la musique réveille certaines émotions et cela va dépendre évidemment de chacun et des souvenirs que l’on associe à telle ou telle musique.
Mais pour l’instant, les choses que nous venons d’évoquer ne doivent pas vous étonner grandement, en revanche, qu’en est-il des impacts scientifiquement prouvés sur notre organisme même ?
La musique agit bel et bien sur notre organisme : la musicothérapie
La musicothérapie est utilisée depuis des années, dans une démarche de soin. Que ce soit lors d’examens, d’opérations ou encore dans les salles de pré-anesthésie infantile, la musique est utilisée afin de détendre les personnes et donne un pourcentage de succès d’opération plus élevé que sans musique. Mais cet art peut-il avoir un impact directement sur le corps humain, un impact plus physique que psychologique ?
Tout d’abord, il faut savoir que la musique a une réelle influence physique sur les différents objets du monde : Par exemple, en envoyant des ultrasons dans de l’eau on obtient de minuscules boules émettant des éclairs bleuâtres, phénomène prouvant que celle-ci a une action physique sur la matière.À échelle humaine, la musique peut influencer physiquement les personnes. Les vertues de celle-ci ne sont plus à prouver : Des études ont démontré que les performances des sportifs pouvaient être décuplées en fonction de la musique écoutée.
Le rythme de celle-ci peut influencer, le rythme des sportifs. Lorsqu’on parle de course, une musique lente améliorera la capacité d’endurance tandis qu’une musique rapide fera oublier la fatigue et augmentera les capacités physiques. La musique modifie notre rythme cardiaque, toujours selon le rythme de celle-ci : Ecouter des musiques au rythme lent serait donc un moyen de vivre plus longtemps ? (non) Il faut néanmoins savoir différencier rythme et style musical. Effectivement, si le rythme d’une composition de Bach et d’un morceau de Booba ont le même rythme, ils auront le même effet sur les battements de votre coeur. Mais les vertues musicales ne s’arrêtent pas là : Elle réduit le stress en baissant le cortisol, l’hormone du stress, la musique douce est propice à un sommeil réparateur détendant les muscles, le coeur …. Celle-ci est aussi très pratique pour combattre la douleur, car l’écouter fait réagir le système de récompense qui va produire des substances comme l’endorphine ou la dopamine connues pour avoir des propriétés analgésiques et euphorisantes. C’est en l'occurrence pour ces raisons que les hôpitaux parisiens Armand-Trousseau et Necker utilisent la musique dans les salles d’attentes, les couloirs, et même les salles d’opérations afin de détendre les patients.
La musique peut venir en aide aux psychologues, sociologues et psychiatres
Avant de développer les effets psychologiques que la musique peut entraîner, il est d’abord important de rappeler que la musique n’a rien d’immatériel et ne passe pas directement des instruments à notre cerveau.Tous les sons déplacent dans l’air, et exercent une « pression acoustique » qui vient caresser ou frapper nos tympans. Par ailleurs, tous les sons ont leurs propres fréquences, leurs propres vibrations.
Notre organisme, quant à lui, est un véritable orchestre à lui tout seul : battements du cœur, rythme cérébral, respiration des poumons, vitesse de circulation du sang, vibration des cellules, pulsations du système nerveux… Si les rythmes et les fréquences extérieures sont trop rapides, trop agressifs, les interprètes de notre orchestre intérieur sont perturbés. Ils essaient alors de s’adapter en « suivant le mouvement». C’est cela qui peut provoquer une montée de stress ou à l’inverse un sentiment d’apaisement.
On peut retrouver alors la musique comme thérapie dans plusieurs domaines paramédicaux comme l’acupuncture, où l’on cherche à transmettre des fréquences en accord avec notre organisme par les aiguilles, ce qui permettrait de ré-harmoniser notre corps.
Certaines études montrent également que la musique favorise notre développement des circuits neuronaux dans les zones de représentation spatiale du cerveau. C’est à dire qu'apprendre la musique serait aussi essentiel que les mathématiques ou le langage afin d’optimiser notre logique et notre raisonnement.
Outre notre fonctionnement mental, notre structure psychique est elle aussi influencée par la musique. Depuis des années, des musicothérapeutes tentent d’établir une relation entre les types psychologiques et les formes musicales… en vain : les études statistiques révèlent que deux personnes au tempérament « identique » peuvent avoir des goûts musicaux très différents. Cela s’explique simplement par le fait que nos goûts musicaux sont issue de notre construction sociale, de nos expériences et de nos proches. Il n’y a donc pas d’autres moyens que d’essayer au cas par cas certains effets que l’on prête généralement à la musique. Par exemple, pour certains, travailler en musique leur permet de se concentrer alors que pour d’autres c’est tout à fait dérangeant.
Il est néanmoins possible, grâce à certaines études, de voir ressortir des résultats intéressants bien qu’ils soient un peu caricaturaux :
On peut noter que l’écoute d’une musique calme a tendance à augmenter la propension de quelqu’un à donner de l’aide, et inversement, l’écoute d’une musique désagréable fait chuter cette propension.
La musique aurait également des vertues anti-douleur puisque d’après une étude menée sur des patients subissant une coloscopie, ceux ayant écouté de la musique durant leur opération notaient leur douleur ressentie plus faiblement que ceux n’ayant pas écouté de la musique.
Dans certains grands magasins on préfère passer de la musique douce ou classique plutôt que de la musique dite “commerciale” car cela éviterait les vols et les violences en tout genre.
Dernièrement des chercheurs qui travaillent sur la guérison de la dépression grâce à certains psychotropes comme le LSD ont découvert que la musique en décuplait les effets ce qui ouvrirait de nouvelles portes thérapeuthiques concernant l’utilisation des psychotropes comme outils pour les patients atteints de dépression, de toxicomanie ou bien d’anxiété.
Bilan : efficace ou pas ?
La musique fait partie de notre vie de tous les jours et chacun y accorde une importance particulière et y associe des souvenirs, des émotions, des moments de vie.
La musique est puissante car elle peut représenter quelque chose de particulier pour quelqu’un tout comme elle peut rassembler des foules entières dans un stade.
C’est ce constat qui force à croire qu’elle pourrait être d’une grande influence sur notre corps. Après les différents aspects que nous avons vu précédemment on constate en effet ce que la musique peut provoquer physiquement et psychologiquement sur l’homme. Certains résultats sont avérés alors que d’autres ne sont encore qu’expérimentations balbutiantes mais ce qui est sûr c’est que ce sujet d’étude est encore vaste et qu’on risque d’en apprendre de plus en plus dans les années futures.
Aujourd‘hui nous pouvons dire que la musique peut être utilisée comme outils supplémentaires afin d’apaiser ou de booster notre corps selon les circonstances. Pour l’instant elle n’est qu’une petite alliée de la médecine mais peut être qu’à terme elle deviendra incontournable dans les enceintes de nos hôpitaux, de nos complexes sportifs ou bien de nos salles d’attentes.
Ecrit par : Lucas Planchenault - Lilou Rippert
Sitographie
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