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La corrélation en diachronie longue (1450-1800). Phrase, texte et discours

Publié par UMR Litt&Arts, le 10 juin 2021   1.3k

Date limite d’envoi : 15 juillet 2021

Cet appel à contributions donnera lieu à un colloque international, co-organisé par l'UMR Litt&Arts, les 14 et 15 janvier 2022 à l'Université Grenoble Alpes.

La notion de « corrélation » traverse les études grammaticales et littéraires des XXe et XXIe siècles ; mais son omniprésence contraste étonnamment avec la mollesse de sa définition. Pour la grammaire traditionnelle, une structure corrélative prend la forme d’une subordonnée comparative ou consécutive introduite par le joncteur que et annoncée dans la proposition principale par un adverbe d’intensité, tel si ou plus. […] La corrélation peut également prendre la forme d’une structure avec parataxe, par exemple à nouveau avec un adverbe d’intensité comme autant ou plus.

Il semble nécessaire d’envisager la corrélation de manière extensive, autrement dit sous un angle sémantique et pragmatique plutôt qu’exclusivement sous un angle morphosyntaxique. Elle serait ainsi définie comme une interdépendance sémantique mutuelle entre deux unités (propositions, phrases ou termes), qui s’accompagne souvent, mais pas nécessairement, d’une interdépendance syntaxique.

Le phénomène mérite d’être décrit et commenté sur trois plans : celui de la phrase, celui du texte et celui du discours.

Ce colloque se propose d'explorer les manifestations de la corrélation dans des corpus français, littéraires ou non, en diachronie longue. La tranche chronologique envisagée, qui n’a pas fait l’objet d’une enquête systématique jusqu’à présent, va de la fin du moyen français au français du XVIIIe siècle.

Plusieurs objets d’analyse se dégagent, notamment :

  • du point de vue morphosyntaxique, (i) la nature des structures corrélatives durant la période, que ce soit sous l’angle des outils (rôle de subordonnant ou de coordonnant) en prenant en compte le caractère spécialisé ou non de ceux-ci ou sous celui des indices non lexicaux (temps et modes verbaux) ; (ii) les contextes et les mécanismes de l’évolution de ces structures en langue (apparition, grammaticalisation, disparition) ;
  • du point de vue sémanticologique, (i) le ou les sens que portent les marqueurs (y compris en termes évaluatifs), voire la perte de sens d’un des marqueurs ; (ii) la relation logique induite entre les unités corrélées (conséquence, comparaison, manière, etc.) ;
  • du point de vue rhétorique et pragmatique, (i) le rôle de la corrélation dans la conduite d’un raisonnement ou d’une narration (construction et agencement des arguments ou des faits par la mise en tension de deux unités, induction et déduction) ; (ii) l’articulation des mécanismes pragmatiques à l’œuvre dans un raisonnement avec la présence d’un élément initial et d’un élément final (dépendance illocutoire des énoncés, présupposition et assertion, thème, rhème et liaison prédicationnelle).

Ces différentes pistes, non exclusives l’une de l’autre, pourront être explorées dans un texte, dans une œuvre ou dans un corpus plus vaste.

► Modalités

Les propositions de communication, qui prendront la forme d’un résumé de 10 à 20 lignes assorti d’un titre, sont à envoyer le 15 juillet 2021 au plus tard à Pascale Mounier et Mathieu Goux. Une publication est envisagée.