La Maker Faire du haut de mes trois ans

Publié par Lucie Ol, le 18 avril 2017   2.7k

« On va où Maman ?
- On va à la Maker Faire.
- À la Marque faire ? C’est quoi ???
- Heu… C’est une grande fête… C’est la fête des robots !
- Des robots ? Youpi ! Et il y aura des manèges ?
- Peut-être…
- Ouiiiii ! »
Car il faut le savoir, à trois ans, quand on vous dit « peut-être », on comprend « oui »…

C’est comme ça que Maman m’a convaincue d’aller à la Maker Faire samedi 18 mars. Elle voulait savoir ce qu’était vraiment cet événement et moi, de toute façon, je veux toujours aller avec elle.

À peine arrivées sur la grande esplanade d’Alpes Congrès, nous avons vu des fanions de toutes les couleurs. Pas de doute, c’était vraiment la Fête.

À l’entrée, j’ai donné une carte [un carton d’invitation, note de Maman, NdM] à un monsieur qui a mis un tampon sur la main de maman : un petit robot rouge. « Ça fait mal ? » ai-je demandé un peu inquiète. « Non, pas du tout » a répondu maman, « tu en veux un, toi aussi ? » « Non ! »

À l’intérieur, il y avait plein de monde, beaucoup de bruit et de la musique. Maman était un peu perdue ; elle ne savait pas du tout où aller. Elle essayait de se faufiler entre les gens, en évitant qu’ils ne me marchent dessus. Le nez à hauteur des tables, j’avais envie de tout attraper mais Maman n’arrêtait pas de me dire : « Non, Lucie, il ne faut pas toucher… » ou « Attention ! C’est fragile ».

Sur plein de stands, il y avait des machines qui fabriquaient des figurines en plastique, des fusées et des pièces ! « Je peux les prendre ? » « Non, ma chérie, ça reste ici ».

Ce n’était pas très drôle… Je commençais à m’ennuyer…

Et puis, j’ai rencontré un robot ! Un vrai ! Un grand. Un plus grand que moi. J’avoue : je n’étais pas très rassurée, mais j’avais très envie de m’approcher et de le toucher. Je marchais discrètement derrière lui, je le suivais et de temps en temps, je lui faisais des chatouilles. Mais, brusquement, il s’est retourné et s’est approché de moi, alors… je me suis enfuie ! J’ai eu trop peur !

Plus loin, un monsieur m’a donné une énorme télécommande. Elle servait à conduire un petit robot : une boule qui ressemblait à un zèbre. C’était un peu bizarre, mais petit comme ça, il ne me faisait pas peur.

Au milieu de tous les trucs fragiles que je n’avais pas le droit de toucher, j’ai fini par trouver des canards en plastique. [Merci la grange des maths, NdM]. On a essayé de m’expliquer les règles d’un jeu mais c’était n’importe quoi. - « Non, c’est pas comme ça… » ai-je dit à maman. « Ce canard, il s’appelle « petit coincoin » et il ne saute pas, il vole ! ».

En haut d’un escalier (de treize marches, j’ai compté), j’ai vu une drôle de sculpture. « Regarde Maman comme c’est beau ! » Maman m’a alors expliqué qu’il fallait que je choisisse une forme et que je dessine dessus ce que j’aimerais fabriquer si j’avais des pouvoirs magiques. J’ai dessiné un robot évidemment, et j’ai aussi dessiné son doudou. Parce que les robots ont aussi le droit d’avoir des doudous, non ? Maman a accroché mon dessin sur la grande sculpture. J’étais très fière en disant aux gens autour de nous : « C’est moi qui l’ai fait ! »

Elle ne me l’avait pas dit, mais Maman venait voir une de ses amies à la Maker Faire. Domitille avait un super stand avec plein de fleurs mais surtout des feutres, des crayons, de la colle, des gommettes, du papier de toutes les couleurs, des perles et du tissu. J’ai fait deux dessins sur des petits cartons rouges (c’est ma couleur préférée). Une fois finis, je les ai donnés à Domitille, elle a compté jusqu’à cinq et abracadabra, elle les a transformés en carnet ! Un petit carnet rien que pour moi.


« - C’était bien la Maker Faire, Lucie ?
- Oui, c’était bien. J’ai un carnet ! Mais il n’y avait pas de manège… »

Le soir, dans mes poches, maman a retrouvé trois « pièces » et des grosses gommettes avec le robot rouge. Mais elle ne m'a pas grondée, elle m'a dit que moi aussi j'étais une "Makeuse".