Journal de Bord #2 : Échange avec Peggy Zejgman-Lecarme, commanditaire du projet
Publié par Juliette Bonnin, le 25 septembre 2020 1.2k
Jeudi 24 septembre. 13h à 16h.
Aujourd’hui, nous avons assisté au deuxième cours de Média Lab à Sciences Po Grenoble. À cause de la situation sanitaire actuelle et la fermeture de l’IEP, il a eu lieu à distance via Zoom. Malgré ce contexte exceptionnel, notre discussion avec Peggy Zejgman-Lecarme, directrice de la cinémathèque et du festival du film court en plein air, nous a permis d’en apprendre beaucoup sur la cinémathèque et le projet que nous allons porter ensemble.
· QU'EST QU'UNE CINÉMATHÈQUE ? ·
Lorsque la directrice nous a posé la question, nous avons répondu qu’une cinémathèque était un lieu de promotion du cinéma, un espace qui valorise le patrimoine ou encore un lieu d'éducation au cinéma. Le mot cinémathèque renvoie en fait au mot cinématographe et au latin thêké qui signifie étui, caisse. Au début du cinéma, un long métrage d’une heure et demie s’étendait sur plusieurs dizaines de kilomètres de pellicule. La question du stockage des oeuvres s’est donc posée, ce qui a entraîné la création des cinémathèques.
Cependant, il est toujours utile d’avoir des cinémathèques en 2020, malgré la digitalisation du cinéma et les plateformes de streaming. En effet, la cinémathèque veut promouvoir le cinéma en salle. La crise sanitaire de la COVID-19 a engendré une baisse record de 68% de la fréquentation des salles en 2020… Il est donc d’autant plus important de continuer à voir les films dans les salles de cinéma et de pérenniser la cinémathèque.
· L'HISTOIRE DU CINÉMA ·
Pour aider notre réflexion autour du projet, la directrice de la cinémathèque nous a proposé un résumé de l’histoire du cinéma. En voici les points importants :
Suite à l’invention du cinématographe par Auguste et Louis Lumière, la première projection publique a lieu le 28 décembre 1895 au Salon Indien du Grand Café, à Paris. Le premier à soulever l’importance de la conservation du cinéma est Henri Langlois, qui crée la cinémathèque française et la fédération nationale des archives de film. Cela a permis de créer un patrimoine cinématographique. En France, tout film vieux de vingt ans est un film de patrimoine, alors que l’Europe considère qu’il en est un après seulement dix ans. Aujourd’hui, les films restent à l’affiche des cinémas beaucoup moins longtemps qu’auparavant, il est donc important d’en conserver la mémoire. En effet, alors qu’un film restait en salle quatre ans à l’ère des pellicules, la durée s’est réduite à quatre mois dans les années 1970, quatre semaines dans les années 1990 et deux semaines dans les années 2000. Aujourd’hui, tout est fonction de l’UGC des Halles à Paris.
· PRÉCISER LE PROJET ·
Après l’intervention de la commanditaire, nous avons eu l’opportunité de lui poser nos questions afin de mieux cerner les attentes de la cinémathèque concernant notre projet. Pour rappel, l’objectif est de proposer des réponses innovantes à la question suivante :
À votre avis, quelle programmation attractive et accessible la cinémathèque de Grenoble pourrait-elle proposer tout en répondant à ses missions ?
Nous l’avons d’abord interrogée sur les problématiques causées par la COVID-19. La cinémathèque étant principalement financée par des subventions publiques, elle n’a pas fermé mais a plutôt digitalisé sa programmation. Si toutes les séances du cinéma Juliet Berto ont été annulées, des ateliers en ligne ont été organisés pendant le confinement (éducation à l’image, histoire du cinéma et analyse d’image). De même, le festival du film court, au cœur de la réputation de la cinémathèque à Grenoble, a su se réinventer vers le numérique.
Nous avons ensuite cherché à savoir quel type de programmation rencontre le plus de succès auprès du public. La réponse de la directrice était simple : le long court. Il faut plutôt construire un public et faire de la médiation à travers une nouvelle communication. Les principes de rendez-vous marchent généralement bien, car le spectateur revient.
Enfin, nous avons demandé à Peggy Zejgman-Lecarme de nous préciser la cible du projet. Elle souhaiterait une proposition de programmation attractive pour les jeunes de notre âge par rapport aux enjeux de la cinémathèque. L’idée est de faire quelque chose sur plusieurs médias avec par exemple des invités, des événements, etc.
· UN LABORATOIRE DE CONCEPTS ·
Malgré la crise de la COVID-19, Laura Schlenker a imaginé un autre moyen de faire vivre le laboratoire de concept à distance. Nous avons ainsi créé des salles fictives sur trois thématiques distinctes via Google Drive. Nous nous sommes répartis dans ces trois salles de travail pour échanger nos idées. Le but était de se rendre dans chaque salle pour la compléter au fur et à mesure afin que chaque membre de la classe puisse partager ses idées.
Voici le résultat de notre brainstorming en ligne :
La semaine prochaine, nous établirons des liens entre les idées des trois salles afin d’élaborer quatre idées de projets sur lesquels nous travaillerons ce semestre.
Stay tuned… :)
Agathe & Juliette, M2 Transmedia à Sciences Po Grenoble