La ganterie de luxe grenobloise entre tradition et innovation
Publié par Marilyne D., le 17 décembre 2012 9.5k
A quelques jours de Noël, Marilyne nous donne quelques idées cadeaux avec ce billet dédié aux gants grenoblois.
Le tout premier gant grenoblois a vu le jour au XIVème siècle. En 1834, le gantier Xavier Jouvin crée la "main de fer", un emporte-pièce qui permet de découper 6 gants à la fois. Son invention tombe dans le domaine public 15 ans plus tard. Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, Grenoble devient la capitale de la ganterie de luxe, notamment grâce au très favorable marché anglo-saxon. La ganterie Perrin est alors l'entreprise témoin de cet essor. Elle connaîtra néanmoins plusieurs déclins avant de s’éteindre en 1968… puis de rebondir avec la création de l'entreprise de lingerie Valisère.
Une des dernières ganteries de luxe grenobloise encore en activité, issue de cet héritage historique, est la ganterie Lesdiguières-Barnier, rue Voltaire, à Grenoble. Dirigée par M. Jean Strazzeri, elle est née de la contraction de la fabrique Lesdiguières et de la ganterie Barnier. Son directeur, qui peut découper un gant les yeux fermés après 40 ans de métier a reçu le prix de Meilleur ouvrier de France en 2000, le prix Liliane Bettancourt Pour l'Intelligence de la main, Métiers du cuir en 2003 et le diplôme de Maître artisan en métier d'art en 2007.
Un exemple de ganterie grenobloise :
Les outils de cet artisan sont les extensions de ses mains. Il ne peut se séparer de son ciseau qu'il possède depuis 1967, année de la fin de son apprentissage, ainsi que de son couteau sans débordement qui lui permet d'enlever l'ondulation de la peau. Ces productions sont réalisées en peaux de chevreaux provenant des abattoirs de Grenoble, qui sont travaillés par les mégissiers et font 2000 kilomètres avant de revenir teintées. Un gant comporte en moyenne 20 pièces. En 2008, l'entreprise a été labellisée « Entreprise du patrimoine vivant » par le Ministère de l’Économie, des Finances et de l'Industrie afin de la distinguer pour son savoir-faire artisanal.
Le renouveau de la ganterie grenobloise
La même année, les ingénieurs Benjamin Cuier et Philippe Larguèze, anciens de la société Rossignol, ont créé l’entreprise FST Handwear. Leur idée pour sublimer nos mains : appliquer du design aux gants. Leur production : des gants « made in Grenoble » où s’entremêlent la matière de la glisse et un style urbain (cette année, le thème du tatouage est à l’honneur) ! Ces gants sont fabriqués par des sous-traitants rhône-alpins selon une charte éthique (label confiance textile). Leur matière principale, la microfibre, est française et leurs motifs sont réalisés avec des encres sans solvants.
En octobre 2009, FST Handwear a reçu le Trophée Ecobiz Développement Durable et en mars 2012 le trophée Paul Louis Merlin (oscar de l'entrepreneuriat or) en lien avec leur politique de développement durable. Un vent nouveau souffle sur la ganterie grenobloise. Entre savoir-faire « historique » et savoir-être « responsable », classicisme de l'élégance et audace des motifs colorés, les gants grenoblois vous offrent le choix.
>> Illustrations : Ganterie Lesdiguières Barnier et FST Handwear (droits réservés)
>> Source : article initialement publié sur le blog de Marilyne, le 4 novembre 2012