L’Oréal et l’UNESCO s'engagent pour les femmes et les sciences
Publié par Marion Sabourdy, le 27 mars 2014 4.7k
Les 18 et 19 mars derniers, 20 femmes scientifiques du monde entier étaient récompensées à Paris pour leur recherche. Et si ça donnait des idées à nos doctorantes grenobloises ?
Vous avez dû vous en apercevoir, on aime bien mettre les femmes à l’honneur sur Echosciences, et pas seulement le 8 mars ! Alors quand nous avons reçu une invitation de la Fondation L’Oréal pour assister les 18 et 19 mars à l’édition 2014 du programme international « For Women in Science » par L’Oréal et l’UNESCO, nous avons sauté sur l’occasion ! Depuis 16 ans, plus de 2000 femmes scientifiques du monde entier ont ainsi été récompensées : 82 lauréates ont reçu un Prix pour l’excellence de leurs travaux scientifiques et 1920 jeunes scientifiques ont reçu une bourse destinée à les encourager dans la poursuite de leurs études.
"20 femmes puissantes" (1)
Cette année, cinq lauréates représentant chacune un continent, ont été récompensées par un jury scientifique de haut niveau, pour leurs travaux en sciences de la vie (l’année prochaine, ce sera le tour des sciences fondamentales). Les vidéos parlent d’elles-mêmes et résument bien l’aura « glamour » qui a plané sur ces deux journées.
Dr Segenet Kelemu, lauréate Afrique et Etats arabes :
Prof. Laurie Glimcher, lauréate Amérique du Nord :
Prof. Cecilia Bouzat, lauréate Amérique latine :
Prof. Kayo Inaba, lauréate Asie-Pacifique :
Et le « cocorico » pour la fin, Prof. Brigitte Kieffer, lauréate Europe :
En parallèle, 15 jeunes chercheuses du monde entier en neurobiologie, médecine, génétique, écologie et biotechnologies ont été sélectionnées pour recevoir une bourse et être accueillies dans de prestigieuses institutions hors de leur pays d’origine. Une occasion en or pour ces jeunes femmes de se constituer un réseau dans leur institution d’accueil et parmi les anciennes boursières.
Un cadre d'exception
Ces remises de prix ont été l’occasion pour nous, blogueurs d’Echosciences, de MyScienceWork et de Wax Science, de découvrir l’Académie des Sciences, l’UNESCO, les locaux de L’Oréal, le grand amphithéâtre de la Sorbonne et de rencontrer une partie de ces femmes scientifiques ainsi que des chercheuses de L’Oréal et des membres du jury. Vous trouverez un résumé de ces journées en tweets et photos ici et là. Pas de doute, les organisateurs font un excellent travail de communication, de mise en valeur et d’accompagnement des femmes et de la recherche, avec notamment le lancement du média Discov/Her et une campagne d’affichage dans les rues et les aéroports de Paris.
Et à Grenoble ?
La bonne nouvelle pour vous, doctorantes grenobloises, c’est que vous pouvez également tenter l’aventure ! En effet, chaque année, 225 bourses sont attribuées localement par les filiales L’Oréal du monde entier. En France, 100 doctorantes ont déjà reçu une bourse depuis 2007 dont des jeunes femmes qui ont effectué une partie de leur parcours en Rhône-Alpes : Agnès Doreau-Bastid (ENS de Lyon), Alice Brunon (INSA de Lyon), Anne-Ruxandra Carvunis (Université Joseph Fourier de Grenoble), Aurélie Lefrancois (CEA Grenoble), Jade Leiba (UJF Grenoble puis ENS de Lyon), Laetitia Fontaine (INSA de Lyon puis Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble) ou encore Pauline Rullière (UJF Grenoble). Vous avez jusqu’au 20 avril pour envoyer votre dossier de candidature au programme « Pour les Femmes et la Science » (pour postuler, c’est par ici). 20 bourses de 15 000 € ou 20 000 € chacune seront remises cet automne à des chercheuses « post-doc » ou à des doctorantes en avant-dernière année de thèse.
On lance le débat
Toutes ces initiatives sont importantes et porteuses d’espoir pour ces doctorantes et chercheuses accomplies. Très médiatisées, celles-ci peuvent jouer le rôle d’exemple ou d’ambassadrice pour leur discipline et les sciences en général, auprès des plus jeunes. Petit bémol : nous regrettons que ces récompenses ne soient attribuées qu’à des chercheuses. Après tout, les ingénieures et techniciennes ont un rôle aussi important à jouer au sein des équipes scientifiques ! D’ailleurs, les cinq lauréates de cette année n’auront eu de cesse de remercier tous les membres de leurs équipes. Par ailleurs, mettre en avant uniquement des femmes au parcours exceptionnel ne risque-t-il pas de « complexer » certaines jeunes filles qui auraient du mal à se projeter dans ces modèles ? La question reste ouverte. Afin de poursuivre la discussion, nous vous proposons de réagir dans le cadre du débat du mois : « Femmes & Sciences : cherchez le bug ».
>> Notes :
- Référence au livre de Marie NDiaye : Trois femmes puissantes
>> Illustrations : L'Oréal-UNESCO For Women in Science (Prof. Segenet Kelemu, les boursières, panneau)