Guillaume Millet, ultra-traileur et physiologiste

Publié par La Casemate, le 27 octobre 2022   840

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry.  L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

La chronique du 15 sept 2022, par Agathe Julliard, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Agathe Julliard, chargée des partenariats et des relations aux entreprises à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Agathe !

Bonjour Nicolas !

Et aujourd’hui, sûrement parce que vous êtes une grande sportive vous-même, vous allez nous parler d’ultra-trail ?

Alors oui on peut dire ça comme ça - en tout cas ça aura été annoncé à la radio ;) 

Plus sérieusement, je me suis intéressée aux capacités physiques hors normes des ultra-trailers, c’est-à-dire des sportifs qui courent des courses de plus de 50km en milieu montagneux. Sur Echosciences Grenoble on a pu interviewer Guillaume Millet, enseignant-chercheur en physiologie de l’exercice, qui a partagé sa carrière entre l’université de Saint Etienne et l’inserm de Grenoble, entre autres. On peut dire qu’il met ses recherches en application, puisque c’est entre deux UTMB et un Tor des Géants qu’il travaille sur les conséquences physiologiques des efforts extrêmes.

J’imagine effectivement que ce n’est pas anodin pour le corps de courir aussi longtemps…

En fait, on s’aperçoit que le mental est tout aussi impliqué que le corps dans l’effort. Le cerveau et les muscles communiquent en permanence pour créer des mouvements cohérents, et c’est le cerveau qui a tendance à “lâcher” en premier. 

Par exemple, il a été observé que les quadriceps, les grands muscles des cuisses, peuvent perdre jusqu’à 40% de leur puissance entre le début et la fin d’un trail, et les 2/3 de cette baisse sont dûs à la baisse de capacité du système nerveux à les activer - un peu comme un mécanisme de protection. Les scientifiques distinguent en tout cas de mieux en mieux la fatigue du muscle de celle du cerveau, et on sait que l’entraînement ou même l’âge peuvent aider à tolérer cette fatigue.

En plus du volet fatigue, est-ce que les recherches sur les ultra-trailers nous apprennent d’autres choses sur le corps humain ?

Tout à fait. Les chercheurs ont également pu mesurer la glycémie de certains coureurs de l’UT4M en continu sur 160km, ce qui revient à modéliser la gestion d’un diabète et d’apprendre à mieux réguler un taux de sucre en fonction des impacts de certains apports. Il est d’ailleurs fascinant de constater à quel point un corps en fin de trail est comparable à celui d’un patient hospitalisé, voire même en réanimation… Des coureurs perdent plusieurs kilos pendant une course, d’autres finissent avec les reins fragilisés…

Bon j’imagine qu’on a un peu de marge avant d’en arriver là… j’y penserai à mon prochain entrainement ! Pour conclure, vous avez un événement de La Casemate à nous partager Agathe ?

Oui Nicolas ! Il reste quelques places pour l’atelier FABrique de ce soir au Fab Lab, pour apprendre à créer de super jolies boucles d'oreilles en cuir, bois et matériaux upcyclés. Et vendredi prochain, le 4 novembre, le thème ce sera “sacs à vrac” : vous repartirez avec des petits pochons personnalisés ! Les ateliers sont à 15€ chacun, et les inscriptions se font sur notre site www.lacasemate.fr . 

Hé bien c’est noté ! Merci Agathe et à bientôt !

Article : https://www.echosciences-grenoble.fr/communautes/des-scientifiques-dans-la-montagne/articles/guillaume-millet-ultra-traileur-et-physiologiste