Fête de la science 2017 : L'Internet des objets
Publié par Mathilde Chasseriaud, le 13 octobre 2017 2.7k
Parmi les stands présents à l'IMAG pour la Fête de la Science, je me suis arrêtée à celui de Didier Donsez, professeur à Polytech Grenoble (une école d’ingénieurs), attirée par tous les composants électroniques étalés sur la table et le nom du stand ; l'Internet des objets.
M : "On entend beaucoup les termes « objet connecté » ; pouvez-vous redéfinir ce dont il s'agit concrètement ?
D.D : C'est un objet qui a la capacité de communiquer une information, pouvant être récupérée, archivée et gardée un certain temps. Et en fonction de cette donnée, on va pouvoir visualiser l'information puis décider ou non d'entreprendre une action, soit via l’homme ("man in the loop", en français "l'homme dans la boucle de commande), soit de façon automatique. Votre smartphone est un objet connecté par exemple.
M : Les informations communiquées par les objets connectés sont-elles envoyées sur une base de données ?
D.D : Cela dépend du modèle économique voulu par le fabricant. Soit le fabricant vend l’objet comme ça et c’est à nous de le connecter, soit il fournit un service de « clé en main » , par exemple avec une application sur le smartphone qui va recevoir les données de l’objet connecté. Après, vous pouvez soit vous brancher sur le réseau d’un opérateur (Orange par exemple) soit créer votre propre réseau.
L’information est le pétrole du XXIème siècle (Didier Donsez)
M : Quelles autres applications de la connectivité peut-on trouver ?
D.D : Je pense à la ville intelligente, qui sera capable de savoir si une ampoule de lampadaire est grillée, qu’il n’y a personne dans une rue et donc, qu'il n'est pas utile de laisser les lampadaires allumés par exemple.
M : Est-ce que de tels dispositifs sont déjà testés ?
D.D : Ca commence oui, à des niveaux expérimentaux. Barcelone est une ville pionnière dans le domaine, grâce à des fonds européens pour travailler sur le sujet. Les usages sont multiples ; voir s’il reste des places de parking libres ou non grâce à des capteurs, savoir si les jardins en ville sont assez arrosés pour déclencher les arrosages, ou même savoir si des poubelles débordent et qu’il faut les vider.
La connectivité des objets permet de mesurer ce qui se passe dans l’environnement d’une ville, d’une maison, d’une usine, d’un champ, d’une serre... Elle permet d’avoir des actions rapides et précises.
Un autre exemple, dans le domaine de l’agriculture : quand il pleut, un agriculteur va devoir traiter son champ mais il ne sait pas qu’à tel endroit il n’a quasiment pas plu comparé à une autre parcelle. Cela lui évitera de traiter inutilement cette partie et aussi de gaspiller du traitement ainsi que du temps et de l'argent ! C’est ce que l’on appelle "l’agriculture de précision".
La connectivité permet la précision et la vitesse de réaction (Didier Donsez)
M : Peut-on espérer dans le futur voir un bâtiment entièrement connecté ? Par exemple, capable de détecter qu’il y a trop de soleil et que cela fasse fermer les stores ou volets ? Ou qu’une fenêtre est mal fermée et qu’il faut y remédier ?
D.D : C’est déjà le cas dans le bâtiment où nous nous trouvons. Il a été conçu pour être complètement connecté. Dans la journée par exemple, il y a des capteurs qui mesurent l’éclairage et qui ferment les volets pour éviter qu’il y ait trop de chaleur dans le bâtiment. Et ce bâtiment a été conçu il y a un an et demi."
Si l'Internet des objets vous passionne ou vous intrigue, vous pouvez rencontrer le professeur Didier Donsez au stand 14 à l'IMAG, sur le campus de Saint Martin d'Hères jusqu'à samedi.
Visuel principal : Maison connectée (source)