L'effet Bouba-Kiki - Echosciences sur RCF Isère
Publié par La Casemate, le 2 mars 2023 880
Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !
La chronique du 2 mars 2023, par Agathe Julliard, en son et en texte ci-dessous :
Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Agathe Julliard, chargée des partenariats et des relations aux entreprises à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Agathe !
Bonjour Nicolas !
Aujourd’hui si vous le voulez bien on va commencer par un petit test : je vais vous donner deux mots, et vous allez me dire lequel vous associez plutôt à une forme ronde, et lequel “sonne pointu”. Vous êtes prêt ? Les mots sont BOUBA et KIKI.
Très bien… instinctivement je dirais que bouba est rond, voire même doux, alors que kiki est petit et pointu…
La même question a été posée à près de 900 locuteurs à travers le monde, qui représentaient neuf familles de langues, de l'indo-européenne à la coréenne, et au total 25 langues - de l'albanais au zoulou en passant par le japonais et le turc.
Figurez-vous que près de 80% d’entre eux répondent comme vous Nicolas ! C’est l’effet Bouba-Kiki, aussi appelé l’effet Malouma-Takété. Derrière ce nom, qui peut faire sourire je vous l’accorde, il y a un phénomène à la croisée des chemins entre neurosciences et linguistique : une correspondance interculturelle entre la forme visuelle d’un objet et la suite de phones, c’est-à-dire la prononciation, qu’on lui attribue.
Comment est-ce qu’on explique ce phénomène ?
Si l’effet Bouba-kiki était connu depuis 1929, ce n’est que l’année dernière qu’un groupe de recherche de l’Université Grenoble-Alpes a réussi à comprendre ses racines. Et la clé du mystère c’est en fait la physique des objets, et plus précisément ce qu’on appelle sa continuité ; un objet rond qui roule va produire un son continu, tandis qu’un objet hérissé de piques que l’on fait rouler donne un son haché fait de “taktaktaktak”. On notera par ailleurs que le nombre de piques a également une influence sur le son produit : plus il y en a, plus il est aigu - d’où le fameux kiki…
Ce n’est donc pas un hasard si les Barbapapa sont ronds et roses alors que Pikachu est petit et électrique !
Tout à fait ! Il semblerait que le langage ne soit pas, comme on l’a longtemps cru, hermétique à l’environnement dans lequel on évolue. Les mots montrent une certaine sensibilité aux propriétés physiques des objets qu’ils désignent. Ainsi les adjectifs comme “riquiqui” ou “mollasson” en sont de bons exemples, tout comme les poètes qui filent des allitérations pour créer des ambiances..!
Je vais reconnaître le bouba-kiki partout maintenant ! un dernier mot sur les ateliers des semaines à venir ?
Oui, et on vous propose plein de belles choses en mars à La Casemate : le cycle “le mur du son” pour explorer la création sonore sous toutes ses formes, et puis le retour des ateliers fabrique pour apprendre à faire des boucles d’oreilles, une veilleuse carte du ciel ou encore ses propres serviettes menstruelles lavables.
Et vous retrouverez toutes les informations sur le site fablab.lacasemate.fr ! Merci Agathe et à bientôt !
Bonne journée Nicolas !
>> Retrouvez l'article initial au lien suivant : https://www.echosciences-greno...